Le taf contre-attaque

Pondu le 15 août 2007 - 11 commentaires

J’ai bien étudié la question, et il n’est matériellement pas possible d’être en vacances toute l’année sans être soit très riche, soit très pauvre (et tant qu’à faire, je préfère encore ne pas faire le touriste à l’année et ne pas me situer dans la deuxième catégorie). J’avais trois semaines de congés durement gagnés qui ont filé plus vite qu’un chat qu’on arrose.

C’est donc la mine basse que j’ai repris lundi le chemin du boulot. Ce n’est qu’en descendant de ma voiture que je me suis rendu compte qu’en fait de voiture, la mienne était toute seule sur le parking. Interloqué, j’ai vérifié la date1, mais on n’était pas du tout dimanche.

A cet instant, je me suis dit qu’ils étaient tous partis en vacances et que j’aurais la paix. J’ai failli avoir raison, j’ai juste déchanté lorsque j’ai ouvert mes mails, le nombre de messages non-lus de trucs à faire dépassait largement le nombre de partisans de la peine de mort au Texas2. Ca aurait pu être un cas parfait d’ascenseur émotionnel, mais un lundi de retour de vacances il m’est impossible de ressentir quoi que ce soit à part une légère nostalgie et une immense lassitude.

Mardi c’était pas mieux, j’avais encore moins envie de bosser. Heureusement, j’avais aussi moins de trucs à faire. Et c’est là, au détour d’un dépannage à distance au téléphone ayant failli tourner au drame3 que j’ai compris le sens de l’histoire de l’humanité : les grands héros, personnages bons ou méchants de notre espèce ont tous invariablement choisi de faire des grandes choses à leur retour de vacances. Si vous ne me croyez pas vous n’avez qu’à regarder dans le Poney Magazine de juin 96, ils ont fait 30 ans de recherche (soit autant que pour le Nutella, si c’est pas un signe de sérieux ça) pour arriver à la même conclusion que moi (sauf que moi ça m’a pris seulement 10 minutes – aimer les chevaux diminue vos facultés mentales, on ne le dira jamais assez).

J’en étais donc là, près à bondir de mon siège pour voler à la rencontre du destin monumental et glorieux qui me tendait les bras. L’intensité du moment était semblable à celle qu’on ressent lorsqu’on est sur le point d’écraser le moustique qui nous a pourri la vie toute la nuit. Mais le coquin de sort a fait qu’il était l’heure d’aller manger, et on ne rigole pas avec la bouffe. Bon appétit bien sûr4.


  1. Il n’est pas impossible qu’à un moment dans ma vie je me trompe de jour, je sais que j’en suis capable. Du coup il m’arrive assez régulièrement et avec une pointe d’angoisse de vérifier quel jour je suis. 

  2. Soit la totalité des habitants du Texas sauf les condamnés eux-mêmes, et encore certains pensent que tous les autres devraient être exécutés sauf eux. 

  3. Je pourrais vous détailler tout ça mais c’est vraiment pas intéressant. 

  4. A ce propos, sir vous allez fureter ici vous verrez les faciès les plus vilains du monde, à croire que France 3 n’aime vraiment pas cette émission et qu’elle veut la torpiller en sous-main par le biais d’une présentation hideuse des présentateurs. 

Je parle souvent pour ne rien dire, vite je commente !


Un gars globalement inoffensif

Pondu le 11 juillet 2007 - 10 commentaires

Il existe deux catégories de personnes sur Terre : ceux qui lisent mon blog, les autres, et ceux qui ne savent pas compter. Bref, je suis sûr que vous brûlez d’impatience d’en apprendre plus sur ma vie.

Je suis né à l’âge de 3 ans, ce qui peut paraître un peu tardif mais j’aime prendre mon temps. De plus ça m’a permis de savoir déjà marcher et parler dès la naissance,  ce qui est beaucoup plus classe que la plupart des bouts de viande braillards et plein de fuites qu’on voit d’habitude.

