Oui, je fais pipi assis

Pondu le 26 février 2010 - 13 commentaires

J’ai un secret quasiment inavoué depuis des années que je vais aujourd’hui révéler au grand public (et même au petit, sans quoi je serais obligé de faire l’impasse sur la quasi-totalité des lecteurs berrichons – qui comme chacun sait ont une taille moyenne leur permettant de rentrer dans la catégorie « Pygmées d’Europe de l’Ouest ») : je suis incapable de pisser debout dans des toilettes1.

Et ce pour une raison toute simple, c’est que j’en fous partout.

Il y a plusieurs causes à ce phénomène, que je vais vous expliquer dans ce qui suit2 :

Pour une raison étrange la trajectoire et donc le point d’impact varie énormément en fonction du débit de ma vessie, et ce sans que je puisse réellement le contrôler. S’il va de soi qu’au début je n’ai aucun souci puisque le débit est constant, au fur et à mesure que ma vessie se vide le débit diminue (c’est quand même le but quand on va aux toilettes pour la « petite commission »), rendant la visée hautement imprécise. Et là c’est le drame et mes chances d’en foutre partout approchent alors du 100%. Je me suis adressé à l »Institut Français pour une Meilleure Connaissance de Soi-Même et des Mystères de la Vie, dont les ingénieurs hautement diplômés m’ont appris que les deux seules raisons valables pour qu’un tel phénomène se produise était soit une irrégularité naturelle, soit un barrage de castors microscopiques, chaque fois au niveau de mon urètre.

La deuxième raison est que je suis grand3. Et que les concepteurs de toilettes devaient être de petite taille, puisque l’écart entre mon « p’tit robinet »4 et la lunette des toilettes est d’environ 50 cm (Les mesures ont été effectuées de façon très imprécises avec une règle de quarante centimètres). Je ne sais pas si vous vous rendez compte de la distance et du handicap avec lequel je pars en étant grand. Il est évident qu’avec une telle distance, le moindre millimètre d’écart au départ se transforme à l’arrivée en 5 bons centimètres. Donc même sans le problème de débit vessinal5 il vaut mieux éviter quand on est grand de faire pipi debout quand on tousse ou quand on est enrhumé6.

Ajoutez à cela les quelques lois de Murphy qui peuvent s’appliquer à mon cas et vous obtenez une dose de stress totalement ingérable, surtout quand on a envie de pisser7.

Pour ceux qui voudraient se mettre au "pipi assis"

Évidemment quand j’étais petit j’ai quand même essayé, par fierté, bravoure et inconscience juvénile. Ma maman, qui est une femme pragmatique en ce qui concerne les dégâts causés par sa progéniture, m’a vite rappelé à l’ordre en me faisant nettoyer les toilettes chaque fois que j’essayais de prouver ma virilité en pissant debout. Cette expérience de nettoyage m’a tout de même appris deux ou trois trucs, comme le fait que nettoyer derrière un porc n’est jamais agréable, que la virilité est un vaste concept qui peut s’exprimer ailleurs que dans les toilettes, et qu’il est vain de lutter contre la nature quand on est systématiquement puni derrière.

Mais surtout que pisser assis règlerait tous mes problèmes.

Je voudrais donc ici rassurer les hommes qui se sentent bafoués dans leur honneur parce qu’ils sont obligés par leur copine/femme/colocataire/maman/technicienne de surface d’utiliser la lunette des toilettes pour asseoir leur auguste derrière afin d’uriner, et leur dire qu’ils ne sont pas seuls dans cette galère. De plus qui pourrait vous le reprocher ? Pas votre copine/femme/colocataire/maman/technicienne de surface en tout cas. Peut-être quelques australopithèques qui pensent qu’un vrai mec doit avoir plus de poils qu’un ours, sentir mauvais des dessous de bras et boire beaucoup de bière en parlant très fort… mais en toute honnêteté vous aurez plus de chances de coucher avec votre copine/femme/colocataire/technicienne de surface8 qu’avec un de ces gars-là.

Edit du morse édenté : MQB a fait fort judicieusement remarquer dans les commentaires que faire pipi assis présente l’immense avantage de pouvoir emmener de la lecture dans les toilettes, ou tout du moins laisser disponibles vos deux mains pour vous curer les ongles, compter jusqu’à dix sur vos doigts ou encore manger une choucroute.


