L’empathie envers les sales bêtes

Pondu le 17 mai 2018 - 7 commentaires

J’ai regardé il y a peu un épisode de Game of Thrones1 dans lequel des gens se trucidaient sur un champ de bataille (ce qui n’a rien de rare dans cette série), vautré dans le canapé en compagnie de Madame et d’un chat qui ronflait. Pour la suite de cette histoire, Madame sera appelée Albina grâce à une dame officiant dans un Starbucks de l’aéroport de Stansted au nord de Londres, et qui en plus d’avoir des clients parlant un anglais approximatif (ce qui était aussi son cas en fait) était visiblement un peu dure de la feuille.

Albina donc fut horrifiée de voir un Dothraki anonyme (l’équivalent d’un envahisseur Hun dans notre histoire réelle) couper une patte du cheval de son adversaire le brave chevalier Braillard2 pour le faire tomber (tactique qui a d’ailleurs fort bien fonctionné). Puis encore une fois quand le chevalier fraîchement désarçonné de son cheval a trouvé le moyen de lancer un carreau d’arbalète géant dans l’épaule d’un gros dragon à qui ça a fait mal, évidemment.

Une Dothraki. Pas une vraie évidemment, personne n’a un tel push-up dans les séries TV.

 

J’ai trouvé assez curieux qu’Albina ait plus de peine pour un cheval et un dragon que pour les pauvres soldats qui se faisaient trucider et rôtir par ledit dragon (surtout que l’univers de Game of Thrones étant assez peu manichéen, il n’y avait ni vilains ni gentils dans cette histoire). Ce à quoi elle m’a répondu que je n’avais aucune empathie, en sous-entendant que ma destinée post-mortem serait probablement de brûler dans les flammes d’un enfer quelconque et beaucoup trop chaud.

Je suis donc allé farfouiller sur le Grand Internet, ce qui m’a confirmé que Madame avait un comportement tout à fait normal en la matière. Quoiqu’en posant la question sur Doctissimo, ils lui ont quand même trouvé un cancer de la prostate.

Il semblerait que les gens associent volontiers les animaux à quelque chose d’innocent. Un peu moins quand même lorsqu’il s’agit des chats, parce que dans l’inconscient collectif les chats sont des créatures maléfiques qui ne voient les humains que comme des esclaves (ce qui n’est pas totalement faux d’ailleurs). A l’opposé, les humains adultes sont par définition pas innocents du tout. La preuve, c’est que la très grande majorité des adultes que vous pourrez rencontrer dans votre vie ont déjà tripoté un pénis avec leur main. Pensez-y quand vous serrerez la paluche de vos collègues (y compris féminines) la prochaine fois.

Ce qui fait qu’on éprouve naturellement plus d’empathie pour un animal qui souffre que pour un humain qui souffre. Et ce, indépendamment des souffrances endurées.

Un petit mot sur la notion de beauté qui a son importance : une bestiole répugnante comme un crapaud pustuleux ou une araignée poilue a un coefficient d’empathie quasiment nul, mais c’est valable également pour les humains. Aussi si vous êtes moches, évitez de vous trimballer avec un bel animal. Je sais que ça fait partie des techniques de drague à deux sous mais c’est inefficace  : vous n’allez servir que de faire-valoir à la bestiole que vous trimballez et ça va vous faire mal à l’ego qui est déjà probablement mal en point si vous en êtes rendu à une telle technique pour approcher des gens.

Si Toutefois vous êtes un dragon, vous pouvez quand même attirer Albina qui n’a aucun sens du beau. Le fait qu’elle ne soit absolument pas regardante a d’ailleurs largement contribué au fait que j’ai pu la mettre dans mon lit.

Mais revenons à ce cheval à trois pattes. Un cheval, qu’on le considère comme une créature innocente, à la limite3 : ça ressemble à une licorne, les gens le trouvent majestueux et Barbie en a plein dans son haras de princesse .

Mais quand même, un dragon. Comment peut-on éprouver de l’empathie pour un dragon même pas amical en plus, puisqu’il passe son temps à brûler et bouffer des quidams ?

Les gens quand même. Enfin je dis les gens, mais je devrais dire : les occidentaux. Parce que dans le reste du monde et notamment dans ses parties les plus démunies, quand on a rien à bouffer on a au moins la décence de manger son chien et pas son voisin.

