La courgette est une arnaque culinaire

Pondu le 6 novembre 2015 - 5 commentaires

Vous noterez que le titre de cette note est affirmatif. J’aurais pu placer un titre sous forme de question pour laisser penser qu’il y allait avoir un débat, du pour ou du contre, etc. Mais non, j’affirme bien haut (je fais 1m88, ce qui me permet de dominer la plupart de mes interlocuteurs1) que la courgette est une arnaque.

Je présume que comme moi vous entendez depuis que vous êtes petit(e) :

« Mange des courgettes, c’est des légumes, c’est bon pour la santé, et puis regarde je les ai fait revenir avec des herbes, elles sont très bonnes ! »

Arrêtons-nous un instant sur la phrase précédente que toutes les mamans ont dit à tous leurs enfants (si vous ne l’avez pas entendue, c’est probablement que vous n’écoutiez pas) :

La dernière partie de l’intervention sous-entend que les courgettes c’est très bon gustativement. Or quiconque a déjà mangé des courgettes toutes seules validera le fait que non vraiment, la courgette n’a aucun intérêt. Du coup si votre maman vous ment sur un point, qu’est-ce qui vous dit qu’elle ne ment pas sur le reste ?

Vous allez me dire que je suis de mauvaise foi, vu que votre maman a bien précisé qu’elle les avait fait revenir avec des herbes (aromatiques, on est pas des vaches) et que du coup l’ensemble doit forcément avoir un meilleur goût que de l’eau salée. Ce à quoi je vous réponds d’une part que je n’ai jamais très bien saisi le concept de la mauvaise foi donc que je ne l’utilise pas, et d’autre part que dans ce cas autant mettre ces herbes sur quelque chose d’autre, comme un bon steak.

Tenez, je suis même prêt à faire une concession : ces herbes, mettez-les dans une ratatouille. Il y a de la courgette dedans, mais comme il y a aussi d’autres légumes qui ont le bon goût d’avoir du goût, on gâche déjà moins la nourriture.

Revenons à votre maman : elle commence par le lieu commun comme quoi les légumes sont bons pour la santé. C’est pas faux, comme dirait Perceval. Mais si vous ne mangez que des légumes (dans lesquels on n’inclue pas les féculents – patates, pâtes, riz, pain…), vous n’irez pas très loin. Et pour cause, l’énergie qui vous est nécessaire pour vous lever le matin et affronter une dure journée de labeur vous est fournie par les féculents.

Diantre, mais du coup les légumes ça sert à quoi ?

Et bien ça apporte notamment des fibres qui aident à digérer. Ça nous fait une belle jambe, d’autant que les poules se servent de cailloux pour ça. Donc si vous n’aimez pas les légumes et que vous vous sentez l’âme d’un poulet, passez aux cailloux. D’un calibre pas trop gros hein, il va bien falloir les évacuer à un moment donné…

Ne cliquez pas sur cette paire de fesses, ça ne fera pas cuire les cookies plus rapidement.

Tant qu’à cuisiner, autant faire des trucs qui donnent envie…

 

Mais alors pourquoi tente-t-on de gaver enfants et conjoints récalcitrants avec un aliment qui n’a pas plus d’intérêt nutritif que gustatif ?

La réponse, tous les jardiniers du dimanche la connaissent : mettez un plant de courgettes dans votre potager, il vous spammera littéralement de courgettes une fois l’été venu. A tel point qu’en général, les gens qui ont un potager se retrouvent à demander tous les week-end à leurs proches s’ils ne veulent pas des courgettes du jardin, élevées dans le bio (cette saloperie n’a de toute façon pas besoin d’engrais ni de pesticides) et l’angoisse la plus totale. Car outre le fait d’avoir un rendement scandaleux, le pied de courgette s’étale dans toutes les directions et finit par étouffer toutes vos plantations autour. Évidemment si vous vivez en milieu urbain avec pour seul jardin votre petit balcon, vous resterez insensible à ce problème, vil(e) citadin(e) que vous êtes.

Mais imaginez que si un petit jardinier amateur peut cultiver autant de courgettes, le rendement d’une culture industrialisée de courgettes suffirait à nourrir toute la population terrestre pour les 10 prochains siècles. Enfin ce serait le cas si la courgette avait un pouvoir nourrissant. Les rares producteurs de courgettes se retrouvent donc avec des légumes en quantité, qu’ils sont obligés d’écouler à très très bas prix.

