Petit jeu médicamentaire

Pondu le 5 novembre 2010 - 17 commentaires

Petit Raphaël est tombé malade hier. Comme la période d’échange est expirée, il nous a été impossible d’avoir un gamin en meilleure santé. Ce qui nous a obligé à aller voir le médecin, comme de vulgaires parents ordinaires.

Je vous passe les deux heures à patienter en salle d’attente avec un gamin qui aura un an dans 15 jours, tous ceux qui ont des enfants1 opineront gravement du chef en soupirant, en pensant à tout le génie qu’il faut pour occuper suffisamment le bambin malade sans qu’il se transforme en sirène d’alarme, qu’il déchire tous les magazines et qu’il enquiquine les autres patients coincés avec nous. Petit Raphaël a quand même été bien mignon, il a dragouillé la femme assise à côté de nous, il a mangé son gâteau sans trop en mettre partout, et finalement nous sommes enfin ressortis avec une ordonnance de 3 médocs.

Et nous voici au cœur du sujet : le Nifluril. C’est un suppositoire pour calmer les inflammations de gorge (apparemment le chemin le plus court pour accéder à la gorge passe par le trou d’balle). Il a une liste d’effets indésirables assez longue et pas forcément bénigne, et Petit Raphaël s’est donc retrouvé avec des plaques rouges partout sur le corps (rien de grave toutefois, que les grands parents alarmés à la lecture de ceci se rassurent). Mais au final ce n’est pas le plus intéressant avec ce médicament.

Voici donc le Nifluril :

Le Nifluril, un médoc pour mioches

Je vous laisse trouver pourquoi j’ai pris une photo de cette boîte toute à fait inoffensive en elle-même. C’est assez facile à découvrir, aussi ne comptez pas sur moi pour vous filer un quelconque cadeau en récompense. (inutile de préciser que si vous avez comme moi des yeux qui merdent, vous aurez l’image en grand si vous cliquez dessus)

Note : du coup vous êtes privés de photo de fille peu farouche sur cette note, je me rattraperai la prochaine fois, promis.


  1. Oui je fais désormais partie de la caste de Ceux-Qui-Savent, ce qui m’autorise à être condescendant avec tous ceux qui n’ont pas d’enfants. 

Je connais personnellement Chuck Norris, vite je commente !


Quelques trucs à savoir sur les zombies

Pondu le 18 mai 2010 - 14 commentaires

Le Zombie est un sujet passionnant, c’est un fait. Tout le monde sait ce qu’est un zombie, à savoir un mort-vivant qui ne pense qu’à bouffer les humains.

Oui les zombies font caca. Rarement sur des toilettes toutefois.

Les zombies tirent leur origine d’une pratique vaudou qui consiste à donner une super drogue à un mec qu’on enterre, qu’on déterre 24h plus tard et à qui on file d’autres drogues pour en faire un esclave aussi intelligent qu’une morue séchée (faut quand même être un sorcier vaudou 3è dan pour ça). Le pourcentage de réussite de cette opération dépend essentiellement de la résistance du gars à la première drogue, parce qu’ensuite entre le manque d’oxygénation du cerveau plus le traumatisme de tout ça la partie « lavage de cerveau » est relativement aisée. Le folklore occidental est assez bien fourni lui aussi en la matière puisqu’au moyen-âge et avant on ne voyait pas les fantômes comme des gentils Casper mais plutôt comme des cadavres réanimés. On laissait parfois des gourdins au chevet des morts afin de pouvoir les assommer s’ils se relevaient (le diagnostique vital étant alors assez peu fiable, ça pouvait arriver). La Bible, livre qui ne rigole pas, comporte même le premier zombie célèbre : le dénommé Lazare (c’est au chapitre 11 de l’évangile de Jean) qui fut ressuscité par le fiston de Dieu. On pourrait supposer que le deuxième était du coup Jésus himself, mais les illustrations en vigueur depuis cet évènement montrent clairement qu’il était loin d’avoir le style putréfactif classique des morts-vivants. Il n’entre donc pas dans la catégorie des zombies. Revenons au zombie de base, celui que tout le monde peut reconnaître du premier coup d’oeil.

