Le riz, c’est la vie (2/2)

Pondu le 15 juillet 2008 - 4 commentaires

Où en étais-je déjà ?

Ah oui, mon enquête s’est donc poursuivie aux Etats-Unis, que tout le monde s’accorde à qualifier de nouveau maître du Monde en attendant que ces foutus chinois ne prennent le pouvoir mondial grâce à leur extraordinaire vigueur sexuelle1.

Je me suis donc rendu deux fois là-bas. La première fois j’avais mis une grosse barbe postiche pour passer incognito, sauf que les douaniers m’ont pris pour un terroriste musulman  et m’ont gentiment tabassé avant de me remettre dans le premier vol pour l’Europe. Pas de chance pour moi, c’était un avion de fret qui transportait des poulets. Et le poulet, ça fouette odorifiquement parlant.

La seconde fois je me suis donc déguisé en français, avec mon béret et ma baguette sous le bras et j’ai pu passer sans encombres. Il m’a fallu me rendre dans les grandes plaines du mid-west, là où sont concentrées l’essentiel des cultures agricoles des Etats-Unis. Je pensais naïvement qu’il n’y avait là-bas qu’une poignée d’agriculteurs dans de gros pickups qui machouillaient fièrement du chewing-gum, et qu’ils n’y cultivaient que du soja et un certain art de vivre assez rural bien que très américain.

Et là, surprise. Déjà contrairement à ce que tous les documentaires veulent bien nous faire croire, il pleut énormément là-bas, à cause des changements climatiques que quelques fâcheux barbus et alter-mondialistes attribuent à la pollution, alors qu’en fait c’est juste une manoeuvre sournoise des chaînes de télé qui adorent produire des documentaires sur les tempêtes et les inondations. Résultat, le sol est assez marécageux et on y a même importé récemment des crocodiles de Floride pour faire plus vrai. S’il est vrai qu’il n’y a toujours que quelques fermiers ricains en chapeau de cowboy, ils sont désormais propriétaires de dizaines de milliers d’asiatiques qui bossent sans relâche dans d’immenses rizières. Propriétaires ? Oui oui, vous connaissez cette pratique ancestrale qu’avaient les chefs de villages africains de vendre leurs administrés aux colons esclavagistes afin de pouvoir se payer un grand écran plat au moment où nous en Europe n’avions encore que de petits écrans cathodiques même pas en couleur ? Et bien les asiatiques ont enfin découvert qu’ils pouvaient faire de même, et c’est par containers entiers que des familles débarquent en terre promise pour y manger des Cheese-Burgers et accessoirement faire le même boulot que de là où ils venaient, sauf qu’ils ont tatoués sur la fesse gauche « Property of John H. Murphy, Tenessee. Please return if found lost ».

Voyant l’étendue du dispositif, il me semblait impossible que le riz devienne une denrée rare, et c’est pourtant le cas. Non parce que je cause, je vous fais voyager (et parfois même rêver, si si), mais je voudrais qu’on ne quitte pas de l’esprit que la situation est critique ! Le Monde et moi en particulier sommes en manque de riz, et pourtant la production est au beau fixe.

N’écoutant que mon anglais approximatif, je me dirige vers un fier fermier campé sur ses bretelles et accompagné d’une canette de bière :

« – Euh Hello Mister President, I’m a french reporter and I would like to ask you if…
– Heh bad guy, if you’re trying to ask me where is Brian2, I swear I put your fucking head at the top of my pickup !
– Where is who ? No, I just want to ask you why there is a shortage of rice ? It seems that there is enough production, so where is the problem ?
– No problem stupid froggy ! We sell little quantities to Uncle Ben’s for it’s personal needs, and burn the rest. »

Pour les anglophobes, je traduis :

« – Salut mon pote, je suis Mickey Mouse et je voudrais te demander si…
– Salut Mickey, content de te connaître. J’aime beaucoup Dingo et Minnie et…
– Oui oui, mais pourquoi on ne trouve plus de riz nulle part alors que t’en produis visiblement plein ?
– Bah à part Uncle Ben’s qui en mange un peu, nous les ricains on n’aime pas trop ça alors on  brûle les récoltes. Et sinon j’aime beaucoup Fifi et Loulou, mais pas trop Riri et…
– Oui oui, merci ! »

Bon il est évident que je n’allais pas m’arrêter à la parole d’un bouseux, j’ai donc investigué plus avant, et j’ai pu constaté que les Nord-Américains sont très en avance sur nous au niveau des énergies palliatives au pétrole. En effet, leur carburant est de l’alcool de riz, ils se chauffent en brûlant du riz, ils font des maisons en papier de riz pour les pauvres (parce que quand même, les riches ont de vraies maisons), ils payent leurs esclaves asiatiques en bols de riz, etc.

