Je suis papa (encore) !

Pondu le 25 juillet 2013 - 7 commentaires

Il se trouve que Madame Albane était enceinte ces derniers mois. Je vous passe les détails de la conception, d’autant que je ne suis pas certain d’avoir été présent à ce moment-là (il y avait beaucoup de monde, et je me suis absenté un moment pour manger un morceau).

Je vous passe aussi les détails de la grossesse, vu que ce n’est une partie de plaisir pour personne pendant au moins les deux tiers du temps, et que ce fut finalement une grossesse assez classique et bien moins médiatisée que celle du rejeton princier british qui n’a toujours pas de nom à l’heure actuelle.

Ce qui nous amène au lundi 22 juillet 2013, date de fin de la grossesse de Madame. Afin de faire simple et concis, je narrerai les faits de façon chronologique, avec l’exactitude et la véracité dont je fais toujours preuve  :

– 8h moins pas grand chose : alors que je pars au travail, Madame me signale qu’il faudrait peut-être que je ne m’éloigne pas trop de mon téléphone, vu qu’elle a quelques contractions assez fortes. Comme je n’ai aucune idée de ce qu’est une forte contraction, je l’associe dans ma tête à un bobo imaginaire qu’elle invente pour faire son intéressante.

– 9h : Coup de fil de Madame pour me dire qu’elle a une contraction toutes les dix à quinze minutes. Comme elle me dérange en pleine lecture de mes mails et que ceux-ci me proposent un allongement de mon pénis, je n’ai aucun mal à sélectionner la priorité du moment et à lui raccrocher au nez.

– 9h30 : Je me cure le nez. La pêche est bonne.

– 10h30 : après quelques échanges téléphoniques, la situation semble en stand-by. Des contractions régulières, mais pas assez rapprochées pour enclencher le plan « Livraison du Colis par Cachalot Express »1. Comme il est urgent d’attendre, je vais vaquer à mes occupations qui consistent surtout à avoir l’air très occupé dans l’espoir qu’on ne me file pas de travail.

– 10h40 : Malgré mon camouflage de fougère, je suis repéré et doit exécuter une tâche éreintante qui consiste à aller chercher le courrier.

– 11h30 environ : Appel assez angoissé de Madame, les contractions sont tombées à 4 minutes d’intervalle. J’appelle mon chauffeur (qui est une chauffeuse), qui me ramène prestement chez moi.2

– 12h10 : Madame a beau avoir des contractions toutes les 4 minutes, elle trouve quand même le temps de traîner entre chaque. Je lui fais remarquer que si elle continue de glandouiller comme ça, elle n’aura pas droit à la péridurale. Cette remarque la fait curieusement accélérer de façon significative mais quand même pas spectaculaire. Premier-Né, administrativement nommé Raphaël, est embarqué lui aussi vu qu’à 3 ans et demi il ne peut toujours pas se débrouiller seul. Je sens que pour son stage de fabrication de composants de smartphones en Chine l’année prochaine c’est foutu.

– 12h25 : arrivée à l’hôpital de Bourges, qui est une masure insalubre partagée avec une boucherie, des pompes funèbres et un vendeur de kebabs. Ces autres commerces se fourniraient tous à l’hôpital que ça ne m’étonnerait pas. Raphaël est évacué par sa grand-mère qui l’exfiltre par hélicoptère.

– 12h30 : comme les journalistes sont tous à Londres pour l’autre naissance de célébrité, nous n’avons aucun mal à parvenir dans le service des accouchements. Nous entrons, et je me fais virer sous prétexte que j’ai l’air d’un pervers.

– 12h32 : Je reviens affublé d’une fausse moustache. Les soignants, pensant que Freddy Mercury vient visiter leur service me font entrer sans autre formalité. Je suis toutefois obligé d’avoir l’air un peu mort et décomposé pour ne pas éveiller les soupçons (je savais bien que visionner la série Walking Dead me servirait un jour).

– Un peu plus tard : Comme l’anesthésiste est d’une timidité maladive, je suis expulsé de la salle d’accouchement. Mais je ne me plains pas, vu que la salle d’attente est dotée d’une télé.

– Encore un peu plus tard : Les aides-soignantes me ceinturent et me forcent à rentrer dans la salle d’accouchement. L’une d’elles me pète trois doigts dans l’opération et me promet qu’elle me montrera comment elle a fait si je me tiens tranquille. Malgré mes suppliques et mes larmes, la télé reste en salle d’attente.