La prochaine fois que votre maman vous fera des courgettes, vous pourrez la traiter de sale radine.

Finalement, de quoi est composée une courgette ?

D’eau, à 95%. En gros les courgettes c’est de la flotte et quelques fibres. Ce qui explique que gustativement, la courgette c’est tout pourri et que sa présence en tant que seul légume dans un repas soit un supplice pour tous les sales gosses que nous sommes au fond.

Et connaissez-vous un animal qui est presque entièrement composé d’eau, qui ne sert à rien et qui a un pouvoir de nuisance surpuissant ?

Oui, les méduses.

La courgette, c’est une méduse alimentaire.

 

 


  1. J’habite dans le Berry, un pays où la taille moyenne nécessite le port de talonnettes. 

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Le requin, un poisson méconnu

Pondu le 5 août 2011 - 12 commentaires

Albane me faisait part hier (en omettant malencontreusement de ne pas le répéter) de sa peur de l’eau et des attaques de requins en mer. Pour info, nous aurons un contact avec l’océan atlantique aux Sables d’Olonne, ce qui comme chacun sait est un coin à requins féroces et mangeurs de gens.

Ma connaissance des requins se limite à Nemo de Pixar et  l’intégrale des Dents de la Mer. Je n’ai malheureusement pas pu visionner le documentaire exceptionnel Gang de Requins, aussi je vous prie d’excuser les lacunes que je peux avoir dans ce domaine.

Je vous propose donc quelques endroits où il convient de faire attention aux requins :

Un requin se cache dans cette image, saurez-vous le retrouver ?

1- La plage :

Je commence par le plus évident.  Les requins n’ont pas de jambes, ce qui rend problématique le fait d’aller happer de jeunes enfants qui jouent sur le sable. Le requin a donc développé des stratégies d’une fourberie peu commune, puisqu’il est capable d’imiter Hello Kitty à la perfection pour attirer les jeunes filles. Les jeunes garçons sont naturellement attirés par tout ce qui leur est interdit, aussi il sufit à notre ami requin d’ouvrir la gueule et de placer à côté : « entrée interdite, danger, vous allez tous mourir ». Notons que le requin est fourbe mais qu’il ne ment pas.

 

2- L’autoroute :

Le requin nage très vite, et remonter une rivière d’asphalte ne lui fait pas peur. Les requins ayant rarement leur permis, ils ne mettent jamais leur clignotant avant de doubler et conduisent parfois à contresens. Les squales étant attirés par les voitures en excès de vitesse, il vous suffit de vous maintenir dans la légalité. ce comportement pour le moins surprenant tient au fait que d’après l’Institut d’Etude des Comportements Marins en milieu Routier, les squales sont tellement efficaces sur du bitume qu’ils vont sélectionner en priorité les proies qui ne les obligent pas à ralentir. Les biologistes pensent que le requin a des freins insuffisants au vu de sa vitesse de croisière.

Chérie, passe-moi l'après-shampoing veux-tu ?

3- La baignoire :

On sous-estime gravement la capacité des requins à surgir dans les baignoires. Et le fait que ça vous semble complètement impossible ne veut pas dire que ça l’est. Après tout, au début du siècle personne n’aurait pensé qu’il était possible d’avoir une coupe de cheveux comme Justin Bieber ou même Tokio Hotel. Pour éviter de finir dévoré, jetez votre chat ou votre chien dans la baignoire avant d’y entrer. Mieux vaut que Kiki finisse bouffé que vous.

4- La piscine :

Là vous ne risquez rien, le requin n’aime pas le chlore. En revanche méfiez-vous des petits vieux qui font des longueurs et des enfants incontinents.

5- En avion :

Le requin a des ailerons, c’est bien pour pouvoir voler. Néanmoins, le requin peine à trouver suffisamment d’eau en haute altitude pour pouvoir respirer, aussi préfère-t-il rester à moins de 100m du niveau de la mer. De plus le vent lui pique les yeux, donc à moins qu’il n’arrive à se procurer des lunettes vous en verrez peu en vol.

