Je suis mort et je le sais même pas

Pondu le 13 janvier 2009 - 10 commentaires

Virus

Gravure du 2è siècle d'un virus probablement mortel

Quand j’étais petit, je n’étais pas grand. Enfin si, j’étais grand pour mon âge, mais je n’avais encore pas à me voûter pour arriver à manger proprement, à me plier en 12 pour tenir assis dans une Saxo ou à nettoyer toutes les toiles d’araignée avec mes cheveux dans les vieux greniers poussiéreux. Mais ce n’est pas le propos d’aujourd’hui. Quand j’étais petit donc, j’adorais regarder « Il était une fois la vie »1. Des petits bonhommes à l’intérieur du corps qui luttent contre les féroces microbes envahisseurs, c’est tout de même rudement bien pensé.

Environ 20 ans plus tard (on rajeûnit pas), voilà que je trouve depuis quelques temps que mon système immunitaire fait la feignasse. Non que je sois à l’article de la mort (désolé pour tous les vilains jaloux de ma prestance superbe), mais je cumule les petits tracas du genre rhume avec épenchement nasal improbablement élevé, indigestion sournoise et petites douleurs articulaires le matin2. Il y a bien évidemment des raisons scientifiques à ces maux que je vais vous exposer ci-dessous, impatients petits lecteurs.

Je suis allé voir le Professeur Albert Dupuit, éminent chercheur au Centre National des Fouilles Corporelles à But Médical. Lui et son équipe m’ont examiné sur et sous toutes les coutures, se sont réunis dans leur bureau de crise pour se raconter des blagues de Toto, puis sont revenus avec une explication qui augure l’avenir de la médecine, rien que ça.

Ce bon Pr Dupuit m’a emmené dans son bureau, et m’a dit à peu près ceci :

« – Jeune homme, pour commencer vous devez oublier tout ce que vous savez sur le corps humain. Ce sont des foutaises infondées que nous scientifiques racontons aux gens et aux enfants pour nous moquer d’eux.
–  Vraiment ? Répondis-je stupéfait. Même pour le coup du spermatozoïde qui féconde l’ovule et tout ?
– Celà va de soi ! Réfléchissez, ça ne vous semble pas grotesque d’envoyer autant de spermatozoïdes pour féconder un seul oeuf qui attend pépère dans son coin ? En réalité les spermatozoïdes ont évidemment des bras, et ce sont eux qui construisent pendant 9 mois le bébé, à partir de ce qu’ils trouvent sur place. Les matériaux sont fournis par le corps de la mère.
– Bon et pour mes soucis alors ?
– Eh bien il existe le viagra mon ami !3
– Non pas ceux là, je parle des microbes et virus que j’attire comme des mouches sur une bous… Hé ! Mais  je n’ai aucun problème de libido !
– Oh pardon, c’est tellement fréquent d’habitude. Enfin je reviens à mes moutons. Le corps fonctionne en fait comme un système bancaire mondial vous voyez ?
– Et là c’est la crise ?4
– Tout à fait. Il semblerait que votre système immunitaire soit au bord de la faillite, suite à l’éclatement de la bulle de spéculation intestinale5. Du coup on assiste à des licenciements de masse de globules blancs.
– Je ne comprends pas, pourtant j’ai pris du poids et la graisse se porte bien, surtout aux abdominaux !
– C’est une valeur refuge, comme l’or et les métaux précieux pour nous, on stocke en cas de coup dur. En tout cas vous êtes mal barré.
– Et personne dans mon organisme ne fait quoi que ce soit pour relancer la croissance ?
– Mon pauvre monsieur, votre consommation est au plus bas ! Vos muscles n’achètent plus d’énergie, votre cerveau a à peine les capacités nécessaires pour se rappeler de vous faire respirer, alors pour relancer votre économie corporelle, n’y comptez pas.
– Je suis foutu alors ?
– Hélas, j’ai fait mon maximum mon bon monsieur, mais je n’ai rien qui puisse vous sauver. Je peux cependant vous raconter une excellente blague de Toto que j’ai entendu tout à l’heure et…
– Ca ira merci.
 »

Nous sommes sortis de son bureau, ses collaborateurs étaient en train de faire un concours de bulles de chewing-gum. N’écoutant que mon courage, je lançai : « Hé, pourriez-vous me dire qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze ? »

Aux dernières nouvelles, même une intervention de l’armée n’a pas suffit à calmer les scientifiques qui continuent de s’étriper sur cette question capitale. Il paraît également que je ne suis toujours pas mort. Albane me renifle quand même tous les matins pour s’assurer que je ne sens pas trop le cadavre, mais vu mon haleine de poney elle pense que je suis de toute façon décédé il y a plus de trois ans.


Note : Un charlatan marabout du berry m’a signalé que toutes ces âneries n’arriveraient pas si je me remettais sérieusement au sport ou que je boive plus de trois litres de vin par jour.


  1. Et non pas « Plus belle la vie », la sitcom au scénario tellement extravagant que je pourrais passer mon temps à en ricaner. 

  2. Non je n’ai pas 80 ballets, mais j’imite super bien le petit vieux. 

  3. Je n’ai aucune idée de l’efficacité du Viagra, mais en tout cas je sais que l’exposition à Plus Belle la Vie provoque une chute de la libido. C’était le message subliminal du jour. 

