Le castor, un animal fantastique

Pondu le 24 octobre 2011 - 7 commentaires

Inutile de me regarder comme ça, tu enlèves tes talons avant de te vautrer dans le canapé !

J’avais le choix entre vous parler de mon nouveau canapé ou des castors, et le choix était tellement difficile à faire que j’ai décidé de jouer ça à pile ou face avec le premier objet qui me tomberait sous la main. Ce fut une bouteille d’eau, objet qui a pour particularité d’être complètement nul pour jouer à pile ou face. Finalement je vais vous causer des castors, parce que je vais ainsi pouvoir vous causer de queues sans tomber dans le scabreux.

Le castor est une mammifère à fourrure et à queue plate, ce qui permet potentiellement de faire du tennis par temps glacial. A condition de mettre la main dans le castor, ce qui n’est pas forcément très agréable ni pour le castor, ni pour vous.

ce rongeur est végétarien mais ne dédaigne pas égorger les femmes et les enfants pour le plasir lors d’invasions brutales, comme celle de 1986 qui fit 124 morts dans la petite communauté mormonne de Rapid Cheese dans la province de l’Ontario.

Tout d’abord, où trouve-t-on les castors ?

1- Dans la mythologie grecque, et par extension dans un film de John Woo et dans les étoiles :

Le Castor fut un fier membre du célèbre duo Castor & Pollux, deux frangins qui passèrent leur temps à chasser et à se castagner pour des gonzesses dans la mythologie grecque. Autant vous dire que leur célébrité est totalement usurpée, puisque de nos jours personne ne deviendrait célèbre pour ça. Même dans Secret Story.  Castor était d’après la légende super bon en dressage de chevaux ; c’est vrai que des castors qui montent à cheval c’est super crédible, bravo les gars.

Du coup on se retrouve avec une constellation (et une consternation) qui porte leur nom, ainsi que les frères Troy dans Volte-Face. Ah oui, et on en a envoyé un dans l’espace en le déguisant en satellite.

2- En Europe et au Canada :

Commençons par une évidence : le castor est raciste. Ne comptez pas le voir traîner sa grosse fourrure en Afrique, en Asie ou en Amérique du sud1. Non, monsieur Castor a besoin d’une température qui va du glacial à l’extrêmement tiède.

3- Dans des magasins de bricolage ou dans la construction immobilière :

Là vous allez me dire que c’est n’importe quoi, sauf qu’ils ont quand même un magasin qui portent leur nom, affublé du suffixe « rama ». Ce qui signifie « la vision du castor ». Des rumeurs insistantes disent que les chinois nous envient vertement ce nom, et que l’organisation secrète des appellations chinoises (Appelée « Organisation Secrète du Panda Discret qui Nomme les Choses de façon Secrètement Nominative ») a voté en assemblée générale l’élimination à vie des publicités « Vision du Castor »2 sur le territoire chinois.

De même, on ne compte plus les entrepreneurs castors dans le bâtiment. L’Association Contre les Clichés et Pour la Sauvegarde de la Suprématie Portugaise dans le Bâtiment, dont les buts sont contradictoires jusque dans le titre a porté plainte à trois reprises pour concurrence déloyale, contrefaçon torso-capillaire et monopole commercial sur les logos de PME34.

Maintenant qu’on sait où le trouver, nous allons répondre à la deuxième question qui préoccupe l’être humain lorsqu’il fait face à un individu d’une espèce autre que la sienne : Comment le tuer ça marche ces trucs-là ?

Le castor, mode de fonctionnement :

Le castor a des gros chicots, ça lui permet de toute évidence de sauter à la gorge des animaux venus s’abreuver près de leur territoire. On raconte aussi que ça leur permet de ronger les arbres pour les débiter en rondins ou pour sculpter des zizis en bois.

Le castor est extrêmement conservateur en terme de morale : une fois mariés, les couples castors resteront ensemble jusqu’à la mort. En revanche, Monsieur Castor prend parfois des femelles marmottes pour des femelles castors. Du moins c’est ce qu’il raconte à Mme Castor quand il se fait gauler, mais tout le monde sait que les femelles marmottes sont de petites allumeuses.

Le castor est balèze en construction écologique, vu qu’il fait tout en bois. Les castors canadiens qui se pèlent un peu les roustes en hiver vont même jusqu’à colmater leurs habitats avec la boue. C’est bien simple, si ces grosses boules de fourrure avaient eu la bonne idée de maîtriser le feu, il y aurait aujourd’hui des Humainrama et les mannequins de mode ressembleraient à des Chewbacca miniatures.