– 14h40 : Albane étant quelque peu agitée, des soignants viennent la ligoter sur la table d’accouchement après qu’elle ait réussi à sectionner les tendons du poignet de la sage-femme d’un seul coup de dents. Ils finissent par lui filer un shoot d’héroïne parce que ça coûte moins cher que les calmants homologués.

– 14h45 : L’anesthésiste revient un peu affolé, ce n’est pas de l’héroïne qu’ils ont filé à Madame mais du LSD. Ce qui explique qu’elle voit des libellules mauves qui me grignotent le cerveau en discutant des interactions chimiques entre les méduses et les formulaires de demande d’adoption.

– 14h50 : l’aide-soignante arrive enfin à mettre les libellules dehors. Albane en profite pour essayer de me mordre le bras, avec succès.

– 14h59 : Apparemment le bébé est pressé de sortir puisqu’on voit un tentacule qui s’agite frénétiquement. La sage-femme assure qu’on a le temps et que ça s’est passé comme ça pour la naissance de Paul le Poulpe, et que finalement il a fallu attendre une demi-heure.

– 15h03 : On voit la tête. La sage-femme se rend compte qu’en fait on n’a pas super le temps et appelle à l’aide (véridique).

– 15h04 : C’est l’éjection. Le bébé sort d’Albane à la vitesse record de 102km/h (comme une balle de tennis au service, pour vous donner une idée). La détonation est entendue jusqu’à l’extérieur de l’hôpital. La sage-femme fait un plongeon magnifique et réceptionne mini-nous juste à temps pour éviter qu’il ne s’encastre dans le mur.

– 15h05 : Mini-nous enroule ses tentacules autour du visage de la sage-femme et tente de lui manger les yeux. Un infirmier plutôt costaud lui envoie de fortes décharges avec une matraque électrique pour lui faire lâcher prise. La sage-femme fait des bonds bizarres à chaque décharge, ce serait très amusant à voir si Albane n’essayait pas de me broyer les testicules afin d’être certaine que je ne la remette pas enceinte par inadvertance (ce qui n’arrivera pas volontairement, étant donné que nous sommes tous deux très en accord sur le fait que 2 rejetons, c’est pile ce qu’il faut pour assurer la survie de l’espèce sans risquer la surpopulation).

– 15h06 : Dans des circonstances encore indéterminées, un feu se déclare dans la salle d’accouchement. Mini-nous rétracte aussitôt ses tentacules et se roule en boule dans un coin de la pièce. Au moins nous connaissons maintenant un bon moyen de pression s’il n’est pas sage.

– 15h20 : On pèse et on mesure la bête. 3k940, 51cm, 2 testicules, 10 doigts, deux yeux, deux oreilles et toutes ses dents. Oui, il semble que Mini-nous soit né avec l’intégralité de sa dentition déjà en place. Et qu’il ait hérité de la tendance d’Albane à vouloir mordre tout ce qui ressemble à un morceau de viande.

– 15h30 : Nous restons seuls Albane, Mini-nous et moi dans la salle  d’accouchement pendant que les soignants barricadent l’entrée de l’extérieur. Il semble que Gaël (le vrai nom officiel et tout de Mini-nous) dépasse largement les normes d’agressivité tolérées au sein du service, et ils ont décidé de faire appel à l’armée pour gérer ce cas.

– 15h38 : Nous sommes copieusement gazés et je sombre dans l’inconscience (mes parents diraient que je l’étais déjà, mais ils sont médisants).

– 17h : La sage-femme vérifie que tout va bien pour nous trois et signe un avis d’expulsion. Nous sommes raccompagnés fermement à la sortie du service d’accouchement par trois gros balèzes dont un que je suis persuadé avoir vu dans l’émission « Meutriers en Série ».