  1. Mais vous vous en étiez déjà douté en lisant le titre de cette note. 

  2. Note du comité rédactionnel de ce blog : Ce qui suit a été fortement édulcoré et remanié dans le vocabulaire pour ne pas trop sombrer dans le vulgaire et le pipi-caca. Pour autant, ne cherchez pas dans la suite de cette note votre prochain sujet de discussion pour un repas de famille ou une réception d’ambassadeur. 

  3. 188 cm environ 

  4. Vous noterez que cette expression poétique convient à merveille au contenu de mon propos. 

  5. C’est le mot inventé du jour, ne perdez pas de temps à le retenir. 

  6. Ce conseil est également valable quand vous êtes bourré(e), toutes tailles confondues. 

  7. Essayez donc de vous concentrer avec une énorme envie d’aller aux toilettes, vous ne tiendrez pas longtemps la distance. 

  8. Vous imaginez si j’avais fait un bête copier/coller, ç’aurait été une incitation à l’inceste… 

Je trouve qu'on ne parle pas assez de poneys ici, vite je commente !


La vie d'Albane

Pondu le 23 janvier 2009 - 10 commentaires

Nous sommes le 23 janvier, et ma chérie a aujourd’hui 23 ans.
Il est temps de faire une biographie complète et sérieuse d’Albane :

Albane est donc née un 23 janvier 1986. Coîncidence, la plupart des anciennes civilisations avaient prédit pour ce jour-là l’arrivée d’un cataclysme menaçant l’espèce humaine. Bien entendu comme ces couillons de mayas ne connaissaient pas le calendrier grégorien il est fort possible qu’ils se soient plantés de quelques jours.
Enfant, Albane s’est révélée avoir un réel don pour la morsure, allant même jusqu’à s’aiguiser les canines pour faire comme les vampires à la télé. Ses parents inquiets lui interdisent donc la télé, sauf pour lui rediffuser la série animée Georgie1. Malgré cette sélection audiovisuelle, Albane développe des tendances inquiétantes de cannibalisme. De guerre las, ses parents finissent par la laisser manger le facteur qu’ils n’aimaient pas de toute façon. Albane trouve cet individu de fort mauvais goût et cesse dès lors de mordre les passants.
Plus grande, elle est scolarisée tout à fait normalement, bien que les professeurs aient des consignes spéciales du rectorat et un entraînement poussé pour réagir rapidement en face d’une situation critique comme un ouragan, une prise d’otage ou l’arrivée du groupe Alliage2. En effet, les RG et l’armée surveillent Albane de près depuis qu’un certain Paco R. leur a dit qu’elle serait en l’an 2000 l’instrument de l’apocalypse.

Le premier émoi sexuel d’Albane a lieu assez tôt dans sa vie, puisqu’elle tombe raide amoureuse de Bernard Minet (du groupe les Musclés) en 1990 (ce qui lui fait 4 ans si vous et moi avons bien compté). Bien évidemment, à cette époque le sieur Minet n’est absolument pas intéressé et ne donnera pas suite3, brisant pour la première fois le petit coeur fragile d’Albane. Si vous lui en parlez maintenant elle fera mine de ne pas s’en souvenir, mais je sais qu’au fond d’elle cette blessure béante ne s’est jamais totalement refermée.

Le premier amour concluant d’Albane arrive à l’âge de 11 14 19 ans4. L’heureux élu s’appelle Gaston, il a 29 24 18 ans et il aide à la ferme familiale de sa mère d’adoption, la sienne ayant préféré mettre les voiles avec un vendeur d’aspirateurs. Ce Gaston se révèle finalement plus amoureux des bovins que des petites brunes, aussi Albane décide de tirer un trait sur cette aventure sans surlendemain.

Dès lors Albane profite des joies de la vie et se jette à bras ouverts dans les soirées libertines où elle acquiert une solide réputation. Elle sort beaucoup, elle boit, se drogue même et glisse sur la mauvaise pente jusqu’à cette fameuse rencontre dite du 3 juin 2004 :

Nous sommes en milieu de journée, il fait beau et chaud. Albane sort en trébuchant du squat où elle vit avec une bande d’alter-mondialistes pouilleux et chute lourdement aux pieds d’une postière nommé Jeanne Darc (aucun lien avec Mireille, pour ceux qui se poseraient la question). Celle-ci s’exclame : « mais elle complètement timbrée celle-là !5 » et lui envoie un bon coup de pied pour lui apprendre qu’on ne se vautre pas sur les gens comme ça.