Le castor, il sert à quoi :

Le castor a une forte influence sur l’écosystème, d’abord parce qu’il régule les cours d’eau, ensuite parce qu’il participe activement à la déforestation de son habitat naturel. Car la vérité, là voilà : le castor déteste les arbres. C’est donc un animal fortement controversé, vu que même les écolos hésitent entre lui faire des caresses et l’exterminer sauvagement.

Le castor est utilisé en médecine traditionnelle, ou plus particulièrement les testicules du castor5, utilisées pour la contraception ou comme anti-inflammatoires entre autres. A noter que le castor en tant que remède est vachement moins tendance depuis la fin du XIXè.

Le castor a une jolie fourrure. Et la fourrure, ça réchauffe, ce qui fait du castor un choix de prédilection pour tout les femmes frileuses. A l’origine, on tentait de faire des manteaux avec des castors vivants. Mais comme ceux-ci ont souvent les pattes baladeuses, ça devenait vite pénible de se faire tripoter toute la journée par une bande de rongeurs libidineux. Les manteleurs en castors décidèrent lors de leur congrès annuel en 1865 d’utiliser des castors morts. L’année suivante, il fut voté à l’unanimité qu’il valait mieux des castors morts et vidés, pour des raisons de puanteur à moyen terme. En 1868 enfin, un petit génie eu l’idée de n’utiliser que les peaux.  Le castor fut finalement remplacé par le ragondin, son cousin envahissant et meilleur marché.

Le castor fut aussi utilisé pour une vaste supercherie culinaire et religieuse. L’Église décréta au Moyen-Âge que le castor était un poisson puisqu’il vivait dans l’eau, et on put donc le consommer le vendredi où la viande était interdite (c’est pour ça qu’on mange traditionnellement du poisson le vendredi). La plus grande déception des catholiques de l’époque fut qu’on ne trouvât pas d’hippopotames en Europe.

Malgré de nombreuses recherches, on ne put rien tirer de la queue des castors. Trop inflammable pour servir de poêle, trop  au Nord pour servir à Raoni, trop petite pour faire des raquettes de neige, et trop irrégulière pour jouer au ping-pong. Et comme le castor n’a jamais daigné traîner ses fesses en Asie, les chinois ne l’utilisèrent pas pour en faire de la poudre aphrodisiaque6.

A ce stade de la lecture, vous allez me dire que ça vous fait une belle jambe mais que vous vous en foutez. Vous aurez tort, mais je ne vais pas chercher à argumenter ce point avec des gens qui perdent leur temps à lire ce blog. Le véritable but de cette note c’est que j’ai regardé l’autre fois la composition du dentifrice de Mini-Moi, et quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver ceci :

Connaissant le QI moyen de mon lectorat, j'ai préféré indiqué en gros et en rouge la partie qu'il fallait regarder...

Jusqu’à ce que j’apprenne qu’en fait c’est un faux-ami, puisque « castor » se dit « beaver » en anglais. « Castor Oil« , c’est de l’huile de ricin en français.

De l’huile de castor, ça sonnait quand même vachement mieux.

 


  1. A l’exception de la pointe sud, vu qu’il y fait un temps pourri. 

  2. On ne fait pas de pub sur ce blog, trouvez-donc vous même le véritable nom. 

  3. En effet, il est très rare de trouver des logos avec des effigies de portugais alors qu’avec des castors, ça pullule. 

  4. Et avant qu’on me traite de gros raciste, je préfèrerai qu’on me traite de gros clichiste. Et de toute façon je ne suis pas gros. 

  5. C’était du moins ce qu’on pensait à l’époque, mais il s’agit en fait de glandes sexuelles sans rapport avec des usines à spermatozoïdes. 

  6. Je me moque des chinois qui font des poudres aphrodisiaques à partir de n’importe quoi, mais le castoreum – fameuse substance tirée des glandes du castor – fut consommé en Europe pour cet usage. Comme quoi peu importe l’endroit de la planète, il n’y a qu’une chose qui nous intéresse… 

Je veux coucher avec Dric, vite je commente !


Pas de trou dans mon trou perdu

Pondu le 19 avril 2011 - 2 commentaires

Attention : cette note est longue, et sachez que l’illustration plus bas ne résumera en rien le propos qui est développé ci-dessous. Je sais que mon lectorat clairsemé est plutôt réticent aux textes trop longs « pasque c’est chiant à lire », aussi voulais-je vous prévenir. Voilà qui est fait.

Les gens qui ont l’immense honneur et la fantastique patience de me connaître et me supporter savent qu’en ce moment nous essayons de faire construire une maison.