– 17h10 : On nous emmène à notre cellule. Je suis content de voir qu’au moins le trou d’évacuation des déjections n’est pas bouché, pas comme dans le dernier hôtel où j’ai mis les pieds. Je demande un autographe au tueur en série, qui me dédicace son livre « Je vous tuerai tous » en inscrivant « Pour Dric, je te rendrai bientôt visite. Amicalement, Roger. »

Gaël à l'âge adulte (projection)

Gaël à l’âge adulte (projection)

La suite est plutôt banale avec le traditionnel défilé des personnalités politiques, des félicitations à la chaîne, des photos, du champagne et des filles nues qui se trémoussent. Albane et Gaël pourront rentrer demain (vendredi donc), et si Gaël s’en contrefout puisque lui il peut pioncer, manger et faire caca où qu’il soit, Albane est beaucoup plus impatiente.

Quand à moi, je profite d’avoir le lit pour moi tout seul. Malgré mes demandes répétées, il m’a été interdit d’y amener d’autres personnes.


Note : j’ai un peu romancé cet accouchement, mais l’horodatage est correct ainsi que les principaux évènements. Le personnel a été très très gentil et a fait en sorte que tout se passe bien (même si Gaël est effectivement sorti plus vite que prévu). 

 


  1. Je vais probablement me faire tuer pour ce qualificatif de cétacé, ou au moins souffrir considérablement. Mais ça vaut le coup. 

  2. En vrai on s’en fout mais je fais du covoiturage. Ça sauve la planète, le compte en banque et c’est assez agréable de se faire conduire. Le revers de la médaille c’est qu’on roule parfois sur un chat, mais on ne peut pas tout avoir. 

J'ai un furoncle au derrière, vite je commente !


Oh no ! More lemmings

Pondu le 16 janvier 2013 - 8 commentaires

Il est parfois des situations dans la vie d’un homme (au sens mâle du terme) où il est de bon ton de ne pas paniquer. Parmi celles-ci, on peut compter de façon non exhaustive :

  • La vue d’un araignée ou d’un petit rongeur (en tant que mâle, vous êtes censés faire face),
  • La lecture d’un énorme écriteau sur lequel est inscrit « Merci de ne pas paniquer »,
  • Un entretien d’embauche,
  • Une proposition de débauche12,
  • La découverte d’une des pièces de votre maison/appartement redécorée par votre rejeton/compagne/compagnon/employé des impôts de façon totalement hideuse3.

Faire face à une de ces situations impose un certain contrôle de soi. Quelques phrases prononcées par vos interlocuteurs peuvent vous indiquer si votre vilain faciès est en train de trahir vos sentiments réels :

  • « Pourquoi t’es tout blanc d’un seul coup ? »,
  • « Vous avez fait un malaise, ça va mieux ? »,
  • « Si tu écarquilles encore plus les yeux, ils vont tomber de leurs orbites4 »,
  • « Tu pourrais arrêter de faire le clown, je te parle sérieusement ! »,
  • « Vous avez bu avant de venir ? »

Il n’y a malheureusement pas de recette miracle pour masquer votre trouble. N’importe quel petit mentaliste à la noix vous dira que votre façon d’être vous trahira quoi que vous fassiez, donc vous ne pouvez vous en remettre qu’à votre talent naturel pour le mensonge et espérer que votre « pokerface »5 combinée à un interlocuteur peu observateur sera suffisant pour vous tirer d’affaire.

Quoi qu’il en soit, il y aura toujours certaines situations où vous finirez par paniquer. Que ce soit sur le moment, avant ou après, vous aurez une vieille sueur froide, des visions apocalyptiques et le sentiment que le monde vous en veut personnellement.

C’est à peu de choses près ce que nous avons ressenti Albane et moi en apprenant que nous étions les heureuses victimes du « Polichinelle dans le tiroir Surprise ». Alors bien sûr nous sommes contents (on voulait plus d’un rejeton pour payer nos retraites après tout), mais quand c’est pas du tout prévu au budget 2013 (je n’apprendrai à personne qu’un bébé c’est composé pour moitié d’amour et pour moitié de gouffre financier), ça fait un peu peur quand même. Ce qui vaudra à ce futur mini-nous un peu moins d’amour de notre part (je vous apprendrai comment calculer l’amour qu’on peut porter à son enfant dans une prochaine note).

Pour tout dire, ça nous a pris pas moins de deux mois pour nous faire à l’idée (surtout moi pour être honnête). Se remettre aux couches, se relever la nuit pour les biberons, être malade tous les matins pendants trois mois, avoir l’air d’une baleine… Et encore, je ne parle que pour moi.