1- Comment ça fonctionne un zombie ?

Disons-le tout net, les zombies sont des aberrations biologiques et c’est pourquoi on risque assez peu d’assister à une pandémie zombiale. Si on s’en tient au folklore, le zombie ne respire pas, son coeur ne bat pas, il est tout ce qu’il y a de plus mort. Sauf qu’il peut se déplacer, manger, baver et faire * aeugh, aeugh * . De plus, la seule façon de tuer un mort-vivant est de détruire son cerveau. Si on touche d’autres organes plutôt vitaux comme le coeur, les poumons, etc. ça ne l’arrête pas. Et surtout, un zombie peut vivre (si on peut dire ça) pendant des années avant de tomber de putréfaction. Le zombie a tout le temps faim, et il a apparemment une nette préférence pour ses anciens congénères. Le sang de zombie est très épais et très sombre. Le zombie ne ressent pas la douleur ni d’autres sensations que la faim.

Notre avis : Il semble hautement improbable que les organes vitaux ne fonctionnent pas chez un zombie. Pour se mouvoir les muscles doivent avoir accès à de l’oxygène, qui sera forcément respiré et acheminé par le sang. Donc le cœur et les poumons doivent fonctionner. De plus essayez donc de faire *aeugh aeugh* sans expirer, c’est impossible. De plus sans apports nutritifs un zombie ne tiendrait jamais des années debout, ce serait la décomposition complète en quelques semaines.

2- Comment on devient un zombie ?

La cause la plus fréquente est d’attraper un virus super véloce qui se transmet uniquement par le sang. Le virus commence par tuer son hôte, puis il le réanime et en fait un porteur malsain. Contrairement aux vampires qui le choppent à cause d’une chauve-souris ou aux loups-garous à cause d’un loup, ou encore aux lapins-garous à cause d’un lapin, le virus du zombie est souvent une catastrophe engendrée par l’homme.

Notre avis : Evitez les morsures entre amis, le partage de seringues et les transfusions sanguines dans les pays émergents. Faites gaffe aux piqûres d’insectes ou aux projections de sang quand vous tuez un zombie. Il reste la possibilité que vous soyez naturellement immunisé contre ce virus, car comme pour tout virus il existera des gens sur qui il n’a pas d’effet.

3- ça ressemble à quoi un zombie ?

Le zombie de base est un col-blanc (c’est à dire un jeune cadre dynamique) issu d’un milieu urbain. Il porte souvent ses habits de travail mais de façon négligée. Il est un peu abîmé par la décomposition, il a quelques traces de morsure et il a un teint blafard. Il a parfois un membre manquant, comme un bras ou un œil. Le mort-vivant a un regard de poisson mort, tout vitreux avec de gros yeux globuleux enfoncés dans des orbites agrandies. Il pousse des gémissements et des râles rauques. Il a souvent de multiples contusions ou entailles dues à son manque d’attention quand il se cogne dans des meubles ou qu’il brise des vitres. Enfin le zombie est souvent boîteux.

Notre avis : La tenue vestimentaire du zombie communément acceptée, c’est n’importe quoi. La plupart des gens infectés vont d’abord rentrer chez eux et se mettre au lit, aller à l’hôpital ou finir à la morgue en attente d’autopsie. Ils seront donc en pyjama ou tout nu. Les gens infectés suivants seront leurs familles, les personnels hospitaliers et les forces de police, puis l’armée et pour finir tout le monde. Donc oui dans le tas il y aura forcément des gens en costard, mais ce ne sera pas le cas de la majorité des morts-vivants. Il y a fort à parier que beaucoup de zombies seront en lambeaux, puisqu’ils auront été littéralement dévorés par leurs prédécesseurs. Ils seront donc pour la plupart très abîmés.

4- Comment on tue un zombie ?

La seule vraie façon de faire, c’est de viser la tête. Vous pouvez lui tirer dessus, lui enfoncer un objet dans le crâne, lui briser les vertèbres, le décapiter ou le scalper. Vous pouvez aussi lui enfoncer l’arête du nez dans l’intérieur du crâne, opération réalisable à main nue en cas d’urgence. Brûler un zombie peut s’avérer payant, mais ça ne va pas l’arrêter immédiatement et à part pour s’amuser cette méthode n’a aucun intérêt. En fait le truc pénible avec le zombie c’est qu’il ne s’arrêtera pas pour un petit bobo, ni même pour un gros. Tant que son corps le lui permettra il essaiera de vous bouffer.