Je n’aime pas les chiens, et pourtant je sens mon empathie grandir…

 

Du coup en y réfléchissant, les terroristes n’ont rien compris à la culture occidentale. Plutôt que de rouler sur des gens ou de les canarder à la kalachnikov, ils feraient mieux de se rabattre sur leurs animaux de compagnie. Les gens seraient encore plus tristes, et pénalement les terroristes risquent bien moins en tuant un caniche (fut-il royal) qu’un humain.

Après c’est sûr que niveau palmarès c’est moins classe de se pointer au paradis en ayant roulé sur un chat au lieu d’un humain. C’est un coup à se faire refiler une chèvre au lieu des 72 vierges promises au départ.


  1. C’est une série médiévale-fantastique avec du sang, du sexe, des personnages principaux qui meurent, des dragons et évidemment des zombies médiévaux. 

  2. Je ne me souviens plus de son nom, mais il est le symbole d’une l’ascension sociale possible dans cet univers puisqu’il est parti de « passablement bandit » à chevalier avec titre officiel et tout. 

  3. Notez tout de même qu’Albina déteste les poneys, qu’elle considère comme des créatures puantes et vicieuses. 

Je veux coucher avec Dric, vite je commente !


James Bond, ce crétin subversif

Pondu le 27 décembre 2011 - 8 commentaires

Aujourd’hui nous allons parler des films d’espionnage, avec en vedette ce coquin de James Bond. Non pas que ce soit le seul, mais c’est certainement le plus emblématique.

Intéressons-nous d’abord au héros du genre (avec sa sous-catégorie de la Femme Fatale), que nous mettrons ensuite en concurrence avec son alter-ego le Vilain-Grand-Méchant.

Le héros, un type héroïque.

S’il est quelque chose qu’on ne peut nier avec le héros, c’est qu’il a une belle gueule charismatique. Du genre à faire se retourner toutes les nanas et les gays dans un cocktail mondain. Enfin non, pas les gays : le héros est un hétérosexuel compulsif, et toute chose tendant à démontrer que le héros pourrait apprécier les Dieux du Stade doit être écartée. Si homme gay il y a dans un film d’espionnage, ce sera soit un méchant, soit un élément comique, soit les deux mais dans tous les cas il sera totalement facultatif au niveau de l’intrigue.

Black Widow, une espionne russe crée par Marvel. Un bon prétexte pour mettre une paire de seins dans une combi moulante.

D’ailleurs je parle du héros au masculin, mais dans les rares films où on confie le rôle principal à une gourdasse, c’est la même chose (avec une paire de seins renversante en plus). Le héros est donc beau, avec du sex-appeal, bien fringué, une dentition parfaite et une condition physique qui lui permettrait de battre tous les records olympiques s’il n’était pas constamment occupé à culbuter des donzelles dans les toilettes des ambassades lors de réceptions ennuyeuses.

Car le héros masculin est un bon coup. Ce n’est pas moi qui le dit, mais la brochure printemps 2012 de Espion Magazine :

Avantages pour vous mesdames :

  • Procure de multiples orgasmes en peu de temps
  • Est capable de prouesses de séduction dont il ne se servira pas car vous aurez déjà succombé à son after-shave.
  • Garanti sans panne sexuelle.
  • A une haleine fraîche le matin.
  • Ne pète jamais au lit.
  • Ne regarde pas le foot.
  • A de gros moyens financiers.

Inconvénients :

  • Se barre au beau milieu de la nuit.
  • Est infidèle.
  • Ne fait pas les courses ni le ménage.
  • Se contrefout de ce que vous pouvez penser ou dire.

On l’aura compris, le héros a une grosse libido et une très faible opinion des femmes.

Le héros ne respecte pas les règlements ni sa hiérarchie. Il est libre le héros, c’est un rebelle ! Et en plus comme personne ne vient le chopper par l’oreille pour lui dire d’arrêter ses conneries et d’aller au coin, il est conforté dans son comportement.

Il est également très con. Non pas qu’il ne soit pas intelligent : le héros sait parler plein de langues, il connaît tout un tas de coutumes et usages dans plein de domaines variés, il sait faire la conversation et donner la patte quand on lui demande. Non, en fait c’est juste qu’il se comporte comme un abruti. Donnez à un héros deux options : l’une qui demande de la patience, de la réflexion mais qui sera efficace et discrète, et l’autre qui lui permettra de rentrer dans le tas en faisant des explosions, des morts et des dégâts considérables sans attendre. Quelle option notre héros testiculé va-t-il choisir ?1

La seconde évidemment. Et même si par inadvertance il choisit la première, il va à un moment ou à un autre faire foirer son propre plan pour pouvoir tuer tout le monde dans une explosion monumentale. On pourrait penser que le principal ennemi du héros c’est le Vilain-Méchant-Ricaneur, mais en réalité le héros roubignollé n’a besoin de personne pour saboter son travail.