En attendant, les paris sont engagés : l’ensemble des grands-parents ainsi que Raphaël6 et pas mal de nos amis veulent que ce soit une pisseuse, Albane s’en fout (elle préfèrerait toutefois qu’il/elle ait une apparence humaine), et je voudrais encore un p’tit couillu pour ma part. Selon les changements de lune, la couleur de l’urine du chat et la position du dollar canadien sur le marché des valeurs dévaluées, les pronostics me donnent totalement tort.

La ponte est prévue pour le 1er août, et je n’ai pas trouvé de détournement à faire à partir de la première écho (qui est malheureusement bien moins spectaculaire que la première de Raphaël). J’ai hâte de voir la deuxième pour voir autre chose que des tâches formant une vague silhouette. A moins que je ne sois papa d’un test de Rorschach, mais ça reste peu plausible sur un plan médical.

Mon futur enfant.

Mon futur enfant.

 

Les personnes qui ont immédiatement reconnu le titre de cette note et donc le rapport avec celle-ci sont mes nouveaux héros ou héroïnes pour les prochaines 48 heures.


  1. Encore que là vous pouvez paniquer, surtout si Madame votre compagne (ou Monsieur votre compagnon pour les plus gays d’entre nous) est juste à côté de vous et qu’il/elle n’est pas l’auteur(e) de la proposition. 

  2. J’avais une super illustration à vous proposer avec une légende dont j’étais très fier, mais vous comprendrez plus loin pourquoi je me suis résolu à ne pas l’insérer dans cette note. 

  3. Surtout s’il se trouve que cette personne s’est faite aider de Valérie D., animatrice d’une émission sur le thème « Heureusement que c’est pas chez moi ». 

  4. Ça reste peu probable techniquement parlant, mais c’est toujours sympa à placer dans une conversation. 

  5. Tête de poker en mauvaise traduction littérale, ce qui signifie une expression totalement neutre. Les joueurs de poker ont tout intérêt à l’arborer s’ils ne veulent pas que leurs adversaires se doutent qu’ils ont une très bonne ou très mauvaise main 

  6. alias Premier-Né – une appellation clinquante pour dire qu’il était le premier rejeton sur les lieux. 

On est bien sur skyblog ici ? Vite, je commente !


Comment j’ai pu dégueulasser toute la cuisine sans foirer ma Saint Valentin

Pondu le 17 février 2012 - 11 commentaires

Le 14 février c’était le jour des amoureux. Enfin en vrai, on est bien d’accord qu’en général les zamoureux n’ont pas besoin d’un jour particulier dans l’année. Même pour les couples, c’est discutable.

Il y a en revanche un cas de figure (dans lequel je suis) qui mérite bien son jour des zamoureux, ce sont les familles. Car dès qu’un rejeton pointe le bout de son nez, on passe du statut cool et décontracté du zizi de « couple » à « famille ». A tous les nouveaux parents, je souhaite bien du courage.

Quoi, des bisous entre vous ?! Je vous demande de vous séparer, je suis bien trop mignon pour cesser d'être votre seul centre d’intérêt.

Le nouveau venu, si mignon soit-il est quand même un phagocyte de temps et de sentiments incroyable. Cette petite personne va devenir le centre du monde et séparer plus sûrement papa et maman que ne le ferait Moïse avec la Mer Rouge. Je vous déconseille si  vous en souffrez d’aller faire un tour sur d’éventuels forums où des des gens dans la même situation que vous épanchent leur malheur, c’est totalement déprimant et ça ne vous servira à rien au final.

Et inutile de penser à faire subir à votre progéniture le même traitement que pour des chatons encombrants, le dépôt d’ordures dans les rivières et les étangs est puni par la loi. Et à moins d’être attiré par les franches camaraderies entre prisonniers, vous y perdriez grandement au niveau sentimental.

D’un autre côté ça n’a rien de définitif comme situation puisqu’à force de menaces, de tentatives de meurtre et de brutalités ordinaires ça c’est arrangé entre Albane et moi. Elle ne parle plus beaucoup depuis qu’elle est enterrée dans le jardin, mais au moins on ne s’engueule plus pour un rien. Et puis la poupée gonflable qui l’a remplacée dans mon lit ne prend pas toute la place, elle.

Mais cet état commun à 82,7% des couples d’après l’étude réalisée en 2009 par l’Institut Amérindien de la Statistique Fortement Probable fait prendre tout son sens aux petites manifestations d’amour entre deux parents, comme le jour de la St Valentin.

