Quelques trucs à savoir sur les zombies

Pondu le 18 mai 2010 - 14 commentaires

Le Zombie est un sujet passionnant, c’est un fait. Tout le monde sait ce qu’est un zombie, à savoir un mort-vivant qui ne pense qu’à bouffer les humains.

Oui les zombies font caca. Rarement sur des toilettes toutefois.

Les zombies tirent leur origine d’une pratique vaudou qui consiste à donner une super drogue à un mec qu’on enterre, qu’on déterre 24h plus tard et à qui on file d’autres drogues pour en faire un esclave aussi intelligent qu’une morue séchée (faut quand même être un sorcier vaudou 3è dan pour ça). Le pourcentage de réussite de cette opération dépend essentiellement de la résistance du gars à la première drogue, parce qu’ensuite entre le manque d’oxygénation du cerveau plus le traumatisme de tout ça la partie « lavage de cerveau » est relativement aisée. Le folklore occidental est assez bien fourni lui aussi en la matière puisqu’au moyen-âge et avant on ne voyait pas les fantômes comme des gentils Casper mais plutôt comme des cadavres réanimés. On laissait parfois des gourdins au chevet des morts afin de pouvoir les assommer s’ils se relevaient (le diagnostique vital étant alors assez peu fiable, ça pouvait arriver). La Bible, livre qui ne rigole pas, comporte même le premier zombie célèbre : le dénommé Lazare (c’est au chapitre 11 de l’évangile de Jean) qui fut ressuscité par le fiston de Dieu. On pourrait supposer que le deuxième était du coup Jésus himself, mais les illustrations en vigueur depuis cet évènement montrent clairement qu’il était loin d’avoir le style putréfactif classique des morts-vivants. Il n’entre donc pas dans la catégorie des zombies. Revenons au zombie de base, celui que tout le monde peut reconnaître du premier coup d’oeil.

1- Comment ça fonctionne un zombie ?

Disons-le tout net, les zombies sont des aberrations biologiques et c’est pourquoi on risque assez peu d’assister à une pandémie zombiale. Si on s’en tient au folklore, le zombie ne respire pas, son coeur ne bat pas, il est tout ce qu’il y a de plus mort. Sauf qu’il peut se déplacer, manger, baver et faire * aeugh, aeugh * . De plus, la seule façon de tuer un mort-vivant est de détruire son cerveau. Si on touche d’autres organes plutôt vitaux comme le coeur, les poumons, etc. ça ne l’arrête pas. Et surtout, un zombie peut vivre (si on peut dire ça) pendant des années avant de tomber de putréfaction. Le zombie a tout le temps faim, et il a apparemment une nette préférence pour ses anciens congénères. Le sang de zombie est très épais et très sombre. Le zombie ne ressent pas la douleur ni d’autres sensations que la faim.

Notre avis : Il semble hautement improbable que les organes vitaux ne fonctionnent pas chez un zombie. Pour se mouvoir les muscles doivent avoir accès à de l’oxygène, qui sera forcément respiré et acheminé par le sang. Donc le cœur et les poumons doivent fonctionner. De plus essayez donc de faire *aeugh aeugh* sans expirer, c’est impossible. De plus sans apports nutritifs un zombie ne tiendrait jamais des années debout, ce serait la décomposition complète en quelques semaines.

2- Comment on devient un zombie ?

La cause la plus fréquente est d’attraper un virus super véloce qui se transmet uniquement par le sang. Le virus commence par tuer son hôte, puis il le réanime et en fait un porteur malsain. Contrairement aux vampires qui le choppent à cause d’une chauve-souris ou aux loups-garous à cause d’un loup, ou encore aux lapins-garous à cause d’un lapin, le virus du zombie est souvent une catastrophe engendrée par l’homme.

Notre avis : Evitez les morsures entre amis, le partage de seringues et les transfusions sanguines dans les pays émergents. Faites gaffe aux piqûres d’insectes ou aux projections de sang quand vous tuez un zombie. Il reste la possibilité que vous soyez naturellement immunisé contre ce virus, car comme pour tout virus il existera des gens sur qui il n’a pas d’effet.

3- ça ressemble à quoi un zombie ?