Tout petit déjà, je savais que j’étais voué à un destin extraordinairement commun et banal. Bien sûr il m’est arrivé des choses étranges, comme de découvrir qu’il était possible d’égarer un appareil dentaire dans un bus ou que la retransmission des débats de l’Assemblée Générale sont d’un ennui assez puissant. J’ai également agonisé pendant toute une journée dans la cour de mon école sous l’oeil indifférent d’à peu près tout ce qui possédait des yeux à cette époque. Finalement je ne m’en suis pas trop mal sorti dans la vie puisque je ne suis mort que 2 fois depuis ma naissance et à chaque fois je n’étais pas là, je n’ai donc pas trop souffert.

A 12 ans j’ai sauvé le monde des démarcheurs en assurances en inventant le massage cardiaque. L’année suivante, j’ai découvert l’eau chaude et tout de suite après l’eau froide. A 15 ans, alors que j’allais remettre en cause le principe de la roue qui me semblait être totalement bidon, j’ai pu tout à coup écrire mon prénom correctement. L’emsemble de mon quartier s’est alors rassemblé pour chanter mes louanges avant de me jeter des petits cailloux1.

Arrivé au lycée je me suis plongé à bras ouverts dans la cocaïne. C’est ainsi que j’ai pu entamer ma carrière de chanteur de variété, enchaînant les plateaux célèbres comme Taratatouf, La Chance aux Poivrots, Star Ratélbustuvaêtrenrtard, et diverses autres émissions politiques de fin de soirée. Les filles se jetaient sur moi pour me faire taire, je chantais devant des salles vides, on me jetait des tomates, c’était vraiment la belle vie.

J’ai passé mon bac avec succès sur un coup de bluff en 1998, prétextant un coma et une jambe de bois pour sauter la plupart des épreuves. Aux oraux j’ai pris la sage précaution de manger les 10 aliments qui donnent l’haleine la plus fétide du monde, ce qui m’a permis de battre le record de la plus haute note en 20 secondes de temps de passage.

Arrivé en BTS d’informatique, j’ai découvert le monde fascinant des stages minables, devant chaque semaine passer une journée en entreprise à faire des boîtes en carton ou classer des dossiers avant que mes professeurs, sages réserves ambulantes d’un savoir incommensurable me remettent dans le droit chemin, ce qui m’a permis de développer dans mon garage un petit logiciel appelé Fenêtres, que j’ai depuis revendu à un américain2 dont plus personne n’a entendu parler. J’ai eu môn diplôme facilement, le recevant par la poste avec la mention « Ne revenez plus, merci. ».

En 2001, suite à un internement en hôpital psychiatrique j’ai provoqué le suicide de 12 médecins. Le directeur enchanté m’a donc embauché en tant qu’informaticien, me donnant en sous-main la permission de tuer des gens devenus encombrants pour cause de surcharge pondérale.

Un autre jour je vous raconterai l’histoire grotesque de Chaussette le Chat, pour l’instant je dois découvrir ce qui allume la lumière dans mon bureau.


  1. Quand je raconte cette anecdote, les gens sont toujours horrifiés. Pourtant il n’y a pas de quoi, c’était des tout petits cailloux qui ne faisaient même pas mal. Enfin presque pas. 

  2. Quel gros naïf ce ricain, ça valait que dalle ce truc. En revanche ma version n’était pas bugguée, elle. 

Je voudrais la paix sur le monde, vite je commente !


C'est pas la satisfaction qui nous étouffe

Pondu le 29 juin 2007 - 10 commentaires

Il y a des fois où je suis vraiment un grand naïf. Si si. Prenons un exemple tout bête1: Lorsque mon téléphone sonne 5 minutes avant que je doive sortir du boulot, j’ai le réflexe de décrocher. Alors que franchement, quelles sont les chances pour que ce soit un faux numéro ou que ce soit juste pour me souhaiter une bonne soirée ? zéro, ou presque. Ce sera automatiquement un dépannage informatique chiant, long et urgent car l’univers est fait comme ça.

Prenons un autre exemple : quand je fais mes courses, j’aime prendre des paquets de croquettes aux saveurs variées pour mes chats. Ca reste toujours la même marque en revanche.  Ca ne sert à rien puisque les chats peuvent très bien manger le même truc tout au long de leur vie, mais j’aime bien quand même.