Pour avoir tester plusieurs scenarii de St Valentin, je crois que je préfère encore rester à la maison et faire un repas amélioré entre zamoureux1 une fois l’abominable mini-tornade couchée. En l’occurrence pour cette année, c’était crème brulée de foie gras2, saumon à la sauce hollandaise accompagné de riz, avec un gros gâteau en dessert.

Vous allez me demander à ce stade3 quel est le rapport de tout ça avec le titre de cette note, et bien le voici :

J’ai offert à Albane (qui excelle dans beaucoup de domaines, notamment dans l’ordre alphabétique où elle arrive systématiquement avant les Clara, les Hildegarde et même les Céline) à l’occasion de cette soirée une machine à faire des sodas4. Le principe est simple, vous mettez de l’eau dans une bouteille, vous la mettez dans la machine, et celle-ci va injecter du CO² dedans pour en faire une eau gazeuse dans laquelle vous ajouterez un arôme de Coca Cola, de fanta ou de limonade. Vous ne pourrez pas faire de champagne par contre.

Simple, la réalisation l’est nettement moins puisque nous avons réussi à inonder la cuisine par deux fois. La première fois c’était de ma faute, je n’avais pas vissé correctement la bouteille sur le support permettant d’injecter le gaz. Lorsque j’ai appuyé sur le bouton, la pression du gaz a fait sauté un tiers de l’eau contenue dans la bouteille d’un litre hors de celle-ci en nous aspergeant généreusement au passage.

En Lituanie, les machines à soda sont quand même plus faciles à utiliser

Un nettoyage plus tard, en relisant le mode d’emploi qui n’a été d’aucune utilité vu la nullité de la présentation5, j’ai fini par comprendre qu’on pouvait faire pivoter l’injecteur de gaz, ce qui permettait de visser bien mieux la bouteille et ainsi d’éviter les fuites.

Vint ensuite l’ajout de l’arôme. Après quelques délibérations à base de « Choisis ce que tu veux – Non toi vas-y – Non, fais comme tu veux – Bon alors on prend quoi ? – Comme tu veux – Bon ok alors on prend quoi ? – Vas-y je te laisse choisir », notre choix s’est porté sur l’arôme d’un ersatz de Fanta.

Deuxième effet Kisscool, lorsqu’Albane a ajouté l’arôme cela a engendré une amusante réaction chimique qui a poussé le contenu de la bouteille à s’échapper d’un seul coup et en grande quantité, nous aspergeant généreusement au passage. Et tenez-vous bien pour ceux qui la connaissent, Albane n’a pas rouspété ni hurlé qu’il y en avait partout, ou fait un mélodrame dans le même genre. Mieux, elle a rit6.

Finalement le breuvage obtenu était plutôt bon, on s’est bien amusé, on a très bien mangé et on n’a même pas regardé la nouvelle saison de Dr House7.

Je crois que c’était ma meilleure St Valentin à bien y réfléchir8.


  1. Cuisiner est probablement une des façons les plus élégantes de draguer, alors la cuisine à 4 mains… 

  2. Que je vous recommande, c’est beaucoup plus léger qu’on ne pourrait le penser et ce n’est pas du tout écœurant. 

  3. Si vous n’avez pas déjà fermé la page parce que le texte est trop long ou que ça vous ennuie, ou les deux si êtes la personne qui partage ma vie… 

  4. Elle m’avait déjà tannée pour en avoir une et j’avais explicitement exprimé mon manque d’intérêt face à cet engin. J’avais néanmoins conservé cette information dans un coin de mon cerveau supérieurement fantastique. 

  5. Message aux fabricants de notice : Bon sang les gars, mettez des images, on pige mieux comment faire après. 

  6. Et comme femme qui rit est à moitié dans ton lit… 

  7. TF1, vous êtes des cacas de panda : commencer la diffusion d’une série à succès un 14 février, vous n’êtes clairement pas pour un maintien de la natalité en France vous. 

  8. Et en plus j’ai conclu. Ou alors c’est Albane qui a conclu, je ne sais plus trop. 

Je veux coucher avec Dric, vite je commente !


Comment parler à un poisson rouge ?