6- Dans un fast-food :

Le requin est comme tout le monde, il ne dédaigne pas se faire un petit Mc-Do de temps en temps. Il prendra de préférence un Happy Meal, parce que le requin adore les jouets. Cette passion peut d’ailleurs vous sauver la mise, puisqu’en cas de poursuite vous n’aurez qu’à lui jeter au choix le jouet de votre gamin, ou bien votre gamin1

Hubert est marseillais : la preuve, il essaie de nous faire croire qu'il peut manger de la soupe avec des baguettes.

7- Dans votre soupe :

La soupe d’aileron de requin est parait-il très bonne. Je n’y ai jamais goûté, donc je ne sais pas. Niveau menace on est assez tranquille, mais méfiez-vous quand même de la soupe trop chaude, ça brûle le palais.

8- Sur un grand huit :

Le requin est très friand de sensations fortes, même s’il préfère les provoquer que les subir. On a rapporté pas moins de 800 attaques de requins sur des attractions à sensations fortes l’année dernière. Le célèbre biologiste marin Andrew Fortesco, qui a passé l’essentiel de son doctorat à boire des tequilas dans les bars sordides du Texas, affirme que les squales préfèrent largement les attractions contenant la lettre R.

9- Dans l’espace :

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier. Bien qu’il n’y ait aucune attaque de requins recensée dans l’histoire de la conquête spatiale humaine, il n’est pas prouvé que vous ne puissiez pas subir d’attaques. Dans le doute, restez sur le plancher des vaches, vous serez au moins à l’abri des abordages par des vaisseaux aliens belliqueux.

10- Dans la mer :

Soyons sérieux, le mythe des requins qui vivent dans l’océan est ridicule. Le requin déteste l’eau salée car ça lui brûle les yeux. D’ailleurs faites le test vous même, vous verrez bien qu’on ne peut décemment pas vivre dans l’océan. C’est froid, humide, on y voit rien, le sel ça irrite, y a plein de bêtes… Non vraiment, la mer c’est nul.

 

J’espère qu’avec ces quelques points vous saurez au mieux vous préparer aux agressions de requins, qui comme chacun sait sont des brutes sanguinaires qui tuent pour le plaisir de déchiqueter des gens avec leurs terribles mâchoires.

 

Note : il est bien évident que tout ce qui est écrit ci-dessus est un ramassis d’âneries. Les faits, les voilà : les requins ne sont agressifs avec les humains que si on les emmerde en premier, que si vous ressemblez à leurs habitudes alimentaires (surfeurs) ou s’ils sont excités par l’odeur du sang. Le requin a peur de l’Homme, probablement autant que l’Homme a peur du requin.

Et sachez qu’un requin a plus de chances de se faire tuer ou agresser par un humain que l’inverse (via la pêche industrielle ou sportive).

Sur ce, bonnes vacances pour les veinards, et bon courage pour les pas veinards. Si vous avez d’autres conseils en matière de requins, je suis preneur dans les commentaires. 


  1. Pour savoir lequel des deux sacrifier, il suffit de se fier au volume sonore : le plus bruyant est à éliminer. 

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Le gras, c'est la vie

Pondu le 12 septembre 2008 - 6 commentaires

Le gros problème des sociétés capitalistes ou en passe de l’être, c’est que le confort apporte des tas de déviances bizarres, comme l’obligation pour certaines de zapper sur France 3 le soir un peu après 20h1 ou de manger énormément et très gras juste parce que c’est bon.

Bébé tout gros

Illustration naïve des bienfaits des lipides sur la croissance des enfants

L’obésité étant une cause de souci permanente chez les nutritionnistes2 et le milieu de la mode, il était bien normal que je me penche sur le sujet, bien que n’ayant aucun intérèt particulier envers les nutritionnistes et ressentant un vague mépris envers le milieu de la mode (qui me le rend bien en m’ignorant superbement).

La source de l’obésité, c’est le gras. Enfin là je résume, mais en gros c’est ça. Alors comment se fait-il que le gras soit omniprésent dans notre société alors que personne n’en veut ? Qui s’amuse à mettre du gras partout pour nous faire grossir ?

Il serait facile d’accuser les lobbies des salles de fitness, de la parapharmacie, des produits minceur et des chaînes de télé-achat, sauf qu’ils ne font que profiter d’une situation déjà bien en place. Le vrai et sournois coupable se cache ailleurs, et nous allons donc plonger au coeur du gras, pour un article suitant de vérité adipeuse3.