Ceci déclenche chez notre jeune toxico une appendicite6 qui la conduit droit à l’hôpital. Prévenus, ses parents arrivent et son p’pa lui donne une bonne fessée en public pour lui apprendre à rentrer si tard (et il a raison, ça fait quand même 3 ans qu’elle s’est enfuie soit-disant pour « aller chercher des malabars au supermarché »).

Suite à ça Albane est envoyée en « maison pour jeunes filles dévoyées » où elle apprend la discipline à coup de fouets. Elle en sort 3 ans plus tard avec une sérénité nouvelle. Un beau jour de février ou mars (les historiens sont divisés sur le sujet), elle tombe sur un mec extraordinaire dont elle tombe instantanément amoureuse. Celui-ci succombe à son tour à ses charmes et ils finissent par se mettre ensemble. Ils vécurent heureux jusqu’à présent avec leurs 3 satanés chats crotteurs.

Note :  Bien entendu, certains éléments dans la vie d’Albane ont été romancés pour vous faire rêver un peu plus encore.


  1. A ce propos, il y aurait gros à dire sur ce dessin animé qui prône l’inceste, la prostitution – si si, la mère cherche à tout prix à ce que Georgie se fasse des mecs – et des expériences hallucinogènes mettant en scène des koalas. 

  2. vous rigolez mais à cet époque introduire un boys band dans un collège ou même un lycée, c’était une situation à haut risque. Il y a même eu des morts mais l’affaire a bien évidemment été étouffée. 

  3. Peut-être que maintenant, depuis qu’il est croûlant et momifié aux yeux du star-system elle aurait une chance. 

  4. Veuillez m’excuser pour les ratures, c’est Albane qui m’a demandé de reculer l’âge pour ne pas que son p’pa apprenne qu’elle a déjà eu des contacts avec des garçons avant sa majorité. 

  5. Oui je sais c’était facile, inutile d’en rajouter. 

  6. A ce propos, il me semble qu’on ne peut pas dire « crise d’appendicite » car c’est redondant, la crise étant déjà inclue dans le suffixe « ite ». On dit donc « appendicite » ou « crise d’appendice ». Les linguistes, les médecins et les bouchers-charcutiers me corrigeront si je me trompe. 

Je parle souvent pour ne rien dire, vite je commente !


Le pain à l'envers fait mon affaire

Pondu le 20 février 2008 - 14 commentaires

Je suis toujours à la recherche d’un bon sujet de note, et Aurélie, David et Albane m’en ont fourni un bien bon. Albane et Aurélie ne supportent pas de voir du pain à l’envers sur une table. Sauf qu’aucune d’elle n’a été en mesure de nous indiquer en quoi un bout de pain tout ce qu’il y a de plus inerte peut apporter malheur et déchéance sur un innocent convive un peu trop insouciant avec la disposition de sa nourriture.

La réponse n’est pas bien difficile à trouver, Internet regorge de sites tous plus sérieux les uns que les autres qu décrivent pourquoi le pain peut porter malheur. Pour parfaire mon enquete, je me suis également adressé à des sommités en la matière, des gens tellement sérieux que même les meilleures blagues sur les blondes ne les font pas esquisser l’ombre d’un sourire.

J’ai donc effectué des recherches poussées, et j’ai trouvé une référence dans un vieux site web du début du XIVè siècle à une histoire de bourreau, de diable et de boulanger.

Il semblerait qu’en 1552, dans la petite bourgade de Saint Thomon-sur-orge1, un fier artisan boulanger du nom de Thomas Sticaud vendit tout son stock de pain à des étrangers2. Il fut bien embêté lorsque le bourreau local, qui était d’exécution ce jour-là s’en vint quérir sa miche habituelle. Il faut dire qu’être exécuteur judiciaire à cette époque apportait des facilités dans les horaires, et que notre bourreau avait donc sommeillé jusque tard dans la matinée.