Pondu le 7 octobre 2010 - 2 commentaires

La mémoire. Vaste sujet que je ne peux évidemment pas traiter ici vu le faible niveau intellectuel de mon lectorat, celui-ci se réduisant à quelques spammeurs ainsi que des gens égarés en cherchant « faire pipi assis » sur google1. Sans compter que mon niveau à moi n’est pas plus brillant, et qu’en plus je suis trop feignant pour faire un truc digne d’un doctorat. Je vais donc me contenter de faire une petite liste de la probabilité pour un homme lambda me ressemblant d’oublier ou non ce qu’on lui dit.

Nous allons prendre comme exemple un cobaye anonyme nommé Tulving Endel (il lui fallait bien un nom, et on a déjà vu plus nul), vivant maritalement avec Mme Endel, comme leur nom commun l’atteste.

Une façon intelligente de faire passer un message

Les catégories de discussion :

– Tâche ménagère : probabilité d’oubli de 70%. La tâche ménagère n’est ni motivante ni palpitante, aussi n’espérez pas de notre sujet qu’il soit performant au niveau mémoriel.

– Tâche urgente ou importante : probabilité d’oubli de 35%. Le caractère particulier de ce genre de tâche allume dans la tête de M. Endel une petite alarme rouge. Même s’il oublie le propos de cette alarme, le fait qu’elle continue de clignoter le forcera à se remémorer ce qu’il a à faire.

– Ragot : probabilité d’oubli de 90%, soumi à variations : si notre cobaye est devant quoi que ce soit de plus palpitant (livre, jeu vidéo, télé – y compris un jeu télévisé dans la tranche 18-20h2 ), le score grimpe à 98%.

– Ragot dans les thèmes suivants : sexe, violence, intrigue amoureuse, dénigrement : probabilité d’oubli de 45%. Le taux grimpe à 60% si le cobaye est occupé par autre chose. Madame Endel devra donc faire ressembler ses ragots à des séries télé américaines. Ce qui devrait toujours être le cas d’ailleurs. N’hésitez pas à rajouter des rebondissements mais évitez l’abus de cliffhangers, parce que d’une part vous risquez de perdre l’attention de votre auditeur qui n’attend qu’une faiblesse de votre part pour s’engouffrer dans la brèche et retourner à sa série télé, et d’autre part ça casse totalement le rythme de la narration.

– Discussion sérieuse : probabilité d’oubli de 15%. Varie fortement suivant le degré de sérieux effectif de la discussion. Exemple : Madame trouve qu’il faudrait racheter des rideaux et que le choix de la couleur est capital pour la vie du couple. La probabilité d’oubli de cette discussion par Monsieur sera de 80%. Autre exemple : Madame veut quitter Monsieur, la probabilité d’oubli tombe à 5%.

– Promesse de sexe : probabilité d’oubli de 10%. La probabilité sera d’autant plus basse que la différence de libido entre Monsieur et Madame sera grande3. A noter que toutes les catégories ci-dessus voient leur taux de probabilité baisser de 50% si celles-ci sont assujetties à une promesse de sexe (exemple : « fais la vaisselle et t’auras une gâterie » – taux d’oubli de 20% seulement).

Les facteurs aggravants :

– Madame Endel est une femme adorable, ce n’est pas là le problème. Mais à l’instar de 78% des femmes en couple sur Terre, elle choisira de préférence un moment inopportun pour entamer une conversation avec son conjoint, c’est à dire lorsque celui-ci sera occupé à lire, jouer, zieuter la télé, mater discrètement la voisine4 ou jeter des cailloux sur le chien du petit vieux d’à côté pour qu’il jappe et se fasse engueuler.

– Une tenue vestimentaire à la limite du sac à patates. C’est idiot de le rappeler, mais on est bien plus attentif à quelque chose de beau et bien présenté qu’à un truc mal ficelé et moche. A noter que c’est valable pour les deux sexes…

– Faire passer un sujet totalement inintéressant pour quelque chose de capital et super urgent. C’est l’équivalent de crier au loup, et l’efficacité de cette manœuvre est inversement proportionnelle à la fréquence de son utilisation. C’est une affaire de bon sens, et pourtant il est fréquent que Madame Endel fasse ce genre de choses, et elle continue de s’étonner que Monsieur Endel – personnage pragmatique – réponde un vague « oui oui » sans pour autant avoir l’air d’être ne serait-ce que vaguement concerné par la nouvelle.