Le zombie de base est un col-blanc (c’est à dire un jeune cadre dynamique) issu d’un milieu urbain. Il porte souvent ses habits de travail mais de façon négligée. Il est un peu abîmé par la décomposition, il a quelques traces de morsure et il a un teint blafard. Il a parfois un membre manquant, comme un bras ou un œil. Le mort-vivant a un regard de poisson mort, tout vitreux avec de gros yeux globuleux enfoncés dans des orbites agrandies. Il pousse des gémissements et des râles rauques. Il a souvent de multiples contusions ou entailles dues à son manque d’attention quand il se cogne dans des meubles ou qu’il brise des vitres. Enfin le zombie est souvent boîteux.

Notre avis : La tenue vestimentaire du zombie communément acceptée, c’est n’importe quoi. La plupart des gens infectés vont d’abord rentrer chez eux et se mettre au lit, aller à l’hôpital ou finir à la morgue en attente d’autopsie. Ils seront donc en pyjama ou tout nu. Les gens infectés suivants seront leurs familles, les personnels hospitaliers et les forces de police, puis l’armée et pour finir tout le monde. Donc oui dans le tas il y aura forcément des gens en costard, mais ce ne sera pas le cas de la majorité des morts-vivants. Il y a fort à parier que beaucoup de zombies seront en lambeaux, puisqu’ils auront été littéralement dévorés par leurs prédécesseurs. Ils seront donc pour la plupart très abîmés.

4- Comment on tue un zombie ?

La seule vraie façon de faire, c’est de viser la tête. Vous pouvez lui tirer dessus, lui enfoncer un objet dans le crâne, lui briser les vertèbres, le décapiter ou le scalper. Vous pouvez aussi lui enfoncer l’arête du nez dans l’intérieur du crâne, opération réalisable à main nue en cas d’urgence. Brûler un zombie peut s’avérer payant, mais ça ne va pas l’arrêter immédiatement et à part pour s’amuser cette méthode n’a aucun intérêt. En fait le truc pénible avec le zombie c’est qu’il ne s’arrêtera pas pour un petit bobo, ni même pour un gros. Tant que son corps le lui permettra il essaiera de vous bouffer.

Notre avis : visez la tête au cas où, même s’il est invraisemblable que des dégâts occasionnés sur d’autres parties du corps ne finissent pas par être fatals. N’hésitez pas à doubler la dose, mieux vaut s’assurer qu’il est bien mort et plus du tout vivant.

5- Comment s’en sortir en cas de morsure ?

Les règles sont très strictes sur ce sujet : vous finirez fatalement par devenir un mort-vivant. La solution la plus classe est de tuer un maximum de zombies avant de vous faire sauter la cervelle. La solution moins classe mais classe quand même est de vous faire sauter la cervelle. La solution la plus répandue est d’attendre en pleurnichant que le virus s’active en vous et vous transforme en zombie. La solution la plus répandue et la moins classe est d’attendre en pleurnichant que le virus s’active et de ne rien dire aux rescapés qui sont avec vous. Zombie surprise !

Notre avis : Vous êtes foutu, sauf cas rare d’immunité naturelle. Nous vous conseillons d’attendre le dernier moment pour prendre une décision, mais il vaut mieux prévenir les humains rescapés autour de vous afin qu’ils ne soient pas trop surpris lorsque vous essaierez de les bouffer.

6- Comment survivre dans un territoire plein de zombies ?

Il vous faut rejoindre un groupe de rescapés, les chances de survie sont bien supérieures. Mais attention : plus le groupe est grand, plus il attire de zombies. Le nombre idéal semble se situer entre 4 et 6 personnes. Ensuite c’est facile, il suffit de faire comme au moyen-âge : on se retranche dans une forteresse en espérant qu’aucun de vos colocataires n’a eu l’indélicatesse de se faire mordre avant de s’y enfermer avec vous. Cette forteresse peut être un supermarché bien barricadé, un vieux bunker, une maison avec mur d’enceinte, etc. Il semble que d’un commun accord un grillage solide suffise à arrêter une horde de zombies. N’oubliez pas de prendre des armes, de la bouffe, de l’eau et un guide de survie, ça peut aider. Choisissez bien vos alliés : un fermier aura plus de chances de survie qu’un vendeur de téléphones portables par exemple. Il va vous falloir faire des trucs pas joli-joli, comme de sacrifier les plus faibles pour assurer la survie du groupe, voler, se prostituer, mentir, etc. D’un autre côté n’hésitez pas à porter assistance aux autres, ça peut être payant plus tard. Vous pouvez aussi vous la jouer héros solitaire, mais on finit vite par s’emmerder et devenir fou.