Mystère résolu. Je voudrais remercier tous les gens que j’ai pu rencontrer au cours de ce reportage, les familles des victimes de Copine, les autorités Congolaises pour n’avoir pas interféré dans mon enquête, et George Washington parce qu’il est cool (bien qu’il soit mort).

Note pour les esprits observateurs qui ont bien remarqué que la première note qualifie les Etats-Unis de nouveaux pauvres : J’ai vérifié, c’étaient bien des affabulations de vieillard alcoolique. Tant pis pour tous ceux qui sont anti-américains, je vous ai fait une fausse joie.


  1. J’ai fait une note là-dessus, vous vous en souvenez n’est-ce pas ? 

  2. Il paraît que Gad Elmaleh n’a pas arrêté de les soûler avec ça la dernière fois qu’il est passé aux Etats-Unis, et depuis la question reste un sujet à ne pas aborder. 

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Le riz, c'est la vie (1/2)

Pondu le 8 juillet 2008 - 6 commentaires

On m’a demandé dans les commentaires de la note précédente d’autres notes sur « la France d’après ». Ce qui tombe bien, puisque j’avais l’intention de vous parler de l’augmentation exhorbitante du prix des produits de base comme les nouilles, le riz et les légumes verts. Commençons tout de suite par écarter les pâtes et les légumes verts, dont je me contrefous. Non le vrai scandale, c’est le riz !

Mon équipe de reporters s’est faufilé dans les méandres de la grande distribution et a remonté toute la filière, voici en exclusivité un grand reportage d’investigation dans le milieu scabreux des producteurs de riz.

Après avoir tabassé interrogé Roger, responsable des achats de riz chez Poney Ailé1, nous avons obtenu l’adresse du grossiste chez qui toutes les marques riz sans exception se fournissent. Un grossiste qui se soucie énormément de sa discrétion par ailleurs, puisque même ses clients ne sont pas autorisés à utiliser son nom. La plupart l’appellent « Le mystérieux grossiste anonyme qui vend du riz ». Il faut dire que la plupart de ses clients sont des restos chinois, qui aiment donner des noms à rallonge à tout ce qu’ils voient.

Pour m’introduire chez ces individus, il me fallait une personne à la pointe de l’infiltration en milieu hostile. Fort logiquement, j’ai donc choisi Albane (alias Copine) qui évolue chaque jour dans une crèche plein de marmots. Après que je lui ai rappelé l’importance de n’être vue par personne afin qu’on ne puisse pas soupçonner une infiltration, Copine a mis son costume bleu ciel métallisé, un string mauve par dessus et quand même une petite laine parce qu’il faisait froid, puis elle a volé une fourgonnette dans la rue bordant l’entrepôt du fournisseur avant de s’en servir comme bélier pour défoncer la porte du hangar. Bien évidemment, les gardiens ont moyennement apprécié de se faire interrompre dans leur partie de carte, aussi ont-ils sorti les chiens, leurs fusils et un orchestre de country pour mettre de l’ambiance. Je pourrais évidemment vous raconter ce qui s’est passé ensuite, mais ma ligne éditoriale ne permet pas de relater autant de violence. Je peux juste vous dire que les familles des gardiens ont été bien tristes lors de leur enterrement.

Comme Copine a tué tout le monde, ça a fortement compliqué notre enquête. Du coup il a fallu se rendre directement au coeur du problème, au fin fond du sud asiatique.
Sauf qu’en fait, une fois arrivé là-bas il n’y avait rien à part deux chiens miteux et un poivrot qui ne l’était pas moins. Après l’avoir secoué un peu, le vieux m’a dit qu’il n’y avait plus de culture de riz dans la région depuis deux décennies et que tout avait été délocalisé chez les nouveaux pauvres de la planète, les Etats-Unis.
Je me suis dit que ce pauvre ivrogne était trop imbibé et qu’il racontait n’importe quoi. Pris d’un doute, j’ai donc reporté la suite de cette note à une autre fois.


  1. Petit jeu : retrouvez la marque réelle qui se cache habilement derrière ma marque bidon. Non, ce n’est pas Uncle Ben’s. 