– Radoter sans relâche la même chose dans l’espoir que l’information passera mieux. Non seulement c’est sans effet, mais en plus c’est énervant. Vraiment, c’est énervant. Et quand Monsieur Endel est énervé, il reste totalement hermétique à toute forme de communication.

Mais alors comment faire pour parler à une mémoire de poisson rouge ou un affabulateur sans qu’il oublie tout ?

– Je l’ai mentionné dans la première partie, mais promettre du sexe est très efficace. Évidemment on a l’impression de s’être prostitué(e) pour être entendu(e) par son conjoint, mais combien de Monsieur Endel ont déjà offert un cadeau à leur compagne dans l’espoir que celle-ci se montre généreuse au lit par la suite, et combien de Mme Endel ont savamment fait en sorte que cette situation perdure ?5

– Attendre qu’il soit en train d’effectuer une corvée ou un truc chiant, c’est aussi l’assurance que notre bon Monsieur Endel soit au maximum de sa capacité d’écoute. En effet, tout ce qui pourrait le sortir de son occupation morose sera accueilli comme une parole divine.

– Soyez bref(ve). Contrairement à beaucoup d’autres choses, ici plus c’est court plus c’est bon. Les meilleures sont les plus courtes, etc. Quand on s’adresse à quelqu’un qui a la faculté de concentration d’un moucheron, il faut synthétiser au maximum l’information. Mesdames, mettez donc de côté votre fierté et laissez tomber cette vaste supercherie qui dit que vous êtes capable de faire deux trucs en même temps. Quand vous vous adressez à une mémoire de poisson rouge, ne faites que cela pour capter au maximum son attention et ne pas avoir de temps mort dans votre discours.

Voilà, je crois vous avoir bien éclairé sur la communication avec un homme (c’est valable partiellement pour une femme également) ayant quelques lacunes au niveau de la mémoire immédiate. Je tiens à préciser que Madame Endel est un personnage fictif, et que tout ressemblance avec des personnes existantes serait une coïncidence troublante6. Les statistiques sont tirées d’un rapport de 2009 de l’Institut de la Mémoire Défaillante (IMD), qui s’occupe notamment des problèmes de mémoire immédiate, ainsi que de trucs que j’ai oublié.


  1. J’ai honte de le dire mais c’est avec cette requête que je reçois le plus de visites sur mon blog. Comme quoi je peux bien essayer de relever le niveau, c’est toujours avec du pipi-caca que j’ai le plus de succès… 

  2. Et Dieu sait que pourtant le niveau est assez faible dans cette tranche horaire… 

  3. On pourrait penser que je considère facilement que les femmes ont une libido plus faible que celle des hommes. Mais à bien y penser, si vous n’avez pas envie de sexe et que votre partenaire vous annonce qu’il va sauter dessus vous allez être contrarié, donc vous n’oublierez pas non plus. 

  4. Ce qui n’est pas mon cas. Je n’ai rien contre ma voisine, mais on  ne peut pas dire qu’elle fasse frétiller quoi que ce soit dans mon caleçon… 

  5. Je ne sais pas si la situation inverse existe, mais je sais que l’invention de la galanterie est une des plus fourbes trouvailles féminines. 

  6. Avec ça je n’aurai pas les reproches d’Albane, ce qui m’obligerait à l’écouter se justifier et à faire oui-oui en essayant de suivre en même temps les Simpsons. 

Je suis fan de chats, vite je commente !


Fils d'abruti

Pondu le 23 août 2010 - 11 commentaires

Il est communément admis qu’on ne doit pas dire de mal des bébés, sous prétexte qu’ils ne sont pas capables de se défendre avec des arguments cohérents puisqu’ils ne peuvent pas parler.

Mon propos de ce jour ne nuira donc pas à la réputation des bébés, mais il faut tout de même signaler que ces petits bestiaux ont des comportements qu’on trouverait pour le moins largement inacceptables de la part d’un adulte. Prenons comme exemple mon fils de 9 mois1. Superbement nommé Raphaël2, ce sac à viande de 76cm de longueur qui pèse 11kg se permet en effet de transgresser allègrement toutes les règles de bienséance en vigueur.

Salut les gens !