Il existe ainsi des croquettes au lapin, au boeuf, au poisson et au poulet je crois. Comme je prends des sacs de croquettes en format semi-king size (il existe plus gros, mais c’est pour les fauves apparemment), tous les parfums n’étaient pas proposés pour une probable et obscure raison marketing. Il y a deux semaines en passant devant le rayon je vois qu’ils ont enfin sorti les croquettes au boeuf dans le format que je prends. Ni une ni deux, j’achète, tout fier de faire plaisir à mes chats qui quand même aiment bien les croquettes au boeuf.

Et bien j’ai été bien puni, car l’ingestion de ces croquettes au boeuf par mes patapoufs poilus rend l’odeur des cacas de chats tout à fait horrible. Parce que déjà ça pue une crotte de chat. Mais là c’est pire. Et vu que c’est un énorme sac, je dois encore les nourrir avec pendant au moins 2 semaines. Moi qui naïvement2 pensait que toutes les croquettes se valaient, j’était si fou de penser ça.

Et en plus de ça, je crois qu’ils font plus caca qu’avant. Soit pour m’emmerder (pas au sens littéral, quoique…), soit parce qu’ils assimilent moins de trucs avec ces croquettes.

Alors évidemment, si vous n’aimez ni les chats ni le caca, cette note va vous ennuyer fortement. Dans un monde parfait, cette note serait à caractère universel et intéresserait tout le monde. C’est pourquoi je lance la formule : « lecteur intéressé ou dédommagé« . Si cette note ne vous a pas plu indiquez-moi votre adresse, je vous dédommagerai en croquettes pour chats au boeuf.


  1. Le lecteur averti aura tout de suite vu qu’en fait l’exemple est le coeur de cette note. Et il aura tort car ce n’est pas de cet exemple là qu’il s’agit. 

  2. Vous avez vu, j’ai rattrapé la phrase d’accroche. Je suis trop fort en construction de note. 

Je suis un fan de curling, vite je commente !


Parce que je n'ai rien à dire…

Pondu le 20 février 2007 - 6 commentaires

…Mais que j’aime y mettre les formes, je change de thème pour un truc moins foncé.

Ce changement de peau me semble tout à fait approprié pour vous causer d’un truc qui n’a vraiment aucun rapport : la mystérieuse migration des stylos en milieu bural. Tous ceux qui travaillent dans des bureaux reconnaîtront là un syndrôme souvent vérifié mais jamais prouvé scientifiquement que nous allons exposer ci-après :

Procurez-vous un stylo (volez-en un à votre voisin au pire) et posez-le sur votre bureau. L’ustensile n’a même pas besoin d’être en évidence. Laissez-le tranquille pendant 2-3 jours (le temps peut varier suivant le nombre de personnes susceptibles d’interagir avec votre bureau) et tentez de le retrouver.

Fichtre, l’ennuyeux objet a disparu* ! A priori, les stylos sont inanimés, ils ne peuvent donc pas s’enfuir tout seuls. Faites le tour de vos collègues, ils jureront n’a voir jamais eu connaissance de ce stylo, et nieront toute implication dans son éventuel rapt. Mais où donc a bien pu passer votre stylo ?

J’avais émis l’hypothèse dans mon histoire de lutins débiles que les stylos traversaient un portail interdimensionnel, disparaissant ainsi de la vue des humains que nous sommes. Mais bon, ça reste de la fiction. Peut-être vos collègues mentent-ils ; après tout, n’avez-vous pas à maintes reprises emprunté un stylo dans un bureau voisin, stylo que vous aurez emmené sans faire attention et qui traîne désormais on ne sait où. Vous faites donc le tour du bâtiment tel un limier à la poursuite d’un malfrat dont la sudation abondante fait une piste remarquable pour ces chiens dont le flair est exceptionnel. Pas de stylo. Rien, que dalle. Vous abandonnez, la mine basse. Vous allez vous consoler avec un vieux crayon de papier machouillé que vous avez laissé dans le fond d’un tiroir (ou pire, avec les stylos de couleur verte dont personne ne veut), mais ce n’est pas pareil.