Notre avis : Vous devriez dès à présent jouer au jeu de plateau Zombies, qui vous permettra d’acquérir d’excellentes stratégies d’alliances et de trahisons. La plupart des média traitant des zombies insistent bien sur le fait que le danger vient plus fréquemment des humains survivants que des morts-vivants. Dans tous les cas choisissez bien vos nouveaux amis et misez tout sur votre paranoïa naturelle. L’idéal est de vous coller aux basques des militaires gradés, car vous pouvez être sûr qu’eux feront tout pour survivre et qu’ils ont des hommes à sacrifier pour cela.

7- Les animaux peuvent-ils être infectés ?

A priori non, mais la saga Resident Evil propose tout de même des chiens zombies1. Il est communément admis que les animaux qui sont infectés par le virus meurent mais ne se réaniment pas. De toute façon les zombies préfèrent les humains qui ont un meilleur goût à leurs yeux (quand il leur en restent).

Notre avis : Comme les humains peuvent chopper des virus venant des volailles ou des porcs, on peut supposer qu’un virus pourrait être un peu plus universel que la seule contamination humaine. De toute façon comme le virus se transmet par le sang, méfiez-vous des puces, tiques, moustiques, pous, morpions… De même les animaux domestiques rendus à l’état sauvage vont rapidement constituer un problème, surtout quand ils auront pigé que le zombie est un truc toxique et que la seule nourriture comestible dans le coin c’est vous. Je ne parle pas des vaches, chevaux, cochons etc. qui devraient être copieusement chassés par les zombies pour qui un morceau de viande est un morceau de viande, peut importe son origine (Je vous conseille les réflexions sur le sujet de Boulet) . Ce qui soulève des problèmes intéressants : un être végétarien peut-il devenir carnivore suite à une infection zombie ? Quid des alter-mondialistes écolos et végétaliens ? Qui est le plus balèze entre un éléphant zombie et un rhinocéros zombie ?

8- Comment se préparer à une pandémie zombiale ?

Faites des réserves de nourriture, construisez un abri anti-atomique, ayez des armes chez vous et inscrivez-vous aux stages de survie en milieu hostile. Dans l’idéal engagez-vous dans la légion étrangère, ça devrait vous donner de bonnes bases. Espionnez vos voisins, méfiez-vous des journaux télévisés, seul l’Internet underground raconte la vérité. En fait il vous faut deux choses : des armes et un pickup.

Notre avis : il existe une foultitude d’ouvrages (films, livres, jeux…) qui vous éclaireront sur le sujet. Retenez surtout qu’il est hautement improbable qu’une telle pandémie survienne, surtout tant que Roselyne Bachelot sera ministre de la Santé. Ensuite…

D’autres avis et ressources sur le sujet super intéressant des Zombies :

– LE livre recommandé, pas seulement parce qu’il a un style narratif totalement génial mais aussi parce qu’on apprend des tas de trucs sur les zombies et les humains rescapés : World War Z de Max Brooks. Il a également pondu deux autres bouquins sur le sujet.

– La filmographie de George Romero, le maître du film de zombies. Brain Dead également, de Peter Jackson2

– Le très sympathique Zombieland, qui malgré le fait que les zombies y sont capables de courir (ce qui est curieux pour un truc qui possède un système nerveux en décomposition) est un divertissement qui mérite qu’on s’y arrête (et puis ça fait presque pas peur donc c’est bien).

– Shaun of the Dead, une comédie romantique en pleine invasion zombie. Bon c’est assez comique mais moyennement romantique en fait. Les zombies se laissent leurrer si on les imite et ils sont affreusement lents. La fin est un très bon contrepied aux critiques capitalistes du sieur Romero. (Je mets surtout ce film pour faire plaisir à Frangin) – L’univers de Resident Evil, bien que leur délire de mutants soit grotesque.