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Le pain à l'envers fait mon affaire

Pondu le 20 février 2008 - 14 commentaires

Je suis toujours à la recherche d’un bon sujet de note, et Aurélie, David et Albane m’en ont fourni un bien bon. Albane et Aurélie ne supportent pas de voir du pain à l’envers sur une table. Sauf qu’aucune d’elle n’a été en mesure de nous indiquer en quoi un bout de pain tout ce qu’il y a de plus inerte peut apporter malheur et déchéance sur un innocent convive un peu trop insouciant avec la disposition de sa nourriture.

La réponse n’est pas bien difficile à trouver, Internet regorge de sites tous plus sérieux les uns que les autres qu décrivent pourquoi le pain peut porter malheur. Pour parfaire mon enquete, je me suis également adressé à des sommités en la matière, des gens tellement sérieux que même les meilleures blagues sur les blondes ne les font pas esquisser l’ombre d’un sourire.

J’ai donc effectué des recherches poussées, et j’ai trouvé une référence dans un vieux site web du début du XIVè siècle à une histoire de bourreau, de diable et de boulanger.

Il semblerait qu’en 1552, dans la petite bourgade de Saint Thomon-sur-orge1, un fier artisan boulanger du nom de Thomas Sticaud vendit tout son stock de pain à des étrangers2. Il fut bien embêté lorsque le bourreau local, qui était d’exécution ce jour-là s’en vint quérir sa miche habituelle. Il faut dire qu’être exécuteur judiciaire à cette époque apportait des facilités dans les horaires, et que notre bourreau avait donc sommeillé jusque tard dans la matinée.

Scandalisé, le bourreau refusa de faire son office et se mit en grêve, annulant du même coup l’exécution de Jean dit le Benêt, ce qui permit un an plus tard la création du Parlement de Bretagne. Je présume que vous ne voyez pas bien quelle infâmie peut découler du Parlement de Bretagne, c’est bien compréhensible pour des béotiens comme vous. Mais sachez tout de même que c’est à cause de ce Parlement que les bretons vont nous casser les noisettes pendant les siècles suivants, jusqu’à aujourd’hui où ils continuent de gesticuler dans le vide en poussant des cris de singes, comme quoi la Bretagne c’est vachement bien et que les autres régions c’est du caca de panda. Du coup le boulanger Sticaud décida de garder systématiquement un pain de côté pour le donner au bourreau. Pour être sûr qu’il n’y toucherait pas, il prit l’habitude de le retourner.

Quand au diable, il paraît qu’il aurait passé ses vacances d’été dans le camping municipal de ce village à la même époque. L’intervention du démon dans cette affaire relève donc plus probablement d’un commérage de quartier.

Au fil des temps le commérage s’est transformé en légende : le diable serait attiré par le pain renversé des bourreaux et donc quiconque retourne son pain attire le malheur et la mort. A noter qu’une vieille histoire du Nord de la France raconte que le diable est attiré par les barreaux en pin, comme quoi le téléphone arabe s’applique à n’importe quoi.

En 1944, Hitler alors aux abois se tourne vers le paranormal et fait faire des études sur les phénomènes de malédiction. Les notes laissées par les scientifiques de l’époque sont totalement incompréhensibles étant donné ma faiblesse en linguistique germanique, mais on trouve la trace d’un bombardement le 3 mai 1944 à Londres où les habitants étonnés ont reçus sur la tête des tonnes de baguettes étant uniquement composées de dessous de pain, afin probablement d’attirer le malheur quelque soit la position où elles tombent. Il est fortement regrettable qu’à l’époque personne n’ait pensé à établir une statistique sur le degré de survie des victimes de ce bombardement.

Plus récemment le 7 janvier 1996, un président de la République fraichement sorti pose son pain à l’envers sur sa table. Il meurt le lendemain d’un cancer de la prostate3. Coïncidence ou lien réel ? Les spécialistes s’affrontent encore sur cette hypothèse bien que l’Académie des Sciences leur répète inlassablement qu’ils devraient se recentrer sur le seul vrai débat scientifique possible : qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus balèze ?