Les collègues du héros :

Ils ne servent qu’à faire diversion, à se faire tuer ou à ce qu’on ne remarque pas trop que finalement le héros arrive à descendre une centaine de types surentraînés en deux heures et demi de film à lui tout seul. Ils ne valent même pas la peine que je leur consacre plus de temps, c’est dire s’ils sont inutiles.

La Femme Fatale :

Quand je vous disais que les James Bond Girls avaient des moeurs légères...

C’est une femme forcément sublime et bien roulée, élégante et pas vulgaire pour un sou. Très propre sur elle, elle sort souvent avec le Méchant Qui Fait Peur et va changer de partenaire sexuel sur une simple roucoulade du héros, ce qui va bien sûr fortement agacer le Méchant De La Terreur qui n’arrive pas forcément à satisfaire pleinement sa partenaire au lit, vu qu’il a quand même un projet de conquête du monde à organiser, et que non-pas-ce-soir-chérie-j’ai-mal-à-la-tête.

La Femme Fatale est intelligente et stupide à la fois : raffinée et bien élevée, elle saura briller en société. Pour autant elle fait des choix de vie qui confinent à l’acte suicidaire. Et quand les évènements ne lui sont pas fatals (c’est décidément un adjectif qui lui sied comme un gant), elle s’en sort de justesse et avec les cheveux décoiffés. Première bourde : sortir avec un Méchant Fourbe et Sournois ; deuxième erreur : sortir avec le héros qui veut justement éliminer le Méchant Sournoisement Fourbe ; troisième erreur :  non contente de faire tout ça, elle le fait de façon ostentatoire : tout le monde va voir qu’elle a joué à touche-pipi dans les toilettes avec le héros pendant le discours d’inauguration d’une entreprise de son méchant de mec, mais elle croit tout de même qu’elle va pouvoir s’en sortir avec un battement de cils et une sourire enjôleur.

Cette insouciance ridicule lui vaut fréquemment d’être tuée par le Méchant Vilain au Cœur Brisé de façon cruelle et douloureuse, mais ça survient après qu’elle ait fait des galipettes avec le héros et elle peut donc mourir sans gêner l’action de celui-ci.

A noter que certaines Femmes Fatales font partie des Méchants Secondaires. On peut au moins leur accorder qu’elles ne jouent pas à la girouette comme leurs collègues pro-héros, et qu’au moins elles restent fidèles. Mais par contre elles meurent à coup sûr, c’est ballot.

A l’inverse, voici les méchants, classés en plusieurs catégories :

Ceux qui n’ont pas de nom :

Sacrifiables à merci, ils sont systématiquement tués par le héros ou par le Grand Vilain Machiavélique. C’est dans cette catégorie qu’on met tous les gens de couleur présents dans ces films : le héros est blanc, le méchant est blanc, et la femme fatale… On s’en fout de la femme fatale, elle n’est là que pour montrer sa plastique de rêve.

Les Méchants Secondaires :

On pourrait les comparer à des Boss de fin de niveaux dans les jeux vidéo : ce sont des méchants intermédiaires qui mourront brutalement. Ce sont souvent eux qui ont le plus affaire au héros tout au long du film, et pourtant ils sont traités comme du petit personnel par le Vilain Méchant en Chef. Inutile de dire que nos méchants secondaires reportent toute la frustration de leur situation sur le héros ou à défaut sur la femme fatale du héros.

Ils ont souvent une difformité physique, ça renforce leur côté ouh-là-là-qu’il-fait-peur-celui-là. Et quand ils n’en ont pas, c’est le héros qui leur en crée une (balafre, bisou sur la joue, bras en moins, etc.). Ce sont des personnes qui ont une personnalité très fragile et qui craquent facilement. Ça leur vaut souvent une mort brutale et rapide.

Le Méchant Principal Plus Méchant que Les Autres :

C’est mon préféré, je ne vous le cache pas. Le Méchant a une élégance et un charisme certain, et pourtant il fait fade à côté du héros étincelant. Le Méchant est un type qui a réussi dans la vie : il est riche, il a une Rollex, des superbes villas, une femme magnifique… Ah non tiens, il vient de se la faire piquer par le héros. Mais à part ça il a tout pour être heureux. Tout ? Noooon, car il lui en faut plus !