Notre avis : visez la tête au cas où, même s’il est invraisemblable que des dégâts occasionnés sur d’autres parties du corps ne finissent pas par être fatals. N’hésitez pas à doubler la dose, mieux vaut s’assurer qu’il est bien mort et plus du tout vivant.

5- Comment s’en sortir en cas de morsure ?

Les règles sont très strictes sur ce sujet : vous finirez fatalement par devenir un mort-vivant. La solution la plus classe est de tuer un maximum de zombies avant de vous faire sauter la cervelle. La solution moins classe mais classe quand même est de vous faire sauter la cervelle. La solution la plus répandue est d’attendre en pleurnichant que le virus s’active en vous et vous transforme en zombie. La solution la plus répandue et la moins classe est d’attendre en pleurnichant que le virus s’active et de ne rien dire aux rescapés qui sont avec vous. Zombie surprise !

Notre avis : Vous êtes foutu, sauf cas rare d’immunité naturelle. Nous vous conseillons d’attendre le dernier moment pour prendre une décision, mais il vaut mieux prévenir les humains rescapés autour de vous afin qu’ils ne soient pas trop surpris lorsque vous essaierez de les bouffer.

6- Comment survivre dans un territoire plein de zombies ?

Il vous faut rejoindre un groupe de rescapés, les chances de survie sont bien supérieures. Mais attention : plus le groupe est grand, plus il attire de zombies. Le nombre idéal semble se situer entre 4 et 6 personnes. Ensuite c’est facile, il suffit de faire comme au moyen-âge : on se retranche dans une forteresse en espérant qu’aucun de vos colocataires n’a eu l’indélicatesse de se faire mordre avant de s’y enfermer avec vous. Cette forteresse peut être un supermarché bien barricadé, un vieux bunker, une maison avec mur d’enceinte, etc. Il semble que d’un commun accord un grillage solide suffise à arrêter une horde de zombies. N’oubliez pas de prendre des armes, de la bouffe, de l’eau et un guide de survie, ça peut aider. Choisissez bien vos alliés : un fermier aura plus de chances de survie qu’un vendeur de téléphones portables par exemple. Il va vous falloir faire des trucs pas joli-joli, comme de sacrifier les plus faibles pour assurer la survie du groupe, voler, se prostituer, mentir, etc. D’un autre côté n’hésitez pas à porter assistance aux autres, ça peut être payant plus tard. Vous pouvez aussi vous la jouer héros solitaire, mais on finit vite par s’emmerder et devenir fou.

Notre avis : Vous devriez dès à présent jouer au jeu de plateau Zombies, qui vous permettra d’acquérir d’excellentes stratégies d’alliances et de trahisons. La plupart des média traitant des zombies insistent bien sur le fait que le danger vient plus fréquemment des humains survivants que des morts-vivants. Dans tous les cas choisissez bien vos nouveaux amis et misez tout sur votre paranoïa naturelle. L’idéal est de vous coller aux basques des militaires gradés, car vous pouvez être sûr qu’eux feront tout pour survivre et qu’ils ont des hommes à sacrifier pour cela.

7- Les animaux peuvent-ils être infectés ?

A priori non, mais la saga Resident Evil propose tout de même des chiens zombies1. Il est communément admis que les animaux qui sont infectés par le virus meurent mais ne se réaniment pas. De toute façon les zombies préfèrent les humains qui ont un meilleur goût à leurs yeux (quand il leur en restent).