Diantre, me direz-vous. Que signifie ce « j’essaie » ? On a droit à plusieurs essais ? Si on y arrive pas le premier coup, on peut réessayer sans frais ?

Non, vous êtes vraiment des idiots, vous réponds-je1. Cette expression veut simplement dire que nous avons en face de nous un terrible adversaire que tout postulant à la construction de pavillon doit vaincre : le maître de chantier d’un constructeur de pavillon.

Évidemment dit comme ça, ça fait pas super peur. Appelons-le pour la suite des évènements : Le Terrible et Sournois Chef de Chantier de la Terreur. Cet être abject n’est pour autant pas tout seul : il est aidé dans notre cas par plusieurs lieutenants à qui on enfoncerait bien divers objets pour le moins volumineux dans plusieurs de leurs orifices2. Parmi eux se trouvent le Fourbe et Cruel Voisin Détestable, le Perfide Commercial Entourloupeur, l’Incompréhensible Entrepreneur Ursidé  et Mère Nature la Vilaine.

Les patronymes de ces individus étant assez parlants pour la majorité de mon lectorat, je préfère vous les mettre en situation que de passer de longues lignes à vous les décrire. Notez que pour raccourcir le récit d’environ 6 mois j’ai fait l’impasse sur le Cupide Banquier Avare.

Hors donc, notre histoire se passe en l’an de grâce 2010. Nous sommes au 1er jour du mois de décembre, il pleut, et alors que les ménages français préparent activement les fêtes de fin d’années Albane, Raphaël (un an tout frais au compteur)3 et moi-même allons enfin voir débuter le chantier de notre pavillon, sur un terrain situé pas très loin d’où nous louons actuellement.

Rendez-vous fut donc pris avec le Terrible et Sournois Chef de Chantier (TSCC) et l’Incompréhensible Entrepreneur Ursidé (IEU) sur notre terrain fraîchement défriché. Les deux compères n’en furent en réalité d’ailleurs pas puisqu’à peine arrivés l’IEU signala que quand même, ça allait pas être possible de faire passer des engins de chantier dans le minuscule chemin rural qui relie notre terrain au reste du Monde. Le TSCC paniqua un peu et entreprit de marchander avec l’IEU en se basant sur la position des étoiles et la possible victoire de son club de curling favori aux prochains championnats du monde. Par un tour de passe-passe qui m’échappe encore, la largeur anorexique du chemin ne fut tout à coup plus un obstacle. l’IEU ne voulant pas s’avouer si facilement vaincu répliqua perfidement que ledit chemin étant plus un marécage miniature qu’un chemin par la faute de Mère Nature la Vilaine, ses engins allaient s’embourber et que du coup ils ne pourraient pas passer. Le TSCC fut bien obligé d’en convenir, le bougre avait raison. Vous imaginez sans peine mon visage défait suite à la révélation de toutes ces horreurs que le Perfide Commercial Entourloupeur ainsi que le TSCC avaient bien évidemment qualifié de « peanuts »4 lorsque nous avions nous aussi émis des doutes quand à la faisabilité de faire emprunter un chemin vaguement caillouteux large de 4m à une bétonnière de 30 tonnes. Décision fut prise d’une part de stopper le délai du chantier (qui est d’un an pour réaliser notre maison à partir de l’ouverture de chantier) parce que « Vous comprenez, c’est pas de not’ faute si le chemin communal n’est pas praticable et on ne peut pas intervenir dessus », et d’autre part de prendre rendez-vous avec la mairie pour qu’il refassent le chemin dans les plus brefs délais.

Innocent que je suis, j’avisais également le Fourbe et Cruel Voisin Détestable (Voisin) de cette réunion vu qu’il est lui aussi concerné par cette partie du chemin, qui dessert nos deux terrains. Nous voici donc le 4 janvier 2011 à la Mairie, en présence de l’Adjoint au Maire chargé de l’Urbanisme (ci-après dénommé Urbain, qui est par ailleurs charmant, courtois et dévoué à ses administrés), de Voisin et de sa femme, du TSCC et de moi-même. Et là mes amis, j’assistais l’oeil rond et l’air ébahi à une charge de cavalerie sans sommation de Voisin contre Urbain, à qui il reprocha notamment de sciemment savoir que ce chemin était en piètre état et de n’avoir rien fait pour anticiper cette situation. Vous allez me dire : « Pourquoi diantre affubler ce pauvre hère d’un tel qualificatif de Fourbe et Cruel Détestable alors qu’il roule pour ta pomme ? », ce à quoi je vous réponds qu’outre ce tutoiement totalement déplacé, Voisin ne prêchait en réalité que pour sa paroisse : son message était « Vous n’auriez pas dû accorder ce permis de construire, ce qui nous aurait arrangé étant donné que nous ne voulions personne en face de chez nous5 » là où vous, Urbain et moi (avant que je me rende compte de la réalité des choses) avons tous compris : « ce jeune couple aurait mérité un peu plus de considération dans le traitement de son dossier et l’on eut pu en haut lieu anticiper leur besoin criant de consolidation de ce maudit chemin ». Heureusement pour nous, cette méprise quand aux véritables sentiments de Voisin à notre égard fit qu’au 15 mars, le chemin était refait.