C’est pourquoi le Méchant Diabolique et Vil a un plan. Un plan qu’il a mis des années à préparer, le but de sa vie, le couronnement de sa carrière, un plan qui lui vaudra d’être en couverture de Vilain Magazine comme étant le Méchant du Siècle ! Patiemment, il a rassemblé ses forces, mis en place ses pions, posé discrètement les bases de ce qui va lui permettre d’obtenir plus de pouvoir, plus d’argent, et d’obtenir enfin une reconnaissance de son talent par son papa qui le traite tout le temps d’incompétent.

Inutile de vous dire que le Méchant Monstrueusement Maléfique est d’une rare intelligence. Il est raffiné, cultivé, audacieux, visionnaire, méticuleux, il connaît ses tables de multiplication, il ne fonce pas tête baissée dans les ennuis, il réfléchit avant d’agir  et il n’oublie jamais de sortir les poubelles la veille du jour de ramassage des ordures. Par contre il a un complexe d’infériorité, il se sent rejeté, il veut l’admiration de ses petits camarades et il tolère très mal l’échec. Si jamais il rate son exercice de maths, il peut bouder pendant une journée entière.

Mais alors pourquoi donc le Méchant Qui est Malin et Cruel perd-il à la fin ? Il devrait pourtant mettre la misère au héros crétin !

Il me restait une photo, c'était dommage de vous en priver.

Et bien mes petits, ça s’appelle tirer le niveau vers le bas : dans une classe d’école, quand un élève est perturbateur et médiocre il a tendance à entraîner tous les autres enfants avec lui dans ses bêtises, abaissant à lui tout seul le niveau de la classe. C’est pareil pour le Méchant Qui Fait Peur aux Bébés : en présence du héros, il va vouloir tuer tout le monde et faire pan-pan boum-boum au lieu de réfléchir cinq minutes et mettre calmement un bon coup de pied dans les bourses hypertrophiées du héros pour lui apprendre à piquer la nana des autres.

Voilà la conséquence : le Méchant Vilain de la Peur s’éparpille dans tous les sens en essayant de singer le comportement stupide du héros pour lui mettre une raclée, et du coup il foire le plan de sa vie. Bon, il a quand même la satisfaction de buter son ex la plupart du temps, c’est toujours ça de pris. Et à la fin cet odieux personnage meurt, et jamais de façon élégante. De toute façon vous aurez compris qu’à partir du moment où on fait partie de toute autre catégorie que le héros, on meurt.

Mais alors, que peut-on retenir du film d’espionnage à la James Bond ? Premièrement, c’est une ode à la stupidité. Deuxièmement, les femmes adultères et frivoles y jouent un meilleur rôle que celles qui restent fidèles à leur chéri. Troisièmement, les gens qui présentent un handicap ou une difformité sont moqués et présentés comme méchants. Quatrièmement, on y célèbre l’arrivisme face au besogneux entrepreneur : le pique-assiette gagne face à celui qui a trimé toute sa vie et qui allait enfin réussir à s’épanouir. Cinquièmement, on met en valeur ceux qui ne respectent pas les règlements et qui n’en font qu’à leur tête.

L’air de rien, on tente de vous conditionner à désobéir aux règles et aux mœurs en vigueur dans notre société actuelle lorsqu’on vous montre tout ça.

Ces films sont la quintessence du film subversif. Et en plus y a des jolies filles dedans.

 


  1. Indice : pan-pan boum-boum. 

Je trouve qu'on ne parle pas assez de poneys ici, vite je commente !


Les publicitaires ont-ils du caca dans les yeux ?

Pondu le 18 janvier 2011 - 14 commentaires

La publicité c’est un monde fantastique, dans lequel tout est permis ou presque. Plus exactement, c’est un monde dans lequel on se permet n’importe quoi. Parlons de la pub télé de Dim pour les soutien-gorge Dim Beauty Lift qui passe actuellement (début janvier 2011 donc), dont voici l’affiche :

Je suis bien forcé de faire de la pub pour Dim, mais c'est à mon corps défendant

Comme nous le voyons, ce sous-tif a pour but de rendre ses seins ronds de 20 ans à cette femme qui… Quoi ?! Mais attendez, ça ne va pas du tout !

