Je suis insoldable

Pondu le 1 juillet 2008 - 7 commentaires

Samedi dernier on est allé faire les soldes. Pour ma part je m’étais préparé à une foule en délire, à des empoignades entre ménagères, des bastons, des cris, des fringues déchirées et tout. J’avais même pris mon appareil photo pour immortaliser tout ça.

Sauf que j’ai été bien déçu. Les magasins étaient tellement vides que les rares clients ne prenaient même pas la peine d’aller dans les cabines pour faire les essayages. De toute façon avec deux clients à l’heure, on avait carrrément l’impression d’être un VIP.
Dans un des magasins, alors que je me dirigeais vers le fond une vendeuse m’a arrêté en disant que personne n’était allé là-bas depuis deux mois, et que le coin n’était peut-être pas sûr. Comme je suis un fanfaron, j’y suis allé quand même. En fait une communauté de hippies s’y était installé, ils étaient en train de fumer des trucs louches autour d’un feu en chantant. L’un deux m’a confié que depuis la crise du pouvoir d’achat, ils pouvaient sortir des campagnes isolées pour se rapprocher des villes incognito.
« Notre retour est proche ! », m’a-t-il dit avant de partir dans un long ricanement machiavélique. Comme quoi même les hippies peuvent être mégalos. Avant de revenir vers l’entrée de la boutique, j’ai quand même pris le temps de voler une ou deux paires de chaussettes. Comme de toute façon les caméras étaient désactivées depuis longtemps1, je ne risquais rien.

En ressortant avec un sac contenant un string pour Albane et un slip kangourou mauve pour moi, nous avons commis l’erreur de ne pas cacher que nous avions fait un achat. Les autres reponsables de magasins se sont jetés sur nous comme des vautours sur un cowboy égaré, nous proposant des séjours « all inclusive » dans des îles paradisiaques si nous consentions à acheter une tongue (pour la paire, on nous offrait carrément un tour du monde). J’ai été obligé de m’en débarrasser en leur criant : « Là, des touristes texans ! ». Comme chacun sait, le touriste texan est riche et a très mauvais goût, ce qui en fait un met de choix pour les magasins proposant le dernier cri en matière de mode. La nuée de gérants est partie vers la direction vague que j’avais indiqué, et nous avons pu revenir à notre voiture à pédales sans encombres.
Entendons-nous bien, les pédales c’est pas nous, je parlais du mode de propulsion de notre véhicule. En effet, ça fait bien longtemps que nous avons abandonné l’idée de rouler à l’essence, et on a acheté à la place une voiturette à pédales comme on en trouve dans les campings. Ca reste toujours moins cher que la charette et l’âne attelé dessus, et ça nous permet de garder la forme.
C’est pas qu’on n’a pas les moyens, on est des gros bourgeois. La preuve, on a deux chats chez nous et c’est même pas pour les manger.


  1. Quand j’ai demandé pourquoi, les vendeuses m’ont dit que même les voleurs n’avaient plus les moyens de prendre la voiture pour venir jusque dans les boutiques. 

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