– Une planche de Boulet sur le sujet, qui pense qu’être un geek suffit.

– Si vous souhaitez vous tourner du côté obscur, vous pouvez participer à des Zombie Walk (en), qui sont des rassemblements de gens déguisés en zombies.

– Un concours régulier de zombifiage de célébrités sur Worth1000.com.

– Les zombies expliqués aux enfants : Les Schtroumpfs Noirs de Peyo (Merci à Jocelyn)

Maj du furet farceur :
– Rencontrer l’âme soeur quand on est un zombie : ZombieHarmony


  1. Mad Zombies met en scène pour sa part des vaches zombies, ce qui est cool. 

  2. Ce film est à voir surtout pour la scène de massacre de zombie par tondeuse à gazon. 

Je suis fan de chats, vite je commente !


La Terrible Bande des Jardiniers Cruels

Pondu le 13 novembre 2007 - 6 commentaires

Les quelques bloggueurs qui viennent se perdre ici ne manqueront pas d’opiner du chef à la lecture de l’affirmation suivante : les blogs ça sert à évacuer la frustration.

Alors voilà mon terrible problème : les mecs du service jardin de l’hôpital sont des abrutis passablement dénués de bon sens. Il se trouve qu’à l’automne, les arbres perdent leurs feuilles. Rien d’extraordinaire à ça, c’est même assez bucolique. Les feuilles ainsi tombées doivent cependant être balayées, et c’est là que le service jardin entre en scène.

Ils disposent pour les aider dans cette tâche de gros souffleurs bruyants, ce qui permet d’amener les feuilles là où ils veulent sans avoir à balayer comme de vulgaires euh… balayeurs. La scène se passe sur le parking où je gare ma voiture, c’est un parking en terre ombragé et tranquille. Ceux qui ont déjà vus la Dricmobile le savent : la propreté de ma voiture n’est absolument pas une priorité pour moi. Néanmoins, je suis assez contrarié lorsqu’on me la salit intentionnellement, comme la semaine dernière où ces petits sacs à crotte ont trouvé le moyen de nettoyer les feuilles du parking alors que des voitures étaient garées dessus. Dont la mienne bien évidemment. Leurs souffleurs ont soulevé des montagnes de poussière qui sont venues s’abbattre sur la Dricmobile, la salissant de façon éhontée.

Bien sûr, les forbans n’avaient pas prévenus de leur méfait, et ils se sont bien gardé de le signaler ensuite. Le lendemain, alors que j’allais discuter pour passer le temps dépanner un ordinateur en panne, j’ai croisé les mecs du jardin. Et bien tu me crois, tu m’crois pas mais y en a un qui m’a fixé de ces petits yeux cruels. Et j’ai bien vu dans son regard qu’il me narguait. Il savait que je savais qu’il était coupable, et ce con me rigolait au nez.

Pour la suite de ce récit les gars du service jardin seront appelés la Terrible Bande des Jardiniers Cruels. Le jardinier avec les petits yeux cruels sera leur chef, nommé le Cruel Petit Jardinier.

Donc, le Petit Jardinier Cruel m’avait lancé un défi que je me devais de relever car il blessait farouchement mon ego démesuré. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il n’avat pas affaire à un type ordinaire. Il ignorait tout de mon identité secrète, un super-héros dont les louanges étaient chantées dans diverses tribus d’Amazonie et du Tibet, le Touriste1 !

Mais il était encore trop tôt pour le lui révéler. Je devais d’abord découvrir qui ils étaient, quels étaient leurs sombres buts, et d’où ils venaient. Pour trouver toutes ces réponses, il me fallait l’aide d’un oracle. Je ne sais pas si vous le savez mais il existe une association communale des oracles à St Doulchard, leurs tarifs sont très abordables et ils comptent relativement peu de charlatans dans leurs rangs. L’oracle que j’ai consulté m’en a appris de belles, notamment que ma voisine du bout de ma cour était en réalité une ancienne grande prêtresse du terrible dieu Guacamol. J’ai aussi appris que la Terrible Bande des Jardiniers Cruels étaient des Ouzbeks, outrés et vexés que j’ai fait une note sur leur minable petit pays2. Leur but n’était donc autre que de me discréditer vis-à-vis de mon ego afin de provoquer la fin du monde dans un gigantesque paradoxe, tout en révélant au monde entier qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus fort.