Scandalisé, le bourreau refusa de faire son office et se mit en grêve, annulant du même coup l’exécution de Jean dit le Benêt, ce qui permit un an plus tard la création du Parlement de Bretagne. Je présume que vous ne voyez pas bien quelle infâmie peut découler du Parlement de Bretagne, c’est bien compréhensible pour des béotiens comme vous. Mais sachez tout de même que c’est à cause de ce Parlement que les bretons vont nous casser les noisettes pendant les siècles suivants, jusqu’à aujourd’hui où ils continuent de gesticuler dans le vide en poussant des cris de singes, comme quoi la Bretagne c’est vachement bien et que les autres régions c’est du caca de panda. Du coup le boulanger Sticaud décida de garder systématiquement un pain de côté pour le donner au bourreau. Pour être sûr qu’il n’y toucherait pas, il prit l’habitude de le retourner.

Quand au diable, il paraît qu’il aurait passé ses vacances d’été dans le camping municipal de ce village à la même époque. L’intervention du démon dans cette affaire relève donc plus probablement d’un commérage de quartier.

Au fil des temps le commérage s’est transformé en légende : le diable serait attiré par le pain renversé des bourreaux et donc quiconque retourne son pain attire le malheur et la mort. A noter qu’une vieille histoire du Nord de la France raconte que le diable est attiré par les barreaux en pin, comme quoi le téléphone arabe s’applique à n’importe quoi.

En 1944, Hitler alors aux abois se tourne vers le paranormal et fait faire des études sur les phénomènes de malédiction. Les notes laissées par les scientifiques de l’époque sont totalement incompréhensibles étant donné ma faiblesse en linguistique germanique, mais on trouve la trace d’un bombardement le 3 mai 1944 à Londres où les habitants étonnés ont reçus sur la tête des tonnes de baguettes étant uniquement composées de dessous de pain, afin probablement d’attirer le malheur quelque soit la position où elles tombent. Il est fortement regrettable qu’à l’époque personne n’ait pensé à établir une statistique sur le degré de survie des victimes de ce bombardement.

Plus récemment le 7 janvier 1996, un président de la République fraichement sorti pose son pain à l’envers sur sa table. Il meurt le lendemain d’un cancer de la prostate3. Coïncidence ou lien réel ? Les spécialistes s’affrontent encore sur cette hypothèse bien que l’Académie des Sciences leur répète inlassablement qu’ils devraient se recentrer sur le seul vrai débat scientifique possible : qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze ?

J’ai également trouvé sur un autre site web une amusante compilation de malheurs possibles avec le pain :

– Poser le pain à l’envers fait pleurer la vierge (là je ne vois pas, c’est probablement un des secrets que Jean-Paul II a emporté avec lui)
– Poser le pain à l’envers fait souffrir les âmes au purgatoire (ce qui situerait le purgatoire sur la face supérieure du pain, le fait de le renverser provoque un écrasement des âmes qui y sont contenues)
– Poser le pain à l’envers provoque des naufrages (c’est particulièrement vrai dans le berry d’après ma vieille voisine)
– Poser le pain à l’envers le rend immangeable (à condition de le laisser comme ça pendant 2 mois, on oublie souvent de le préciser)
– La femme qui pose le pain sur le dos indique qu’elle travaille et gagne sa vie dans cette position (j’adore cette explication, c’est ma préférée. C’est d’ailleurs probablement pour ça qu’inconsciemment les filles détestent voir du pain à l’envers)
– Le pain posé à l’envers est réservé au bourreau et l’attire chez soi (oui bah c’est ce que je viens de vous exposer)
– Le pain posé à l’envers provoque la colique des enfants qui le mangent (fatalement ce qui est entré doit ressortir un jour)

Vous pouvez penser que cet exposé vous a comme d’habitude fait perdre votre temps, n’empêche que grâce à moi vous allez pouvoir briller en société lors des dîners. Et vous me remercierez, vous verrez.


  1. J’avais la flemme de rechercher un vrai village, aussi ne cherchez pas ce patelin sur la carte, vous perdriez un temps précieux. 

  2. Il est fait référence à des gens parlant un patois difficile que j’ai pu recouper avec la langue parlée par le village voisin, distant de 19km. 

  3. Je vous laisse deviner de quel président il s’agit… 

Je connais personnellement Chuck Norris, vite je commente !