Notre avis : Comme les humains peuvent chopper des virus venant des volailles ou des porcs, on peut supposer qu’un virus pourrait être un peu plus universel que la seule contamination humaine. De toute façon comme le virus se transmet par le sang, méfiez-vous des puces, tiques, moustiques, pous, morpions… De même les animaux domestiques rendus à l’état sauvage vont rapidement constituer un problème, surtout quand ils auront pigé que le zombie est un truc toxique et que la seule nourriture comestible dans le coin c’est vous. Je ne parle pas des vaches, chevaux, cochons etc. qui devraient être copieusement chassés par les zombies pour qui un morceau de viande est un morceau de viande, peut importe son origine (Je vous conseille les réflexions sur le sujet de Boulet) . Ce qui soulève des problèmes intéressants : un être végétarien peut-il devenir carnivore suite à une infection zombie ? Quid des alter-mondialistes écolos et végétaliens ? Qui est le plus balèze entre un éléphant zombie et un rhinocéros zombie ?

8- Comment se préparer à une pandémie zombiale ?

Faites des réserves de nourriture, construisez un abri anti-atomique, ayez des armes chez vous et inscrivez-vous aux stages de survie en milieu hostile. Dans l’idéal engagez-vous dans la légion étrangère, ça devrait vous donner de bonnes bases. Espionnez vos voisins, méfiez-vous des journaux télévisés, seul l’Internet underground raconte la vérité. En fait il vous faut deux choses : des armes et un pickup.

Notre avis : il existe une foultitude d’ouvrages (films, livres, jeux…) qui vous éclaireront sur le sujet. Retenez surtout qu’il est hautement improbable qu’une telle pandémie survienne, surtout tant que Roselyne Bachelot sera ministre de la Santé. Ensuite…

D’autres avis et ressources sur le sujet super intéressant des Zombies :

– LE livre recommandé, pas seulement parce qu’il a un style narratif totalement génial mais aussi parce qu’on apprend des tas de trucs sur les zombies et les humains rescapés : World War Z de Max Brooks. Il a également pondu deux autres bouquins sur le sujet.

– La filmographie de George Romero, le maître du film de zombies. Brain Dead également, de Peter Jackson2

– Le très sympathique Zombieland, qui malgré le fait que les zombies y sont capables de courir (ce qui est curieux pour un truc qui possède un système nerveux en décomposition) est un divertissement qui mérite qu’on s’y arrête (et puis ça fait presque pas peur donc c’est bien).

– Shaun of the Dead, une comédie romantique en pleine invasion zombie. Bon c’est assez comique mais moyennement romantique en fait. Les zombies se laissent leurrer si on les imite et ils sont affreusement lents. La fin est un très bon contrepied aux critiques capitalistes du sieur Romero. (Je mets surtout ce film pour faire plaisir à Frangin) – L’univers de Resident Evil, bien que leur délire de mutants soit grotesque.

– Une planche de Boulet sur le sujet, qui pense qu’être un geek suffit.

– Si vous souhaitez vous tourner du côté obscur, vous pouvez participer à des Zombie Walk (en), qui sont des rassemblements de gens déguisés en zombies.

– Un concours régulier de zombifiage de célébrités sur Worth1000.com.

– Les zombies expliqués aux enfants : Les Schtroumpfs Noirs de Peyo (Merci à Jocelyn)

Maj du furet farceur :
– Rencontrer l’âme soeur quand on est un zombie : ZombieHarmony


  1. Mad Zombies met en scène pour sa part des vaches zombies, ce qui est cool. 

  2. Ce film est à voir surtout pour la scène de massacre de zombie par tondeuse à gazon. 

Je voudrais la paix sur le monde, vite je commente !


Tout ce qu'il y a à savoir sur le Barack Pàlinka, l'alcool hongrois

Pondu le 11 janvier 2010 - 10 commentaires

Il existe de par le monde des choses stupéfiantes, et elles sont parfois sous notre nez.

Étant allé récemment déménager ma grand’ mère, nous avons retrouvé Frangin et moi des alcools oubliés dans un fond de meuble. Inutile de dire que je n’aurais pas bu un de ces breuvages pour tout l’or du monde (sauf peut-être l’eau de vie, c’est pas le genre de truc qui se périme vu le degré d’alcool de ces choses-là).

Parmi ces apéritifs se trouvait un alcool répondant au doux nom de Barack Pàlinka, un alcool de Budapest. Une recherche sur Internet vous dira que c’est une liqueur d’abricot. Ah ah. Pour avoir ouvert la bouteille, je peux vous dire que c’est du piège à crétins ce truc.