Pourquoi utiliser un mannequin anorexique de 18 ans et disposant donc d’une poitrine inexistante1 pour vanter les mérites d’un produit visiblement destiné à des femmes entre 35 et 45 ans (et plus, soyons fous) qui veulent que leurs seins retrouvent l’apesanteur de leurs vingt printemps ? De plus les femmes ayant une petite poitrine sont nettement moins concernées par ce problème puisque le poids de leurs seins est moindre, et donc moins soumis à cette pesanteur fatale ; ce qui implique que le coeur de cible de ce sous-tif a une poitrine nettement plus importante que celle de cette pauvre jeune fille qui souffre visiblement de malnutrition. En clair, on vise ici les Cougars qui sont aussi appelées MILFs (Mother I’d Like to Fuck) dans les pays anglophones, ce qui est assez explicite je trouve.

Je ne sais pas quel est le panel de crétinsatifs qui a pondu cette campagne, mais je les soupçonne d’être un peu trop déconnectés de la réalité. Revenons un peu sur le contenu de la publicité télé : une soirée d’anniversaire dans un gigantesque appartement parisien, une jeune femme fête ses 30 ans (faut compter toutes les bougies, c’est chiant) et ses amies lui offrent… un soutien-gorge ! Alors que en vrai elle aurait sans doute préféré un iPhone, un chien ou même un strip-teaseur, va savoir. Ravie, la jeune gourde enfile la pièce de lingerie2 et woooh, c’est magique tellement elle retrouve des seins fermes et ronds de vingt ans. J’ai bien regardé, moi j’ai pas trouvé que ça lui faisait des seins ronds. En même temps la pauvre a déjà du mal à remplir ce sous-tif (elle s’habille d’ordinaire en 16 ans, au rayon adolescentes), alors que ça lui fasse en plus des jolis seins en pomme tiendrait quasiment du miracle. Bref, c’est quand même incroyable d’arriver à tomber autant à côté de la plaque en une seule pub. A part des grands couturiers qui trouvent que la taille 34 est un équivalent de XXL, je ne vois pas qui ça peut attirer.

Alors qu’il aurait suffit de jouer la carte suivie par Dove et de montrer des femmes de 40 ans à la poitrine généreuse en train de draguer ouvertement des p’tits jeunes de vingt piges, et le tour était joué. En plus ça aurait fait légèrement scandaleux et tout le monde en aurait parlé.

Pour la petite anecdote, le genre MILF est également une catégorie de porno très répandue qui a même ses récompenses annuelles (et qui permet de recycler les stars du porno de plus de 35 ans, c’est bien commode). Comme quoi il y avait moyen de trouver le consensus d’un très large public aussi bien masculin que féminin sans pour autant sombrer dans le mannequin filiforme.

Pour l’ensemble de ce ratage, je décerne donc le Prix Spécial de Globalement Inoffensif catégorie « J’ai rien compris » à Dim et à son agence de pub.

Il ne m’a pas fallu bien longtemps de mon côté pour trouver une MILF qui soit bien plus en adéquation avec la ligne éditoriale de ce blog que le squelette de la première illustration :

Catherine Bell, née le 14/08/1968

Note : des gens m’ont largement devancé sur le sujet et ont dit à peu près la même chose que moi, mais promis j’ai pas copié (je ne suis tombé sur ces articles que lors de ma recherche d’illustration de l’affiche de DIM): Le Post, DigitalMarmelade et AnaisMisfits.  Et Albane a aussi trouvé que c’était n’importe quoi, comme quoi ce n’est pas uniquement mon regard masculin enclin aux bimbos qui est en cause.

Edit : Allez aussi lire le commentaire de Liz qui proteste à son tour non pas contre les mannequins maigres mais contre la norme des bimbos. Un peu de contradiction est toujours bien venue.


  1. Je vous rappelle que les seins sont constitués en majeure partie de graisse, donc pas de gras = pas de seins, l’équation est on ne peut plus simple. 

  2. Le terme est également utilisé en boucherie, ce qui est une curieuse coïncidence. 

Je trouve qu'on ne parle pas assez de poneys ici, vite je commente !


La charte du Téléfilm de Noël

Pondu le 23 décembre 2010 - 1 commentaire

Cette demoiselle est la maquilleuse des vampires de Twilight

A la veille des fêtes de Noël, il est un sujet que j’aime particulièrement aborder : les téléfilms de Noël. Qu’il soit bien clair que j’assume totalement le fait d’être un fan inconditionnel, et ce malgré un dosage de niaiserie proche de celui d’un Twilight1. J’avais déjà fait mon coming-out à ce sujet il y a trois ans, et je me souviens nettement m’être pris une claque derrière les oreilles par ma chère et tendre pour mon choix d’illustration pourtant tout à fait innocent. Notez que depuis elle a sévèrement relâché son attention, bien que le fait de le mentionner ici va probablement me valoir un rappel à l’ordre moral.