  4. Je sais, je prends systématiquement la crise économique actuelle comme sujet pour mes notes. C’est comme critiquer à tout va Plus Belle la Vie, c’est un comique de répétition qui va finir par vous lasser. Par contre je trouve étrange que les scénaristes sous extasie de cette Sitcom invraisemblable n’aient pas pensé à se servir de la crise pour justifier des aventures rocambolesques et improbables. 

  5. Inutile de dire que j’en flatule encore. 

Je suis une blonde, vite je commente !


Bougez-vous sans quitter votre fauteuil

Pondu le 5 septembre 2008 - 13 commentaires

Fauteuil de bureau performant

Le Deskstar 5000, la performance de bureau

Tous ceux qui travaillent dans des bureaux opineront du chef à la lecture de cette affirmation : un bon mobilier au boulot, c’est indispensable.

On se moque depuis longtemps des administrations où le personnel est peu productif, peu aimable et peu enjoué d’ailleurs1, alors que dans le privé les gens sont souriants, performants et bien dans leur peau.

Il est temps de rétablir la vérité sur ce cliché honteux : dans la fonction publique on bosse moins car on a un moins bon mobilier.

Je n’ai pas à me plaindre (c’est donc pour ça d’ailleurs que je suis super productif dans mon boulot, ce qui me permet de remplir mes objectifs en un temps record et de glander le reste de la journée), car j’ai un matériel de bureau dernier cri. A titre indicatif, je dispose du meilleur fauteuil de bureau dans la catégorie 5 roulettes : suspension rabaissée, roulement à billes sur roulettes de 3 pouces en caoutchouc, freins à disque à déclenchement semi-automatique (quand l’électronique embarquée constate que le corps tente de changer de direction en se penchant d’un côté, il freine sur une partie des roulettes afin de faciliter le virage), siège baquet et appuie-tête anti-coup-du-lapin. Bien entendu, une telle merveille coûte très cher, mais le gain de productivité est à la hauteur des espérances et m’a permi de me glisser à la première place en régionale de course de fauteuils de bureau.

Je vais donc vous livrer ici quelques astuces pour les débutants ou amteurs en recherche de sensations fortes au boulot.

– Le terrain d’entraînement : souvent négligé, il vous permettra cependant de mieux connaître votre fauteuil. Il est cependant conseillé de changer régulièrement de terrain afin de s’acclimater aux différents sols possibles (moquette, lino, parquet…)

– Le nombre de roulettes : les débutans préfèreront les 6 roulettes, gage de stabilité et de maintien dans les virages. Cependant, on y perd en réactivité et les pros sont tous en 5 roulettes. Les 5 roulettes ont une meilleure vitesse de pointe mais sont plus enclins à verser dans les brusques changements de direction.

– La suspension : un fauteuil suspendu est indispensable pour les transferts de masse rapides, comme dans les chicanes. Attention de ne pas choisir une suspension trop molle qui vous pénaliserait dans l’effort.

– Le squelette : le plastique c’est bien pour débuter, mais passez rapidement au métal, qui vous offre une meilleur garantie de ne pas casser dans un virage appuyé, ainsi qu’une meilleure légèreté si vous le coisissez bien.

– Les accoudoirs : là ça dépend vraiment des personnes. Je préfère personnellement gagner en souplesse et en réactivité malgré la perte de stabilité et renoncer aux accoudoirs. Ceux-ci sont quand même un plus indispensables pour ceux qui débutent.

– L’assise : Ne vous laissez pas avoir par le confort du cuir capitonné, c’est un vrai veau à traîner. Préférez un dossier souple et fin en alvéoles. Attention cependant aux risques de dérapage de fesses, qui a coûté la victoire l’an dernier à John Humley aux championnats mondiaux, alors que celui-ci était largement en tête.

– Le maniement : On entre là au coeur d’un débat qui a été presque aussi acharné que de savoir qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze : faut-il se mettre à l’envers sur son fauteuil ou non ? La fédération a longtemps interdit la création de fauteuils spécialisés dans la course en position inversée, ce qui rendait plus ardu cette position en raison du manque de stabilité évident. Le dossier étant devant le coureur celui-ci était facilement entraîné vers l’avant dans les freinages puissants, en contre-partie le gain de puissance est bien plus important. Il semble que cette année des fauteuils spécialement étudiés pour ce type de position soient autorisés, c’est en tout cas ce qu’on a pu voir aux J.O. de Pékin, ce qui met un terme définitif à la discussion.

– La catégorie : il existe une multitude de catégories de courses de fauteuil, que ce soit le sprint en ligne droite, 30 tours sur un circuit oval, le Slapping Chair dans lequel tous les coups sont permis pour envoyer l’adversaire dans le mur et même le Stairwell Madness, qui consiste à descendre une cage d’escalier sans toucher les pieds par terre sur des fauteuils munis de grosses roulettes. Il y en a donc pour tous les goûts.

J’espère que ces quelques conseils et explications vous auront donné envie de découvrir ce sport urbain qui vous permettra de garder la forme sans quitter votre fauteuil !


  1. A l’exception de tous les petits comiques qui passent leurs temps à faire des présentations powerpoint avec de belles images et une morale à la con du genre : les amis c’est la vie, vivez le moment présent ou vous mourrez d’une hépatite de l’orteil, surtout si vous n’envoyez pas ce mail à 92 personnes. 

Je voudrais la paix sur le monde, vite je commente !