Je devais réagir, ce que je fis en allant aux toilettes car les révélations de l’oracle prennent du temps et je me retenais depuis au moins trois heures3. Ensuite, je retournai à l’hôpital (qui est mon lieu de travail, je vous le rappelle) en tentant de rester impassible suite à ces terribles informations. J’avais cependant un grand avantage, c’est qu’ils ne savaient pas ce dont j’étais capable. Je devais donc frapper vite et avec une violence extrême. Ni une ni deux, je filai aux toilettes, non pour soulager ma vessie mais pour enfiler mon costume du Touriste.

Je bondis hors du bâtiment de l’informatique tel une puce hors d’un chien qu’on lave, et me campai fièrement au milieu de la cour. Enfin jusqu’à ce que je me rende compte qu’être torse nu dehors avec une température frôlant les 5°C est d’une stupidité absolue. C’est donc complètement gelé que j’entrai dans le repère secret de la Terrible Bande des Jardiniers Cruels, dont l’entrée était indiquée par un panneau : « Service Jardin, merci de ne pas laisser cette porte ouverte car il fait froid dehors. ». A l’intérieur toute la bande fit cercle autour de moi, me menaçant de divers objets allant de la fourche au sèche-cheveux, en passant par un fromage bulgare.

** Comité de censure pour une culture française exacerbée et snobinarde **

Bonjour. Cette note étant classée Tout public, sauf les aveugles et les enfants ne sachant pas lire, nous ne pouvons cautionner la débauche de violence extrême contenue dans le contenu censuré par nos soins. Merci de veiller à l’avenir à ce que vos notes soient plus édulcorées. Nous vous recommandons également d’éviter de mentionner vos problèmes de vessie qui reflètent votre vulgarité.

** Merci de votre attention **

Le Cruel Petit Jardinier, en sang, m’implora de l’achever sans lui faire subir les horribles tortures que j’avais exercé sur ses sbires. Bien évidemment, je ne l’écoutai pas et il mit longtemps à mourir.

La morale de cette histoire d’une stupidité sans borne, c’est : « Ne videz pas vos enfants avec l’eau du bain« .


  1. Voir la note sur les super-héros. Et ne comptez pas sur moi pour vous l’indiquer, démerdez-vous tout seul. 

  2. Alors là si vous avez bien compris, je suppose que vous ne vous attendez même pas à ce que je vous mette le lien ici. Et vous avez bien raison. 

  3. Une lectrice, membre du Mouvement pour une Vie Inutile mais Pieuse, m’a envoyé ceci il y a quelques jours : « Monsieur, je tiens à vous faire part de notre mécontentement. Vous faites preuve d’une remarquable vulgarité et je suis sûre que dans votre prochaine note vous allez en être réduit à nous parler de vos problèmes de vessie ! Je ne vous salue pas, et je vais même jusqu’à vous conchier copieusement. Avec tous mes respects, Georgette« . Ne voulant pas la décevoir, je me dois donc de mentionner dans ce récit épique mon passage au pipi-room. 

Je connais personnellement Chuck Norris, vite je commente !


J'ai donné mon sang

Pondu le 13 septembre 2007 - 24 commentaires

Après un spam intensif qui a dépassé de loin celui d’Atchoum pour son site, une certaine personne m’a traîné pour aller donner mon sang hier. Bien évidemment je n’étais pas super consentant, et je passerai donc sur le spectacle pathétique que j’ai offert : les gens ont pu voir un type de 27 ans se rouler par terre en pleurnichant qu’il ne voulait pas y aller et qu’il allait mourir et qu’il avait un mot de sa maman et qu’il avait justement un cours de poney et que ce serait dommage de le rater.

Nous sommes finalement arrivé au camion, qui affichait fièrement sur un des côtés « Boucherie Sanzot »1. Il faut reconnaître que tout était très bien organisé, on nous a remis des questionnaires dont voici un extrait :

  • Avez-vous mangé ou bu des choses pas bonnes pour votre organisme ces deux derniers jours ?
  • Pensez-vous qu’un président peut n’être qu’un nabot cocu ?
  • Avez-vous participé à une partouze ces quatre derniers mois ?
  • Si oui, avec seulement des humains ?
  • Êtes-vous illettré, auquel cas vous avez probablement répondu au pif sur les questions précédentes ?
  • Changez-vous régulièrement de partenaire sexuel ?2 ?
  • Êtes-vous intéressé par la vente d’un de vos reins ?