Tout d’abord, il faut savoir que le gras ne coûte rien alors qu’il apporte un goût plus agréable dans n’importe quel plat ou aliment où on l’ajoute. Le gras d’un point de vue économique, c’est le nouvel eldorado de l’alimentaire. Ce sont ces fameuses lipides, qui font pleurer n’importe quel mannequin de mode juste à leur évocation et qui font vendre par wagons entiers les magazines féminins à la fin du printemps. Il est reconnu mondialement que c’est du gras pur qui est utilisé en charcuterie, donc le procédé existe à la vue de tous !

La production de graisse est assez aisée et peut provenir de milieux variés : animal, végétal, clinique de liposuccion, les sources ne manquent pas. Un litre de graisse coûte en moyenne 0,09$ à produire, alors qu’il est revendu pas loin de 0,20$ à l’industrie alimentaire4, ce qui en fait un business extrêmement rentable. Le magnat et numéro 1 du gras aux Etats-Unis, Tom Badwin, a fait fortune dans les années 60 en començant à revendre le gras provenant des restes de boucherie à l’industrie du cosmétique pour faire des rouges à lèvres. Aujourd’hui sa fortune est estimée à un montant beaucoup trop élevé pour que je puisse l’appréhender et donc vous le retranscrire, mais sachez que cet homme est scandaleusement riche.

Le gras étant peu cher à l’achat et apportant une réelle valeur gustative (environ 43% de valeur ajoutée d’après le National Fat Addictive Institut), les différents intervenants de l’industrie agro-alimentaire ont vite vu tout l’intérèt qu’ils pouvaient en tirer. Ainsi, au lieu d’être contraints d’élaborer des saveurs recherchées et onéreuses à mettre en oeuvre, ils saupoudrent n’importe quoi avec du gras ou du sucre et le tour est joué, ça se vend comme des beignets.

Les moyens de lutter contre ce complot économique sont souvent voués à l’échec5, mais il existe au moins une solution pas chère et qui ne demande quasiment aucun sacrifice : si comme moi vous êtes affublé(e) de quelques bourrelés disgracieux, ne foncez pas à la clinique la plus proche pour vous les faire enlever, vous risqueriez de les retrouver en accompagnement la prochaine fois que vous irez à McDo.

Et de toute façon, le gras c’est la vie.


  1. Ne comptez pas sur moi pour vous donner le titre du programme diffusé, ni le nom de la personne que je visais et qui se reconnaîtra aisément. 

  2. Sauf quand ils ont affaire à Frangine, dont la quête incessante pour prendre du poids vous sera peut-être un jour relatée ici, mais probablement pas. 

  3. Ceci est la plus grosse introduction que j’ai réalisé dans toutes mes notes. 

  4. Bien entendu, ces chiffres sont complètement fantaisistes, vous êtes prévenus. 

  5. Comme tout combat en faveur de l’équité dans le monde d’ailleurs, la faute aux combattants qui font tout pour qu’on ne les prenne pas au sérieux. 

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Périple en Espagne (2ème partie)

Pondu le 28 août 2008 - 7 commentaires

J’aime la bouffe. Ce qui provoque parfois des effets secondaires comme une prise de poids non-désirée. J’ai la chance de partager mon quotidien avec une fille qui cuisine très bien, ce qui est un avantage non-négligeable. Enfin elle cuisine certes très bien, mais à la va-comme-j’te-pousse. Pour elle, une coquille d’oeuf est un accident négligeable (et négligé d’ailleurs) dans la prépaparation d’un plat. Et ce même si cette coquille fait la taille d’une carte SIM de téléphone portable1. Il était temps que le monde sache à quel point je vis un enfer culinaire2.

Celà nous amène donc à la suite de notre escapade espagnole, grâce à un rapport transitif entre les deux sujets d’une opacité semblable à celle de la comptabilité d’un pizzaiolo maffieux.