La seule chose compréhensible sur cette bouteille, c'est le taux d'alcool

Car pour vous dire toute la vérité, le Barack Pàlinka sent la chèvre. Oh bien sûr pas dès le départ, car les Hongrois sont des gens rusés. Mais si vous laissez la bouteille ouverte quelques années, vous aurez en la redébouchant un délicat parfum de chèvre sucrée qui vous montera aux narines.

On peut tout de même se demander comment un tel alcool a pu voir le jour, car enfin il y a mieux qu’une chèvre pour faire un arôme d’alcool. Laissez-moi vous rappeler la situation de la Hongrie :

Ex-pays soviétique, la Hongrie a toujours eu une certaine autonomie, ce qui lui a permis de mieux s’en sortir que certains de ces voisins. Néanmoins actuellement c’est pas brillant-brillant comme situation, avec une dette qui se chiffrerait en dizaines de milliards de dollars1. Les Hongrois, peuple pragmatique et peu enclin à pleurnicher sur son sort2 se sont donc retroussés les manches et ont trouvé des solutions innovantes pour mieux s’en sortir. C’est ainsi que la Hongrie, possédant un solide parc d’élevages de chèvres se demanda bien comment exploiter au maximum les possibilités de cet animal. Il faut bien avouer qu’avant eux personne n’avait jamais pensé à faire de l’alcool de chèvre, notamment à cause du procédé de fabrication qui implique de presser une chèvre au dessus d’un fût, de laisser le résultat macérer, de filtrer et de mettre le résultat en bouteille.

Très rapidement les fabricants de Barack se sont rendus compte qu’une chèvre ça ne produit pas des masses d’alcool. D’où leur idée d’accélérer la distillation en coupant la décoction de chèvre avec un alcool de fruit, ce qui donna un goût sucré à la mixture finale. Un effet inattendu de cette ajout fut que l’alcool ne sentit plus la chèvre au départ mais l’abricot. Plus fort encore, peu importe le fruit employé pour faire le Barack celui-ci sentira toujours l’abricot.

Les chèvres étant moins chères en Hongrie que les abricots, on cria « Banco ! »3 et on s’empressa de commercialiser ce breuvage. Hélas, ce fut un échec cuisant. En effet, qui irait boire de l’alcool de chèvre ?

Persévérants, les fabricants de Barack Pàlinka tentèrent de l’exporter à l’étranger. Pour faire couleur locale ils laissèrent les étiquettes en hongrois et regardèrent ce que ça donnait. Les étrangers, d’abord réticents à expérimenter un truc ne venant pas de chez eux goûtèrent du bout des lèvres la cuvée la plus récente du Barack. Ils furent enthousiasmés et c’est ainsi qu’on peut désormais trouver dans les boutiques à souvenir de Budapest de l’alcool de chèvre. Bien sûr en traduisant l’étiquette vous ne verrez pas inscrit « Liqueur de Chèvre », puisque les commerciaux ont tout de même pensé à rectifier cette inscription. Vous verrez aussi qu’on vous conseille de boire cette bouteille rapidement afin de conserver ses arômes. La vérité c’est surtout pour éviter que le temps ne révèle les véritables ingrédients de cet alcool astucieux.


  1. Ne comptez pas sur moi pour donner les chiffres exacts, je n’ai pas été foutu de trouver un site où les infos soient fiables à ce sujet. 

  2. En vérité je n’en sais rien, mais on peut raisonnablement supposer que ça soit le cas pour une partie de la population au moins. 

  3. Le mot exact en hongrois est incompréhensible, même à l’écrit. De toute façon je n’ai pas les caractères nécessaires sur mon clavier pour vous l’écrire ici. 

Je suis une blonde, vite je commente !


C'est bien beau d'avoir un jardin, encore faut-il en profiter

Pondu le 30 avril 2009 - 5 commentaires

Un mobilier de jardin

Mobilier de jardin d'inspiration rurale

La semaine dernière (du 20 au 26 avril donc), j’étais en congés (ainsi qu’Albane). Dame Nature dans son infinie bonté nous avait gratifié d’une météo plus que clémente à notre endroit1, le soleil brillait cui cui les p’tits zoziaux.