Pour obtenir l’appellation « Téléfilm de Noël », il faut que le scénario suive un synopsis bien précis. Le Comité de Surveillance de Noël (CSN), qui gère également les imitations du Père Noël et les calendriers de l’Avent entre autres est extrêmement vigilant et a ainsi produit un cahier des charges concernant les scénarii de ces téléfilms, que j’ai pu me procurer au péril de ma vie :

– Le lieu : invariablement, il s’agira d’une petite ville rurale des Etats-Unis.  Le postulant à l’appellation « Téléfilm de Noël » (appelé ci-après « soumissionnaire ») pourra proposer une opposition avec le rythme effréné et la froideur des grandes villes. Tous les lieux devront être somptueusement décorés dans la tradition de Noël sans faute faute de goût, à l’exception du bureau du méchant et des possibles scènes tournées en milieu urbain.

– Le cadre économique : En tant que nation basée sur un capitalisme triomphant, le téléfilm se devra d’intégrer dans son scénario une composante économique, telle qu’une fabrique de jouets au bord de la faillite ou une entreprise locale faisant vivre l’essentiel de la bourgade qui connait quelques difficultés.

– Le héros/l’héroïne : Il/elle vivra en milieu urbain, et se retrouvera obligé(e) pour une raison qui n’a aucun besoin d’être rationnelle d’aller dans la charmante bourgade rurale, ce qui introduira un choc des cultures qui tournera bien évidemment en faveur du monde rural. Le passé du héros/héroïne devra comporter une zone d’ombre comme un père disparu, une enfance brisée ou un évènement tragique survenu à la période de Noël. De fait, le héros/héroïne détestera Noël et refusera le bonheur des joies simples. Il/elle devra être de couleur blanche.

– L’amoureux(se) : indispensable pour former un couple à l’issu du téléfilm avec le héros/héroïne, l’amoureux(se) devra être natif(ve) de la bourgade et être de sexe opposé au personnage principal afin de préserver la morale chrétienne et les valeurs prônées par les WASP et le Tea Party. Il/elle devra être père/mère célibataire, son ancien partenaire étant décédé(e)/parti(e) en abandonnant sa famille/en prison/divorcé(e). Il/elle devra également être de couleur blanche.

– L’enfant : Pourra être n’importe quel sexe mais devra être blanc. Une couleur de cheveux blonde sera un plus. L’enfant sera en recherche d’une personne pouvant remplacer son père/sa mère et ainsi recomposer une cellule familiale en conformité avec les valeurs traditionnelles de l’américain croyant. L’enfant pourra au cours du téléfilm être en bref conflit avec le héros/l’héroïne, mais il devra au final se révéler être un allié précieux.

– La communauté : Les habitants de la ville seront tous charmants et accueillants à outrance. Nous sommes bien évidemment dans le domaine du fictif. Dépendante de l’activité de la fabrique en déficit, la communauté fera reposer toute la responsabilité sur les épaules du héros/de l’héroïne. Parmis cette communauté, un ou plusieurs membres seront des brebis galeuses qui aideront les méchants à atteindre leur but. A l’issue du téléfilm, ces parias devront avoir quitté la ville ou avoir fait amende honorable. La communauté pourra comporter un nombre limité de personnes de couleur, tant qu’elles n’occupent pas de rôle central.

– Le ou les méchants : Le soumissionnaire sera bien avisé de créer un ou plusieurs méchants dont le but est de faire du profit sur le dos des petites gens, et donc de faire fermer l’usine/la fabrique de jouet précédemment en difficulté financière, ou tout du moins d’en vouloir fermement à l’Esprit de Noël. Le Méchant devra donc se moquer des enfants et tirer la queue des chats. Il/elle pourra aussi être l’ex de l’amoureux(se), auquel cas le personnage principal et le méchant se battront pour reprendre l’amoureux(se). En cas d’extrême nécessité, le méchant pourra faire amende honorable et être réintégré au sein de la communauté sans toutefois marcher sur les plates-bandes du personnage principal. Le méchant sera de préférence soit un citadin, soit un rural qui aimerait devenir citadin. Le sexe du méchant sera de préférence masculin, sauf si le scénario prévoit une rivalité amoureuse entre les protagonistes auquel cas la méchante pourra être une femme d’affaire froide et impitoyable.