J’ai également trouvé sur un autre site web une amusante compilation de malheurs possibles avec le pain :

– Poser le pain à l’envers fait pleurer la vierge (là je ne vois pas, c’est probablement un des secrets que Jean-Paul II a emporté avec lui)
– Poser le pain à l’envers fait souffrir les âmes au purgatoire (ce qui situerait le purgatoire sur la face supérieure du pain, le fait de le renverser provoque un écrasement des âmes qui y sont contenues)
– Poser le pain à l’envers provoque des naufrages (c’est particulièrement vrai dans le berry d’après ma vieille voisine)
– Poser le pain à l’envers le rend immangeable (à condition de le laisser comme ça pendant 2 mois, on oublie souvent de le préciser)
– La femme qui pose le pain sur le dos indique qu’elle travaille et gagne sa vie dans cette position (j’adore cette explication, c’est ma préférée. C’est d’ailleurs probablement pour ça qu’inconsciemment les filles détestent voir du pain à l’envers)
– Le pain posé à l’envers est réservé au bourreau et l’attire chez soi (oui bah c’est ce que je viens de vous exposer)
– Le pain posé à l’envers provoque la colique des enfants qui le mangent (fatalement ce qui est entré doit ressortir un jour)

Vous pouvez penser que cet exposé vous a comme d’habitude fait perdre votre temps, n’empêche que grâce à moi vous allez pouvoir briller en société lors des dîners. Et vous me remercierez, vous verrez.


  1. J’avais la flemme de rechercher un vrai village, aussi ne cherchez pas ce patelin sur la carte, vous perdriez un temps précieux. 

  2. Il est fait référence à des gens parlant un patois difficile que j’ai pu recouper avec la langue parlée par le village voisin, distant de 19km. 

  3. Je vous laisse deviner de quel président il s’agit… 

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La Terrible Bande des Jardiniers Cruels

Pondu le 13 novembre 2007 - 6 commentaires

Les quelques bloggueurs qui viennent se perdre ici ne manqueront pas d’opiner du chef à la lecture de l’affirmation suivante : les blogs ça sert à évacuer la frustration.

Alors voilà mon terrible problème : les mecs du service jardin de l’hôpital sont des abrutis passablement dénués de bon sens. Il se trouve qu’à l’automne, les arbres perdent leurs feuilles. Rien d’extraordinaire à ça, c’est même assez bucolique. Les feuilles ainsi tombées doivent cependant être balayées, et c’est là que le service jardin entre en scène.

Ils disposent pour les aider dans cette tâche de gros souffleurs bruyants, ce qui permet d’amener les feuilles là où ils veulent sans avoir à balayer comme de vulgaires euh… balayeurs. La scène se passe sur le parking où je gare ma voiture, c’est un parking en terre ombragé et tranquille. Ceux qui ont déjà vus la Dricmobile le savent : la propreté de ma voiture n’est absolument pas une priorité pour moi. Néanmoins, je suis assez contrarié lorsqu’on me la salit intentionnellement, comme la semaine dernière où ces petits sacs à crotte ont trouvé le moyen de nettoyer les feuilles du parking alors que des voitures étaient garées dessus. Dont la mienne bien évidemment. Leurs souffleurs ont soulevé des montagnes de poussière qui sont venues s’abbattre sur la Dricmobile, la salissant de façon éhontée.

Bien sûr, les forbans n’avaient pas prévenus de leur méfait, et ils se sont bien gardé de le signaler ensuite. Le lendemain, alors que j’allais discuter pour passer le temps dépanner un ordinateur en panne, j’ai croisé les mecs du jardin. Et bien tu me crois, tu m’crois pas mais y en a un qui m’a fixé de ces petits yeux cruels. Et j’ai bien vu dans son regard qu’il me narguait. Il savait que je savais qu’il était coupable, et ce con me rigolait au nez.

Pour la suite de ce récit les gars du service jardin seront appelés la Terrible Bande des Jardiniers Cruels. Le jardinier avec les petits yeux cruels sera leur chef, nommé le Cruel Petit Jardinier.

Donc, le Petit Jardinier Cruel m’avait lancé un défi que je me devais de relever car il blessait farouchement mon ego démesuré. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il n’avat pas affaire à un type ordinaire. Il ignorait tout de mon identité secrète, un super-héros dont les louanges étaient chantées dans diverses tribus d’Amazonie et du Tibet, le Touriste1 !