Nous en étions arrivé au voisinage de notre bungalow. Bonne surprise, c’est que des français. Voilà qui va faciliter les « Bonjour, bon appétit, bonsoir ». Deuxième surprise, sur 6 voisins, on trouve 5 couples homos. ce qui fait que je n’ai même pas pu mater d’hypothétiques voisines en sous-vêtements ou bikini. En effet, il semble que Sitges soit une station balnéaire à forte attractivité pour la communauté homosexuelle. Ce qui fait qu’en se promenant dans la ville, on trouve une parfaite répartition (à 0,002% près) d’un tiers de couples hétéros, un tiers de couples homos, un tiers de familles classiques avec marmots inclus, et un tiers de gens qui ne savent pas compter.

Ce voisinage particulier donc m’a permis de vivre ma première expérience d’hétérophobie, nos voisins nous ignorant superbement pour ne parler qu’aux gens ayant les mêmes attirances sexuelles. Bon ça permet au moins de comprendre ce que eux peuvent ressentir quand ils se retrouvent au milieu de bouseux hétéros, mais ça confirme mon idée que le clivage homo/hétéro n’est pas seulement dû à nous, cruelles gens3 qui aimons le sexe opposé au nôtre.

Mais nous avions aussi de plus petits voisins, des quadrupèdes poilus communément appelés chats. En effet, la nuit tombée des hordes de chats errants sortaient d’on ne sait où pour se nourrir. Le camping avait accroché plein de panneaux mettant en garde les parents contre la voracité des chats, mais on a quand même retrouvé plusieurs cadavres d’enfants et de petits vieux déchiquetés par ces félins vicieux. Au début Albane et moi nous dormions en haut du placard, puis nous avons vite constaté que notre forte odeur corporelle naturelle suffisait à les faire fuire. Par prudence, Miss Albane « SPA » a quand même tenu à leur acheter un sac de croquettes espagnoles contenant probablement des restes de touristes morts, et leur a offert chaque matin et chaque soir une assiette en offrande. J’ai pour ma part essayé de les supplier pour qu’ils aillent bouffer les voisins d’à côté qui avaient une superbe Nissan 350Z décapotable, mais ces crétins de chats n’ont rien compris et ont mangé le type qui ramassait les ordures le matin.

La suite de ce passionnant récit nous emmènera à priori vers Barcelone. Enfin je crois.


  1. Je suis désolé de vous infliger une comparaison avec un élément technique que sans doute personne n’a vu plus de deux fois dans sa vie, mais c’est le seul objet un tant soit peu commun qui soit à la bonne taille que j’ai trouvé. 

  2. Lequel enfer culinaire ne va pas aller en s’arrangeant lorsqu’Albane aura lu cette note. Je t’aime ma chérie. 

  3. J’avais mis cruels gens à l’origine, mais un avocat passant par là m’a corrigé dans ce commentaire. Ensemble, applaudissons-le. 

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Le pain à l'envers fait mon affaire

Pondu le 20 février 2008 - 14 commentaires

Je suis toujours à la recherche d’un bon sujet de note, et Aurélie, David et Albane m’en ont fourni un bien bon. Albane et Aurélie ne supportent pas de voir du pain à l’envers sur une table. Sauf qu’aucune d’elle n’a été en mesure de nous indiquer en quoi un bout de pain tout ce qu’il y a de plus inerte peut apporter malheur et déchéance sur un innocent convive un peu trop insouciant avec la disposition de sa nourriture.

La réponse n’est pas bien difficile à trouver, Internet regorge de sites tous plus sérieux les uns que les autres qu décrivent pourquoi le pain peut porter malheur. Pour parfaire mon enquete, je me suis également adressé à des sommités en la matière, des gens tellement sérieux que même les meilleures blagues sur les blondes ne les font pas esquisser l’ombre d’un sourire.

J’ai donc effectué des recherches poussées, et j’ai trouvé une référence dans un vieux site web du début du XIVè siècle à une histoire de bourreau, de diable et de boulanger.

Il semblerait qu’en 1552, dans la petite bourgade de Saint Thomon-sur-orge1, un fier artisan boulanger du nom de Thomas Sticaud vendit tout son stock de pain à des étrangers2. Il fut bien embêté lorsque le bourreau local, qui était d’exécution ce jour-là s’en vint quérir sa miche habituelle. Il faut dire qu’être exécuteur judiciaire à cette époque apportait des facilités dans les horaires, et que notre bourreau avait donc sommeillé jusque tard dans la matinée.