Albane et moi sommes donc partis en quête d’un mobilier de jardin. Et là mesdames et messieurs, y a du lourd. Pour vous aider à résoudre éventuellement le même dilemme, voici un petit guide des différents mobiliers possibles :

– La table et les chaises en marbre serties de diamants et signées d’un grand nom de la sculpture : A oublier tout de suite si vous ne payez pas d’impôts sur la fortune ou que vous habitez en Suisse pour fuir l’impôt en question. En effet, la chaise en marbre c’est pas très confortable et il faut donc acheter des coussins brodés à la main par un grand couturier. Ce qui va chercher dans les 5000€ du repose-fesses. Et encore, à ce prix ne vous attendez pas à pouvoir péter dessus, ça reste de la haute couture et c’est donc peu pratique pour un usage courant. Si on enlève les coussins pour l’hiver, l’entretien reste minime. De toute façon ne comptez pas déplacer cette table et ces chaises sans l’aide d’une grue.

– La table et les chaises en bois du Groënland, le bois que tu peux pas trouver plus exotique que lui dans le monde. Résistant à l’eau, aux tempêtes, à la neige, aux ours polaires ainsi qu’au soleil, aux chameaux et aux températures caniculaires. Ce bois aux propriétés improbables a été découvert par les employés de Garnier alors qu’ils cherchaient un nouveau composant naturel à mettre dans leurs champoings (Pour la petite histoire, ils ont préféré à la sève de bois du Groënland un extrait de jus de moine tibétain). L’inconvénient majeur est qu’il faut environ 3 reins pour se payer un tel mobilier, ce qui vous obligera à sacrifier le projet d’achat d’une nouvelle télé 192cm de diagonale en hyper HD à 430Hz. Aucun entretien à faire sur ce bois, il vous survivra de huit bons siècles au moins.

– Le mobilier en Teck. Joli, élégant, en fait je n’ai aucun autre renseignement sur ce type de mobilier. Mais vu sa popularité, je ne pense pas que son entretien exige le sacrifice d’une vierge ou l’emploi de résine de phacochère. Non disponible pour les pauvres et les bourses modestes.

– Le bon vieux plastique des familles. Disponible en vert foncé ou blanc, ce mobilier a fait la fierté des classes ouvrières et moyennes depuis une bonne trentaine d’années. Ce type de mobilier n’est pas très fan des grands froids, et on murmure le soir au coin du feu que lui enfiler une housse de protection lorsqu’on ne s’en sert pas n’est pas forcément un gage de superficialité.

– Le mobilier en carton : fréquemment employé dans les bidonvilles, ce type de mobilier est très personnalisable. Il supporte en revanche difficilement la pluie et les assauts du temps. Et si vous renversez votre verre dessus, il faut changer toute la table. Et enfin, ne vous attendez pas à trouver des chaises en carton dans le commerce pour les assortir à la table, mais vous pouvez toujours en faire vous-même à condition de ne pas oublier de mettre quelque chose dans le carton (ou de peser moins de 10kg).

Nous avons pour notre part opté pour le plastique car il est fantastique2, en version 6 places normales/12 compressées (une place compressée étant de la superficie disponible pour votre corps lors de l’utilisation d’un métro à l’heure de pointe). Soit une table verte à l’aspect robuste et 6 chaises, le tout pour une centaine d’euros (65€ de table et 6×6€ de chaises). Pour le prix, on a même acheté un barbecue avec une clarté de montage dans la notice inversement proportionnelle au nombre de vis fournies pour monter le-dit barbecue. Mais j’ai triomphé quand même, ne faisant pas tâche à ma réputation de super-monteur de meubles ikéa.

Evidemment le jour où on a voulu se servir de tout ça il a flotté toute la journée. Maudite Dame Nature…


  1. Dans le cadre de la lutte active contre l’appauvrissement de la langue française, l’expression du jour est : « A votre endroit », ce qui est l’équivalent désué de « envers vous ». Cette note de bas de page à l’encontre des bas de plafond était sponsorisée par le ministère de la culture, si toutefois celui-ci n’a pas changé de nom ou de fonction entre-temps. 