Premièrement, ce bébé est une usine à bave. Il peut baver plus qu’il n’ingère d’eau dans une journée. Avez-vous déjà vu un dîner d’ambassadeur sans Ferrero Rochers et avec des gens qui se permettent de baver partout sans respect ? Moi pas3. J’ai parfois l’impression d’avoir un élevage d’escargots chez moi.

Deuxièmement, il a le chic pour se mettre à faire des discours incompréhensibles mais bruyants au moment où l’intrigue peu palpitante de la série allemande de l’après-midi sur M64 s’emballe, à l’instar du cœur de l’héroïne qui vient d’apprendre que le beau mec qui vit miraculeusement dans la campagne pourrie où elle s’est réfugiée suite à l’abandon de sa vie citadine est non seulement disposé à l’aider à tenir la ferme dont elle vient d’hériter, mais qu’en plus il ne dirait pas non à un rendez-vous coquin derrière la grange. Alors que les deux protagonistes s’échangent des propos de plus en plus lourds de sous-entendus sexuels, mon Raphaël se met à gazouiller (brailler à tue-tête serait plus proche de la réalité) sans discontinuer, adressant probablement un discours poignant mais juste sur la nécessité pour le hochet Tigrou de faire la paix avec le piou-piou chantant, sans quoi ça va barder et il va en prendre un pour taper sur l’autre (ce qu’il finit d’ailleurs par faire).

De toute façon c’est un faux problème, étant donné qu’Albane attend toujours ce genre d’instant critique pour me parler et que donc je ne saurais jamais ce que Hans a dit à Greta, pas plus que ce qui s’est passé dans les deux scènes suivantes. Quand je reprendrais le fil du téléfilm, Hans sera en train de se battre avec l’ex-mari de Greta afin de lui montrer que c’est dorénavant lui le mâle de son ex, et que quand on est un gentilhomme on ne maltraite pas son ex-femme, même si celle-ci s’est barrée avec le compte en banque sans rien dire.

Troisièmement, ce gamin n’a que faire des fortunes englouties par l’entourage familial dans l’acquisition de jouets. Vous pouvez toujours lui offrir des jouets encensés par les pédiatres, qui font de la musique en trois langues ou qui rigolent quand on les secoue, ça ne sert à rien. Actuellement Môssieur Raphaël a comme favori une bouteille d’eau vide de 1,5L qu’il a réussi à attraper sur la table lors d’un repas en chaise haute (Tout jeune parent sait qu’il ne faut rien laisser traîner sur une table à moins de 50cm d’un bébé, sous peine de voir l’objet atterrir dans sa bouche).

Je pourrais discourir longtemps également sur l’étrange rituel du repas, dans lequel Raphaël se transforme en bébé à trois bras et quatre jambes tellement il gigote, ce qui rend le trajet petit-pot -> bouche assez hasardeux et digne d’une route commerciale en territoire barbare en 200 avant JC. Je plains la maman de Shiva5

Je profite de la fin de cette note pour vous signaler que tout de même, ce gamin est formidable. Figurez-vous que pendant les vacances il s’est réveillé le matin à 10h, permettant ainsi à ses heureux parents de ronfler sans honte alors qu’auparavant ils devaient se lever à 8h pour le bib du matin. Les lecteurs jeunes parents dont le bambin est un lève-tôt apprécieront à leur juste valeur, jaloux qu’ils sont.


  1. Pour ceux qui prendraient le train en retard il est né le 21/11/2009, parce qu’évidemment il n’aura pas neuf mois à vie. Ce serait idiot et contre-productif, vu que je me suis reproduit dans l’espoir qu’il reste quelqu’un pour payer ma retraite. 

  2. La honte me coule du front quand je me rends compte que je suis infoutu de taper correctement ce prénom sur un clavier, j’écris systématiquement Rapahël. 

  3. d’un autre côté je n’ai jamais été convié à un dîner d’ambassadeur, mais je suis membre du Fan-Club des Amateurs de Films Dans Lesquels On Peut Voir un Dîner d’Ambassadeur 

  4. Oui j’étais en congés les trois semaines précédent cette note, ce qui explique que j’ai eu connaissance de ce genre de fléau. 

  5. J’aurais pu en prendre une autre étant donné que les divinités indiennes ont fréquemment des membres supplémentaires mais Shiva est voué à la destruction, ce qui me semble tout à fait à propos. 

Je connais personnellement Chuck Norris, vite je commente !