Scandalisé, le bourreau refusa de faire son office et se mit en grêve, annulant du même coup l’exécution de Jean dit le Benêt, ce qui permit un an plus tard la création du Parlement de Bretagne. Je présume que vous ne voyez pas bien quelle infâmie peut découler du Parlement de Bretagne, c’est bien compréhensible pour des béotiens comme vous. Mais sachez tout de même que c’est à cause de ce Parlement que les bretons vont nous casser les noisettes pendant les siècles suivants, jusqu’à aujourd’hui où ils continuent de gesticuler dans le vide en poussant des cris de singes, comme quoi la Bretagne c’est vachement bien et que les autres régions c’est du caca de panda. Du coup le boulanger Sticaud décida de garder systématiquement un pain de côté pour le donner au bourreau. Pour être sûr qu’il n’y toucherait pas, il prit l’habitude de le retourner.

Quand au diable, il paraît qu’il aurait passé ses vacances d’été dans le camping municipal de ce village à la même époque. L’intervention du démon dans cette affaire relève donc plus probablement d’un commérage de quartier.

Au fil des temps le commérage s’est transformé en légende : le diable serait attiré par le pain renversé des bourreaux et donc quiconque retourne son pain attire le malheur et la mort. A noter qu’une vieille histoire du Nord de la France raconte que le diable est attiré par les barreaux en pin, comme quoi le téléphone arabe s’applique à n’importe quoi.

En 1944, Hitler alors aux abois se tourne vers le paranormal et fait faire des études sur les phénomènes de malédiction. Les notes laissées par les scientifiques de l’époque sont totalement incompréhensibles étant donné ma faiblesse en linguistique germanique, mais on trouve la trace d’un bombardement le 3 mai 1944 à Londres où les habitants étonnés ont reçus sur la tête des tonnes de baguettes étant uniquement composées de dessous de pain, afin probablement d’attirer le malheur quelque soit la position où elles tombent. Il est fortement regrettable qu’à l’époque personne n’ait pensé à établir une statistique sur le degré de survie des victimes de ce bombardement.

Plus récemment le 7 janvier 1996, un président de la République fraichement sorti pose son pain à l’envers sur sa table. Il meurt le lendemain d’un cancer de la prostate3. Coïncidence ou lien réel ? Les spécialistes s’affrontent encore sur cette hypothèse bien que l’Académie des Sciences leur répète inlassablement qu’ils devraient se recentrer sur le seul vrai débat scientifique possible : qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze ?

J’ai également trouvé sur un autre site web une amusante compilation de malheurs possibles avec le pain :

– Poser le pain à l’envers fait pleurer la vierge (là je ne vois pas, c’est probablement un des secrets que Jean-Paul II a emporté avec lui)
– Poser le pain à l’envers fait souffrir les âmes au purgatoire (ce qui situerait le purgatoire sur la face supérieure du pain, le fait de le renverser provoque un écrasement des âmes qui y sont contenues)
– Poser le pain à l’envers provoque des naufrages (c’est particulièrement vrai dans le berry d’après ma vieille voisine)
– Poser le pain à l’envers le rend immangeable (à condition de le laisser comme ça pendant 2 mois, on oublie souvent de le préciser)
– La femme qui pose le pain sur le dos indique qu’elle travaille et gagne sa vie dans cette position (j’adore cette explication, c’est ma préférée. C’est d’ailleurs probablement pour ça qu’inconsciemment les filles détestent voir du pain à l’envers)
– Le pain posé à l’envers est réservé au bourreau et l’attire chez soi (oui bah c’est ce que je viens de vous exposer)
– Le pain posé à l’envers provoque la colique des enfants qui le mangent (fatalement ce qui est entré doit ressortir un jour)

Vous pouvez penser que cet exposé vous a comme d’habitude fait perdre votre temps, n’empêche que grâce à moi vous allez pouvoir briller en société lors des dîners. Et vous me remercierez, vous verrez.


  1. J’avais la flemme de rechercher un vrai village, aussi ne cherchez pas ce patelin sur la carte, vous perdriez un temps précieux. 

  2. Il est fait référence à des gens parlant un patois difficile que j’ai pu recouper avec la langue parlée par le village voisin, distant de 19km. 

  3. Je vous laisse deviner de quel président il s’agit… 

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