Au moins avec ce chef de chantier, on sait à quoi s'attendre

Le 18 mars, me revoilà sur mon terrain en présence du TSCC, de l’IEU et d’un chien qui traînait dans le coin. Il faisait beau et il n’avait pas plu depuis une semaine. l’IEU, qui n’aura jamais moins mérité son qualificatif que ce jour-là même s’il le méritait quand même6 était même presque aimable, et tout le monde s’extasia sur la beauté de ce chemin refait à neuf. L’IEU fit soudain remarquer que par temps sec c’était quand même plus pratique de passer par l’autre côté du chemin, la partie qui n’avait pas été refaite et qui servait à l’agriculteur voisin pour accéder à son champ et qui déboule sur une petite route goudronnée. Cette même partie que le TSCC et l’IEU avaient écarté lors du premier rendez-vous pour un motif que je n’ai jamais très bien saisi. Ce qui me rassure, c’est qu’apparemment ce motif était tout aussi flou pour eux que pour moi, vu qu’ils ont changé d’avis avec un enthousiasme qui fit plaisir à voir. Nous tentâmes même d’aller voir au bout du chemin s’il était bien praticable, mais nous nous fîmes refouler par le chien qui montrait quelques signes d’agressivité dès que nous tentions de nous approcher de sa demeure, située au bout dudit chemin7.

Vous allez me dire : « Mais, mais… mais pourquoi ils t’ont fait refaire le chemin alors, vu qu’ils ne vont pas passer par là ? Du coup ils auraient pu commencer avant ?! ». Figurez-vous que j’ai eu la même interrogation, mais vu que je suis un Sage en devenir je me suis abstenu d’exprimer à haute voix ce doute afin d’éviter de passer aux yeux de mes interlocuteurs pour un crétin qui n’y connait rien.

l’IEU et le TSCC m’assurèrent que mon chantier était rouvert (et que repartait le délai de construction, youpi) et que celui-ci était prioritaire, d’autant que j’avais été super compréhensif et que je ne les avais pas engueulé alors qu’ils n’y étaient pour rien et que si tout le monde était comme moi leur travail serait bien plus cool. « On commence sous quinze jours, dès qu’il n’a pas plu pendant 3-4 jours on vient creuser ! ». Vous imaginez sans peine ma joie et mon visage radieux à l’énoncé de ces excellentes nouvelles qui marquaient la fin de mon calvaire pré-construction.

1 mois plus tard et après trois semaines sans pluie, il n’y a toujours pas eu un seul coup de pelleteuse sur notre terrain. :|

Suite : Albane étant plus douée que moi pour secouer les puces des gens, elle a rendu une visite de non-courtoisie au TSCC pour lui dire tout le bien qu’elle pensait de sa façon de gérer notre chantier. Celui-ci lui a assuré tout penaud que le chantier débuterait la semaine prochaine.


  1. Je n’ai pas réussi à trouver un calembour convenable mettant en scène Bob l’éponge ou même le hérisson de Spontex. Comme quoi le niveau de ce blog baisse drastiquement. 

  2. Je suis vulgaire mais pas grossier, vous en conviendrez. 

  3. Je vous précise tout de même que Raphaël se contrefout de cette histoire, c’est un effronté insouciant. 

  4. « Élément tout à fait négligeable » en Français. 

  5. C’est véridique, il me l’a dit. 

  6. J’ai bien conscience que niveau fluidité de lecture ce genre de phrase c’est pas top, mais c’est mon blog et vous n’avez qu’à aller essayer de déchiffrer un skyblog kikoo sms et vous conviendrez de concert avec moi que finalement, je suis assez lisible bien qu’un peu pédant dans mon style. 

  7. Alors que lorsqu’il se promenait sur mon terrain il était tout tranquille. Et je tiens à lui signaler que moi, je ne lui ai pas montré les dents en aboyant quand il a pénétré sur mon territoire. 

J'ai un furoncle au derrière, vite je commente !