  2. Le premier qui dit que c’est parce qu’on n’avait pas les moyens d’acheter du teck aura raison, le bougre. 

Je n'ai jamais lu un tel ramassis de conneries, vite je commente !


Viens voir Chérie, j'ai trouvé un caillou !

Pondu le 8 avril 2009 - 21 commentaires

Comme vous le savez peut-être, je dispose d’un grand jardin autour de ma maison. Si vous ne le saviez pas, je pense que c’est désormais chose faite.

Ferrero Rocher

Voilà ce que j'aurais aimé trouver dans mon jardin.

L’entreprise qui a fait le jardin (je suis en location mais j’ai un proprio très bien) a retourné le terrain avant de planter la pelouse. Oubliant au passage de me virer les cailloux, ce qui m’oblige à le faire moi-même. J’ai commencé, et j’ai vite constaté qu’il y avait plus de caillasse que d’herbe sur ce terrain. J’ai déblayé environ 3m² et j’ai déjà 15m³ de cailloux, ce qui fait une jolie petite colline.

Bien embêté par ce rendement pour le moins suprenant, je me suis demandé ce que j’allais en faire : mettre discrètement les cailloux chez le voisin, dans le champ derrière chez moi, les jeter sur les rares commerciaux de porte-à-porte qui arrivent jusque dans mon trou perdu1 ?

C’était sans compter sur mon génie diabolique : celui-ci m’a soufflé de les commercialiser. Bien sûr je n’ai pas fait ça en gros, je me serais heurté à la toute puissance Fédération du Gravier, fondée en 1889 par Gaston Martin. Celle-ci a le monopole absolu de la commercialisation en gros de pierres, gravats, gravillons, sable, rochers, montagnes et plaques tectoniques.

En plus l’idée de bosser dans l’industriel ne me tentait pas plus que ça, je suis un tertiaire pur et dur. J’ai donc englobé cette vente dans une offre de service pointu : je sélectionne les cailloux en fonction de ce que les gens ont vraiment besoin, avec une assistance 5j/7.

Quelques exemples :

– Le galet : idéal pour garnir une petite plage privée dans la Manche, pour entourer vos fleurs dans votre jardin, et pour lancer sur quelqu’un dont vous ne voulez pas vraiment du mal, comme votre député2 ou votre frère particulièrement pénible.

– Le caillou plat : idéal pour les ricochets et pour faire des haches artisanales. Nous taillons bien évidemment nos cailloux en fonction de l’usage que vous en ferez.

– Le caillou avec plein de tranchant : pratique pour les lapidations éclair, pour couper de la viande en cas d’écroulement total de notre civilisation ou pour jeter sur des démarcheurs, des voisins ou un frère particulièrement pénible.

– Le petit caillou : pratique, on peut l’emmener dans son sac à main et le jeter sur les gens avec lesquels on est obligé d’interagir comme un patron, une caissière ou un frère particulièrement pénible. Il peut aussi servir de GPS manuel pour retrouver son chemin (cf le petit Poucet).

– Le rocher : idéal pour vos réceptions, le rocher est toutefois difficile à manier. Peut aussi servir si votre maison est en haut d’une colline et qu’un démarcheur ou un frère particulièrement pénible vient vous rendre visite.

– Et beaucoup d’autres tailles et textures, venez découvrir nos offres !

Tous les cailloux peuvent être personnalisés avec votre nom ou la gravure du portrait de votre caniche royal (tout autre chien étant en supplément de 3€ par caillou). La livraison est gratuite à partir de 200€ d’achat et est effectuée sous pli discret (comme les revues porno).

Mon business tourne déjà très bien et je compte exporter à l’international. De plus des experts en forage minéral m’ont confirmé que mes réserves en pierre s’épuiseraient bien après celles du pétrole même si je l’extrais au même rythme que l’or noir.


  1. Soyons honnêtes : à part des témoins de Jéhovah je n’ai vu aucun démarcheur. C’était deux femmes que j’ai accueilli de bon matin en robe de chambre sans rien en dessous, elles ne se sont pas attardées. 

  2. J’ai pris cet exemple car je suis légèrement aigri par le vote de la loi sur l’HADOPI

Je voudrais la paix sur le monde, vite je commente !