– Arrivée du personnage principal dans la bourgade : Le soumissionnaire pourra choisir parmis les éléments suivants : accident d’une incroyable coïncidence, déposé là après avoir fait du stop, arrivé pour prendre la succession d’une vieille fabrique de jouets au bord de la faillite. Le personnage principal sera accueilli obligatoirement par l’amoureux(se), qui tombera sous son charme mais pourra au préalable éprouver de l’animosité pendant 30 minutes de téléfilm au maximum.

– L’intrigue : Le problème économique devra être réglé par des moyens qu’on peut tout à fait aller piocher dans le domaine du miraculeux, rendant ainsi la joie de vivre à la communauté des habitants de la bourgade. Les principaux personnages devront tomber amoureux l’un de l’autre, puis une crise devra survenir qui va les opposer. Finalement avec l’aide de l’enfant, le héros/héroïne prendra sur lui/elle et reconquérira son amoureux(se) tout en sauvant la ville de la faillite en mettant à mal le plan machiavélique des méchants, grâce à une pirouette scénaristique qui lui permettra d’affronter sa destinée et de prendre ses responsabilités vis à vis de la communauté. Une intrigue secondaire permettant de résoudre le problème remontant à l’enfance du héros/héroïne sera mise en place et ne trouvera de dénouement qu’au dernier moment. Les rebondissements au sein de l’intrigue devront arriver à l’instant précis où tout le monde les attend, et les renversements de situation devront être téléphonés à l’avance au téléspectateur.

– La chute : Ne pourra être autre chose qu’une happy end. Pour plus de réalisme, on pourra faire intervenir un miracle de Noël avec pourquoi pas le gros bonhomme rouge. Les amoureux et l’enfant devront se retrouver, entourés par la communauté bienveillante. La neige sera la bienvenue à ce moment du téléfilm si elle n’est pas déjà survenue.

Un happy end comme on les aime

Voilà mes amis, vous pouvez désormais vous aussi postuler pour créer un scénario de téléfilm de noël. Je n’aurais pas été si feignant, j’aurai même programmé un petit générateur aléatoire de scenarii sur une page web.

Je vous souhaite donc un Joyeux Noël. Pour ma part j’ai fait un gros sapin, donc j’attends de gros cadeaux.


  1. Pour les amoureuses de Twilight, je signale quand même que les similitudes sont nombreuses : les décorations de Noël sont brillantes, les vampires de Twilight aussi. Les deux parlent aussi de famille, de sentiments moraux, de tolérance et d’amoooour. Et pan. 

Je suis une blonde, vite je commente !


Quelques utilisations du vuvuzela

Pondu le 23 juin 2010 - 8 commentaires

Grâce à la Coupe du Monde en Afrique du Sud, on a pu découvrir un instrument de musique fantastique : le Vuvuzela.

Les amateurs de football ont globalement trouvé que l’utilisation dans les stades de cet instrument à vent est assez pénible pour les oreilles. La Fédération Internationale de Football (FIA) a bien pensé à l’interdire, mais les Sud-Africains ont rétorqué que c’était une coutume locale. Interdire cet instrument aurait été un peu comme refuser à un Français le droit d’être de mauvaise foi. Ça ne se fait pas, un point c’est tout.

Non le vuvuzela ne sert pas à draguer.

Pour les rares personnes qui ne savent pas ce qu’est un vuvuzela, il s’agit d’une sorte de corne ou de trompe. En gros un tuyau dans lequel on souffle et qui sort une note monotone (au sens « une seule note »). Ne cherchez pas, ça ne fait rien d’autre. Vous ne deviendrez donc pas le prochain <insérer ici un nom de musicien super connu> car on ne peut tout simplement rien faire d’autre avec cet instrument qu’un seul son. Et encore, il faut souffler fort. J’ai personnellement testé la chose, et la seule réelle utilité que j’ai vu dans le vuvuzela c’est d’embêter les gens autour avec ce son puissant et désagréable. Mais pour vouloir être vraiment pénible il faut maîtriser l’engin, ce qui demande un peu d’entraînement. Tout est simple dans le vuvuzela, sauf son maniement.

Vous allez me dire qu’à part dans un stade, il n’y a pas trop d’intérêt à utiliser ce truc vu que ça n’impressionne pas les filles, ça ne rend pas riche et on ne peut pas trop cuisiner avec. Mais vous avez tort, car il y a plusieurs cas où cet instrument peut se révéler fort utile.