Mais il était encore trop tôt pour le lui révéler. Je devais d’abord découvrir qui ils étaient, quels étaient leurs sombres buts, et d’où ils venaient. Pour trouver toutes ces réponses, il me fallait l’aide d’un oracle. Je ne sais pas si vous le savez mais il existe une association communale des oracles à St Doulchard, leurs tarifs sont très abordables et ils comptent relativement peu de charlatans dans leurs rangs. L’oracle que j’ai consulté m’en a appris de belles, notamment que ma voisine du bout de ma cour était en réalité une ancienne grande prêtresse du terrible dieu Guacamol. J’ai aussi appris que la Terrible Bande des Jardiniers Cruels étaient des Ouzbeks, outrés et vexés que j’ai fait une note sur leur minable petit pays2. Leur but n’était donc autre que de me discréditer vis-à-vis de mon ego afin de provoquer la fin du monde dans un gigantesque paradoxe, tout en révélant au monde entier qui de l’éléphant ou du rhinocéros est le plus fort.

Je devais réagir, ce que je fis en allant aux toilettes car les révélations de l’oracle prennent du temps et je me retenais depuis au moins trois heures3. Ensuite, je retournai à l’hôpital (qui est mon lieu de travail, je vous le rappelle) en tentant de rester impassible suite à ces terribles informations. J’avais cependant un grand avantage, c’est qu’ils ne savaient pas ce dont j’étais capable. Je devais donc frapper vite et avec une violence extrême. Ni une ni deux, je filai aux toilettes, non pour soulager ma vessie mais pour enfiler mon costume du Touriste.

Je bondis hors du bâtiment de l’informatique tel une puce hors d’un chien qu’on lave, et me campai fièrement au milieu de la cour. Enfin jusqu’à ce que je me rende compte qu’être torse nu dehors avec une température frôlant les 5°C est d’une stupidité absolue. C’est donc complètement gelé que j’entrai dans le repère secret de la Terrible Bande des Jardiniers Cruels, dont l’entrée était indiquée par un panneau : « Service Jardin, merci de ne pas laisser cette porte ouverte car il fait froid dehors. ». A l’intérieur toute la bande fit cercle autour de moi, me menaçant de divers objets allant de la fourche au sèche-cheveux, en passant par un fromage bulgare.

** Comité de censure pour une culture française exacerbée et snobinarde **

Bonjour. Cette note étant classée Tout public, sauf les aveugles et les enfants ne sachant pas lire, nous ne pouvons cautionner la débauche de violence extrême contenue dans le contenu censuré par nos soins. Merci de veiller à l’avenir à ce que vos notes soient plus édulcorées. Nous vous recommandons également d’éviter de mentionner vos problèmes de vessie qui reflètent votre vulgarité.

** Merci de votre attention **

Le Cruel Petit Jardinier, en sang, m’implora de l’achever sans lui faire subir les horribles tortures que j’avais exercé sur ses sbires. Bien évidemment, je ne l’écoutai pas et il mit longtemps à mourir.

La morale de cette histoire d’une stupidité sans borne, c’est : « Ne videz pas vos enfants avec l’eau du bain« .


  1. Voir la note sur les super-héros. Et ne comptez pas sur moi pour vous l’indiquer, démerdez-vous tout seul. 

  2. Alors là si vous avez bien compris, je suppose que vous ne vous attendez même pas à ce que je vous mette le lien ici. Et vous avez bien raison. 

  3. Une lectrice, membre du Mouvement pour une Vie Inutile mais Pieuse, m’a envoyé ceci il y a quelques jours : « Monsieur, je tiens à vous faire part de notre mécontentement. Vous faites preuve d’une remarquable vulgarité et je suis sûre que dans votre prochaine note vous allez en être réduit à nous parler de vos problèmes de vessie ! Je ne vous salue pas, et je vais même jusqu’à vous conchier copieusement. Avec tous mes respects, Georgette« . Ne voulant pas la décevoir, je me dois donc de mentionner dans ce récit épique mon passage au pipi-room. 

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J'ai donné mon sang

Pondu le 13 septembre 2007 - 24 commentaires

Après un spam intensif qui a dépassé de loin celui d’Atchoum pour son site, une certaine personne m’a traîné pour aller donner mon sang hier. Bien évidemment je n’étais pas super consentant, et je passerai donc sur le spectacle pathétique que j’ai offert : les gens ont pu voir un type de 27 ans se rouler par terre en pleurnichant qu’il ne voulait pas y aller et qu’il allait mourir et qu’il avait un mot de sa maman et qu’il avait justement un cours de poney et que ce serait dommage de le rater.