Après avoir remis le questionnaire à une vieille dame qui grommelait en continu en bavant un peu, on nous a fait entrer dans le camion, plus exactement on nous y a tassé à une vingtaine de personnes dans un espace clos et non aéré de 6m². On a attendu pendant 2h et 45 minutes, puis la porte donnant accès à l’autre partie du camion s’est enfin ouverte. Moi si j’ai un conseil à donner aux organisateurs de ce foutoir, ce serait d’éviter une telle attente, il y a cinq personnes qui se sont évanouies et elles ont été piétinées par les autres, quel gâchis !

La partie pour prendre le sang était donc carrelée en blanc du sol au plafond, mais visiblement le personnel n’était pas fan de nettoyage, il restait beaucoup de sang sommairement essuyé avec un chiffon crasseux sur les murs. On nous a trié par ordre de contenance, car les dons du sang se font au prorata de notre volume corporel : on prend beaucoup plus de sang à un gros grand qu’à un nabot tout chétif.

Pour surfer sur la vague biologique et alter-mondialiste, on n’emploie pas d’aiguilles : ce sont des chauve-souris qui sont chargées de pomper le sang, on les place sur le bras ou dans le cou, elles vous mordent et elles aspirent goulûment votre précieux liquide rouge. Pour les enfants en bas âge, on emploie plutôt des sangsues. Une fois la chauve-souris pleine, un garçon boucher vient l’attraper et la presse au dessus d’un bidon pour lui faire recracher tout le sang qu’elle a gobé. Puis il la laisse se reposer et il en fixe une autre sur vous. En général les employés sont plutôt cool, alors que leur direction leur impose de pomper quatre litres et demi, ils s’arrêtent à quatre si vous leur donnez votre portefeuille.

La dernière fournée de chauve souris sert à remplir des petites éprouvettes dans le but de faire des tests sur votre sang. Ce qui ne sert pas à grand chose à mon avis puisque les précédentes suscions sont déjà mélangées avec le sang de tout le monde. D’ailleurs ça a l’air d’être du pipeau ces histoires de A, B, AB et O, ils ne s’embêtaient pas avec ça dans le camion. Les tests sont extrêmement courts : ils font réchauffer un peu le sang, ils le regardent à la lumière et ils le goûtent. On peut aussi boire un peu de notre propre sang en cocktail à condition de signer le formulaire de don d’organes. Personnellement, j’ai pas très confiance dans le don d’organe de mon vivant, même si j’ai deux poumons et deux yeux, je ne suis pas sûr que ça fonctionne très bien si on m’en prélève un de chaque, surtout qu’ils le font à l’arrache et sans anesthésie.

Finalement on a pu ressortir vers minuit, et on s’est fait agressé en rentrant à la voiture par de jeunes cadres héroïnomanes en manque. Coup de bol les infirmiers m’avaient déjà piqué mes affaires, j’ai donc juste été tabassé.

Le don du sang c’est nul, on m’avait dit qu’on pouvait y manger et tout ce que j’ai mangé c’est des poings dans le faciès. En conclusion si j’avais un conseil à vous donner, c’est « n’y allez pas, c’est nul. ». Vous êtes prévenu.

Et paf, encore un message secret pour vous insulter, bande de gaufres.

Note : Bien évidemment, tout ce qui est marqué ci-dessus est un ramassis d’âneries. Donnez votre sang, ça fait pas mal et ça fait même pas peur. Pourtant j’ai pas un amour particulier pour les aiguilles mais tout s’est bien passé et les gens sont très sympa là-bas. Et on peut manger autant qu’on veut en plus.


  1. Je vous laisse faire une recherche sur ce nom, les amateurs de BD l’auront de toute façon reconnu. 

  2. J’ai interrogé le médecin (qui était une femme à l’accent de l’est) à ce sujet, elle a dit que ces trucs-là c’était comme les sous-vêtements, fallait en changer de temps en temps. 

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