– Lors d’une manifestation : vous vous êtes laissé entraîné à manifester dans la rue pour, au hasard, une réforme des retraites dont vous savez qu’elle est nécessaire, inéluctable et que si on ne la fait pas maintenant, tous ceux qui ont moins de quarante ans ne partiront pas en retraite à 62 ans mais à 75. Mais le fait est que vous êtes là, dans le cortège, à vous dire que vous seriez mieux ailleurs. Soudain, un énergumène syndicaliste de la SNCF qui remonte le cortège se place derrière vous et se met à beugler des slogans communistes tout en agitant son tambourin. Autant dire que niveau nuisance sonore, il met la barre assez haut. Pas de panique, vous avez pensé à prendre votre vuvuzela. Le communiste bruyant n’est pas très observateur, sans quoi il aurait vite remarqué que vous vous trimballez avec cette trompe sud-africaine et qu’il valait mieux aller embêter le groupe de secrétaires un peu plus loin qui cancanent en se souciant fort peu des revendications sociales au cœur de cette manifestation. Tant pis pour lui, commencez à souffler et brisez-lui sans retenue les tympans.

– A l’Assemblée Nationale : je serai le premier à suivre les débats parlementaires si les députés pouvaient faire usage du vuvuzela pour manifester bruyamment leur opposition au type qui présente son projet de loi en vue de débloquer des fonds que l’Etat n’a pas pour un projet farfelu quelconque1. A l’heure actuelle ces mêmes députés sont contraints à faire de l’absentéisme, à lire le journal, à papoter ou à consulter leurs mails.

– Dans les toilettes : vous êtes sur un trône public et vous vous rendez compte que vous allez devoir être bruyant dans l’exercice de vos fonctions. Même si les progrès de la science et des comportements sociaux sont indéniables, il est toujours à l’heure actuelle délicat de flatuler sonorement, même dans un lieu prévu à cet effet. Pas de panique, sortez votre vuvuzela et masquez le bruit de vos vents avec celui qui sort de cet instrument si pratique2.

– Pour recycler un liquide : Le vuvuzela peut servir d’entonnoir géant, ce qui en fait un accessoire tout à fait indispensable pour les mécanos amateur de musique bruit. Attention cependant à bien le nettoyer si à la suite d’une vidange de voiture vous comptez re-souffler dedans.

– A la Poste : Vous attendez depuis un bon quart d’heure que le petit vieux devant vous ait fini de faire son dépôt d’argent, nous sommes en fin de journée, il fait trop chaud, vous avez envie de faire pipi et vous avez les pieds enflés dans vos chaussures. Le petit vieux devant vous vient de se souvenir qu’il voulait transférer de l’argent à son petit-fils. Et il se lance dans la justification de cette opération, ce qui est hautement inintéressant à vos yeux. Pas de panique : sortez votre vuvuzela et donnez un bon coup de corne. La situation devrait rapidement se débloquer, surtout si vous êtes plusieurs détenteurs de vuvuzela dans la file d’attente.

– Au Scrabble : je vous laisse imaginer le nombre de points qu’on peut faire avec un mot qui comporte deux ’v’ et un ’z’.

– Dans un repas de famille, dans un restaurant, dans un lieu public quelconque : un gros lourd à côté n’arrête pas de proférer des vulgarités qui tombent dans les innocentes oreilles de votre bambin. Préférant ignorer qu’il connait déjà en réalité la plupart des insultes proférées par ce gros type au rire aussi gras que sa ceinture abdominale, vous pouvez user de votre vuvuzela pour effectuer une censure en temps réel. Bien qu’un peu d’entraînement soir nécessaire pour être synchronisé avec des débordements de vocabulaire, vous arriverez vite à un résultat satisfaisant dans la mesure ou soit votre bambin deviendra sourd, soit le gros type finira par comprendre que ses blagues de cul vous importunent.

Il y a bien sûr des tas d’autres situations dans lesquelles l’usage d’un vuvuzela serait salvateur. Je vous invite à les ajouter en commentaires si vous en connaissez.

Note : on parle du vuvuzela parce que c’est l’instrument pénible du moment, mais il y en a plein d’autres. (Boulet a d’ailleurs fait une excellente planche de BD à ce sujet).


  1. Je pourrais mettre des exemples mais la liste serait tellement peu exhaustive que ça en serait ridicule. 

  2. Vous allez me dire que les gens ne seront pas dupes. Certes, mais la désagréable sonorité du vuvuzela suffira à les faire fuir, ce qui vous permettra d’être bien mieux à votre aise. 

J'ai un furoncle au derrière, vite je commente !