3 mois plus tard, vous soulevez un papier pour récupérer un post-it qui vient de glisser sournoisement dessous quand vous le voyez : le stylo, votre stylo ! Toute à la joie d’avoir retrouvé un si bon compagnon (bien qu’un peu ingrat, il faut le reconnaître), vous mettez un moment à percuter que le papier, tout cachotier qu’il est d’avoir dissimulé votre précieux moyen d’écriture, n’est arrivé sur les lieux qu’avant-hier à la faveur de la distribution du courier. Alors où était donc passé ce foutu stylo durant tout ce temps ?**

Des centaines de scientifiques de par le monde se sont penchés sur cette énigme. Sans succès. Certains parmis les plus farfelus (mais aussi les plus sages) ont avancé l’idée en 1987 (à plus ou moins 10 ans près) que les stylos échappaient naturellement aux lois de l’univers, ce qui leur permettrait de temps en temps de gruger l’espace-temps pour s’y dissimuler. Toutes les tentatives de reproduction du phénomène en laboratoire clos ont lamentablement échouées, et pourtant des millions de personnes en sont victimes chaque année, beaucoup plus donc que les enlèvements par des extra-terrestres sodomites. A ce jour, personne n’a de réponse cohérente et les théories s’affrontent.

Cette note est un hommage à Badablam.net.

* La disparition n’est pas systématique. Selon votre indice karmique et le poids du capitaine en phase ascendante, il se peut que vous ayez la chance de retrouver votre stylo, bluffant d’inertie et d’immobilisme.

** Ne demandez pas au stylo, il ne vous le dira pas et vous passerez pour un dingue auprès de vos collègues.

Mise à jour :  Valérie qui s’était déjà penchée sur la question a émis l’hypothèse que les stylos pouvaient avoir une conscience de groupe, car elle les retrouve généralement en grappe. De ce que j’en sais, ça expliquerait que personne n’ait jamais de stylo au moment où on en a le plus besoin. De plus, elle pense que les ciseaux ou les agrapheuses ne sont pas innocentes dans cette affaire, puisqu’à son travail ils perdent 1,3 paire de ciseaux par an et par employé***. Ce qui est somme toute considérable, moi je suis propriétaire de mes ciseaux depuis maintenant 4 ans, et autant pour mon agrapheuse, sans que ceux-ci n’aient jamais manifesté la moindre vélléité de me quitter sournoisement.

*** Je ne me souviens plus des chiffres, j’ai mis au pif.

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La Hotline, un sujet brûlant.

Pondu le 9 février 2007 - 1 commentaire

Je m’étais souvent demandé pourquoi on appelait un numéro de support et d’aide ‘hotline’. Je fais désormais partie des privilégiés qui savent.

Notre système informatique est complètement saturé en ce moment, résultat prévisible d’une politique plus que foireuse d’ajouter des tas de gens sur le système sans en augmenter ses capacités, additionné à un plan de formation pour les informaticiens totalement inexistant.

Bilan : les gens appellent le service info et se plaignent. Et je sais du coup pourquoi on appelle ça hotline : au bout d’une journée passée à répondre aux appels, l’oreille comme le combiné sont surchauffés. Réellement.

2e bilan : on va faire appel à des experts qui vont venir nous filer un coup de main, refaire entièrement notre système, nous former et empocher au passage la bagatelle d’un peu plus de 30 000€. Sans compter la perte de productivité de temps dûe à l’indisponibilité de l’informatique, et les délais nécessaires pour refaire ce qui n’a pas pu être sauvegardé.

3e bilan : j’ai des envies de meurtre de plus en plus fréquentes, et j’ai l’impression d’avoir couru un marathon quand je rentre chez moi le soir.

Merde, j’ai pas signé pour ça moi. A l’origine, ça devait être un boulot peinard avec des horaires tranquilles ! Au moins si on me disait « sale planqué de fonctionnaire », je pouvais répondre « oui, c’est vrai. Et je t’emmerde superbement. ». Maintenant je suis limite scandalisé, et surtout frustré de savoir que si je démens personne ne me croira… :x

Et comme ce n’était pas un post très marrant, je rajoute un prout à la fin : prout.

Je suis fan de chats, vite je commente !