Nous sommes finalement arrivé au camion, qui affichait fièrement sur un des côtés « Boucherie Sanzot »1. Il faut reconnaître que tout était très bien organisé, on nous a remis des questionnaires dont voici un extrait :

  • Avez-vous mangé ou bu des choses pas bonnes pour votre organisme ces deux derniers jours ?
  • Pensez-vous qu’un président peut n’être qu’un nabot cocu ?
  • Avez-vous participé à une partouze ces quatre derniers mois ?
  • Si oui, avec seulement des humains ?
  • Êtes-vous illettré, auquel cas vous avez probablement répondu au pif sur les questions précédentes ?
  • Changez-vous régulièrement de partenaire sexuel ?2 ?
  • Êtes-vous intéressé par la vente d’un de vos reins ?

Après avoir remis le questionnaire à une vieille dame qui grommelait en continu en bavant un peu, on nous a fait entrer dans le camion, plus exactement on nous y a tassé à une vingtaine de personnes dans un espace clos et non aéré de 6m². On a attendu pendant 2h et 45 minutes, puis la porte donnant accès à l’autre partie du camion s’est enfin ouverte. Moi si j’ai un conseil à donner aux organisateurs de ce foutoir, ce serait d’éviter une telle attente, il y a cinq personnes qui se sont évanouies et elles ont été piétinées par les autres, quel gâchis !

La partie pour prendre le sang était donc carrelée en blanc du sol au plafond, mais visiblement le personnel n’était pas fan de nettoyage, il restait beaucoup de sang sommairement essuyé avec un chiffon crasseux sur les murs. On nous a trié par ordre de contenance, car les dons du sang se font au prorata de notre volume corporel : on prend beaucoup plus de sang à un gros grand qu’à un nabot tout chétif.

Pour surfer sur la vague biologique et alter-mondialiste, on n’emploie pas d’aiguilles : ce sont des chauve-souris qui sont chargées de pomper le sang, on les place sur le bras ou dans le cou, elles vous mordent et elles aspirent goulûment votre précieux liquide rouge. Pour les enfants en bas âge, on emploie plutôt des sangsues. Une fois la chauve-souris pleine, un garçon boucher vient l’attraper et la presse au dessus d’un bidon pour lui faire recracher tout le sang qu’elle a gobé. Puis il la laisse se reposer et il en fixe une autre sur vous. En général les employés sont plutôt cool, alors que leur direction leur impose de pomper quatre litres et demi, ils s’arrêtent à quatre si vous leur donnez votre portefeuille.

La dernière fournée de chauve souris sert à remplir des petites éprouvettes dans le but de faire des tests sur votre sang. Ce qui ne sert pas à grand chose à mon avis puisque les précédentes suscions sont déjà mélangées avec le sang de tout le monde. D’ailleurs ça a l’air d’être du pipeau ces histoires de A, B, AB et O, ils ne s’embêtaient pas avec ça dans le camion. Les tests sont extrêmement courts : ils font réchauffer un peu le sang, ils le regardent à la lumière et ils le goûtent. On peut aussi boire un peu de notre propre sang en cocktail à condition de signer le formulaire de don d’organes. Personnellement, j’ai pas très confiance dans le don d’organe de mon vivant, même si j’ai deux poumons et deux yeux, je ne suis pas sûr que ça fonctionne très bien si on m’en prélève un de chaque, surtout qu’ils le font à l’arrache et sans anesthésie.

Finalement on a pu ressortir vers minuit, et on s’est fait agressé en rentrant à la voiture par de jeunes cadres héroïnomanes en manque. Coup de bol les infirmiers m’avaient déjà piqué mes affaires, j’ai donc juste été tabassé.

Le don du sang c’est nul, on m’avait dit qu’on pouvait y manger et tout ce que j’ai mangé c’est des poings dans le faciès. En conclusion si j’avais un conseil à vous donner, c’est « n’y allez pas, c’est nul. ». Vous êtes prévenu.

Et paf, encore un message secret pour vous insulter, bande de gaufres.

Note : Bien évidemment, tout ce qui est marqué ci-dessus est un ramassis d’âneries. Donnez votre sang, ça fait pas mal et ça fait même pas peur. Pourtant j’ai pas un amour particulier pour les aiguilles mais tout s’est bien passé et les gens sont très sympa là-bas. Et on peut manger autant qu’on veut en plus.


  1. Je vous laisse faire une recherche sur ce nom, les amateurs de BD l’auront de toute façon reconnu. 

  2. J’ai interrogé le médecin (qui était une femme à l’accent de l’est) à ce sujet, elle a dit que ces trucs-là c’était comme les sous-vêtements, fallait en changer de temps en temps. 

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